Le nouveau « j’accuse » de Mgr Viganò

Source: FSSPX Actualités

Dans un courrier publié le 27 septembre 2018, mais postdaté du 29 septembre, Mgr Carlo Maria Viganò réitère ses accusations : le cardinal Théodore McCarrick et d’autres clercs poursuivis pour abus sur mineurs, auraient bel et bien bénéficié de complicités au plus haut de la hiérarchie, afin que leurs méfaits ne soient pas connus. 

« En tant que prêtre et évêque de la sainte Eglise, épouse du Christ, je suis appelé comme tout baptisé à témoigner de la vérité… J'ai l'intention de le faire jusqu'à la fin de mes jours » : le ton dramatique de la lettre est à la mesure de la gravité des accusations portées par l’ancien nonce apostolique aux Etats-Unis. 

Le prélat, qui reproche au Saint-Père « de faire la sourde oreille à ses précédentes accusations », réaffirme que le pape François et d’autres prélats de haut rang étaient au courant de la nature des abus dont s’est rendu coupable l’ancien archevêque de Washington. 

Mgr Viganò franchit un pas de plus dans l’accusation, déclarant que « la dissimulation de l'inconduite de McCarrick par le pape n'était clairement pas une erreur isolée », ajoutant même que le Saint-Père aurait « pris la défense de plusieurs clercs homosexuels coupables de graves abus sexuels contre des mineurs ou des adultes », en n’hésitant pas à donner en son temps « un coup d’arrêt à l'enquête sur le cardinal Cormac Murphy O’Connor » (ancien archevêque de Westminster au Royaume-Uni, décédé en 2017. NDLR). 

Au reproche qui lui est fait de révéler un certain nombre de faits couverts par le secret, l’ancien nonce rétorque que « le but de tout secret, y compris le secret pontifical, est de protéger l'Eglise de ses ennemis, et non pas de se couvrir et devenir complice des crimes commis par certains de ses membres ». 

Mgr Viganò en appelle de plus au préfet de la Congrégation pour les évêques, le cardinal québécois Marc Ouellet qui « fut le premier à (lui) parler des sanctions portées par le pape Benoît XVI à l’encontre de McCarrick », mais dont le travail aurait été sapé par deux fonctionnaires « homosexuels ‘amis’ de François », au sein du dicastère, qui « court-circuitaient le cardinal en s’adressant directement au pape actuel pour les nominations d’évêques ». Et le prélat italien d’assurer au cardinal Ouellet qu’il tient « toutes les preuves à (sa) disposition ». 

Mgr Viganò prend directement le pape François à partie : « le Christ serait-il devenu invisible aux yeux de son Vicaire ? », s'interroge-t-il, avant de conclure : « le Seigneur a le contrôle total de sa barque ; puisse le Christ demeurer toujours la lumière de nos vies ». 

L’historien Roberto de Mattei a récemment affirmé que François aurait demandé à des canonistes d’étudier les sanctions dont pourrait être frappé l’ancien nonce.