Rwanda : le pape demande pardon
Une rencontre historique s’est tenue au Vatican entre le Saint-Père et le chef de l’État rwandais. À cette occasion, le pape s’est livré à une repentance — à saveur diplomatique — du génocide de 1994, permettant de relancer la collaboration entre l’Église et le Rwanda sans pour autant perdre la face.
Ce 20 mars 2017 a eu lieu au Vatican la première rencontre entre le Saint-Père et le président rwandais, Paul Kagame, à la tête du pays depuis près de 17 ans. Le pape a demandé pardon « pour les péchés et les manques de l’Eglise et de ses membres » lors du génocide de 1994 au Rwanda, soulignant que les fautes commises par les catholiques avaient « défiguré le visage de l’Eglise ».
La repentance est plus subtile qu’elle n’en a l’air car la note du Saint-Siège précise que ce geste est à comprendre « à la lumière de la récente Année sainte de la Miséricorde et du communiqué publié par l’épiscopat rwandais à l’occasion de sa conclusion ». Les évêques du pays demandaient dans ce communiqué — datant de quatre mois — pardon pour les implications de membres du clergé dans les violences, mais soulignaient — précision de taille — que l’Eglise n’avait jamais commandité le génocide. Paul Kagame avait jugé « inadéquates » ces excuses épiscopales estimant que, « au vu de l’échelle à laquelle ces crimes ont été commis, des excuses de la part du Vatican seraient amplement justifiées ». François a certes fait acte de repentance, mais en renvoyant toutefois le président rwandais au communiqué publié par les évêques du pays. Si elle ne va pas aussi loin qu’il le souhaitait, cette parole papale semble suffire néanmoins au président Kagame pour donner un nouveau départ à la collaboration entre l’Église et l’État dans un pays qui compte près de 50% de catholiques. (Source : Zenit)
