France : les gynécologues défendent la clause de conscience dans les cas d’avortement

Source: FSSPX Actualités

Le Syngof - syndicat des gynécologues-obstétriciens - a vivement réagi aux propos d’une sénatrice socialiste critiquant les médecins qui refusent d’effectuer des avortements au nom de l’objection de conscience. 

L’affaire avait commencé au début de l’année 2018 avec le départ en retraite d’un des cinq gynécologues de l’hôpital du Bailleur, en Sarthe. 

L’établissement avait dû suspendre les avortements, trois médecins du service ayant mis en avant leur clause de conscience pour ne pas en pratiquer. Le cinquième médecin, travaillant à temps partiel, était quant à lui indisponible du fait d’autres tâches indispensables au fonctionnement du service. 

Avec la canicule estivale, les lobbies féministes furent pris de bouffées de chaleur et l’affaire fit son entrée au Palais du Luxembourg avec l’interpellation musclée de la ministre de la Santé par la sénatrice socialiste de la Sarthe, Nadine Grelet-Certenais.  

« En ce mois de juillet 2018, alors que Simone Veil est entrée au Panthéon », a déclaré l’élue en séance, « près de quarante-cinq ans après la reconnaissance du droit à l’avortement, il est intolérable que les femmes ne puissent pas exercer leurs droits essentiels parce que des médecins, au mépris de l’accès aux soins, font valoir des réticences d’ordre personnel ou éthique ». 

Des aboiements peu goûtés par le Syngof qui a réagi le 10 août en soulignant que « prétendre que les médecins ont le mépris de l’accès aux soins, alors qu’ils sont au contact direct avec la souffrance de leurs patientes, c’est ne pas connaître leur vie ». 

Sans bien sûr se prononcer sur l’extrême gravité morale de l’avortement, le Syngof rappelle néanmoins que « ce n’est pas un acte de soins ordinaires » et que « ce n’est pas en retirant leur éthique et leur conscience aux médecins que la nation permettra un égal accès à l’avortement pour les Françaises qui le demandent ». 

Pie XI, dans son encyclique Casti Connubii a bien résumé l’enseignement de l’Eglise sur le rôle des pouvoirs publics dans le cadre de la défense de la vie : « ceux qui dans les nations, tiennent le pouvoir ou élaborent les lois n'ont pas le droit d'oublier qu'il appartient aux pouvoirs publics de défendre la vie des innocents par des lois et des pénalités appropriées, et cela d'autant plus que ceux dont la vie est en péril et menacée ne peuvent se défendre eux-mêmes, et c'est assurément le cas, entre tous, des enfants cachés dans le sein de leur mère. 

 « Que si les autorités de l'Etat n'omettent pas seulement de protéger ces petits, mais que, par leurs lois et leurs décrets, ils les abandonnent et les livrent même aux mains de médecins ou d'autres, pour que ceux-ci les tuent, qu'ils se souviennent que "Dieu est juge et vengeur du sang innocent qui, de la terre, crie vers le ciel" (Genèse 4, 10) ».