En Argentine, le “oui” des députés à l’avortement

Source: FSSPX Actualités

Palais du Congrès National à Buenos Aires

La légalisation de l’avortement était l’une des promesses au cœur de la campagne présidentielle d’Alberto Fernandez, qui vient de célébrer, le 10  décembre 2020, le premier anniversaire de son arrivée au pouvoir : elle est en passe d’être tenue depuis le vote qui vient d’avoir lieu à la Chambre des députés.

Au terme d’un débat de vingt heures, le projet de loi du gouvernement, qui légalise l’avortement jusqu’à quatorze semaines de grossesse, a été approuvé le 11 décembre dernier, à 131 voix contre 117 et six abstentions, par la Chambre basse du Parlement argentin.

La séance avait débuté en présence de 105 députés, tandis que 45 autres y assistaient à distance, puis leur nombre a grossi, au fur et à mesure qu’on se rapprochait du vote.

Le président de la Chambre, Sergio Massa, avait dès le départ convenu avec les députés, de raccourcir à 20 heures un débat d’abord prévu pour s’étaler sur 30 heures…

Le vote du 11 décembre 2020 n’est pas une surprise : depuis plusieurs mois, la campagne pour la légalisation bat son plein, soutenue par les organisations mondialistes qui font du droit des femmes à disposer de leur propre corps, l’un de leurs nombreux fers de lance.

Ainsi, quelques jours seulement avant le vote à la Chambre, les Nations Unies (ONU) sont intervenues afin de bien rappeler leurs exigences aux députés : le Rapporteur spécial sur la violence à l’égard des femmes, Dubravka Simonovic, a écrit une lettre ouverte au représentant argentin auprès de l’ONU à Genève, Federico Villegas.

Dubravka Simonovic y dénonce « une criminalisation faisant de l’avortement une pratique inaccessible même dans les cas exceptionnels prévus par la loi », en Argentine.

Elle suggère de limiter le droit à l’objection de conscience des médecins qui refuseraient, dans l’avenir, d’effectuer un avortement.

Les opposants à l’avortement – encore majoritaires en Argentine, si l’on en croit les enquêtes d’opinion – misent sur un rejet par le Sénat, du projet voté par les députés : jusqu’ici le rapport de la Chambre haute va plutôt dans le sens d’un vote négatif, mais des pressions et des modifications de dernière minute pourraient faire basculer le vote.

Si le Sénat vote à égalité – 35 voix pour, 35 voix contre – c’est à la présidente du Sénat, Cristina Fernandez de Kirchner, qu’il reviendra de trancher : celle qui a déjà été présidente de la République, de 2007 à 2015, s’est déclarée depuis 2018 en faveur de la légalisation de l’avortement.

Une session extraordinaire pourrait être organisée au Sénat d’ici la fin de l’année : le mois de décembre pourrait être crucial pour les défenseurs du droit à la vie.