Les “journées œcuméniques” de Francfort ont tenu toutes leurs promesses

Source: FSSPX Actualités

Thomas Sternberg et Bettina Limperg

Avec le Chemin synodal en poupe et la contestation de l’autorité romaine devenue endémique, les troisièmes « journées œcuméniques » organisées à Francfort-sur-le-Main du 13 au 16 mai, ont tenu leurs promesses de dérapages prévus, voulus et assumés.

La direction du troisième Ökumenischer Kirchentag (ÖKT), ou journées œcuméniques, avait été confiée à deux laïcs : Thomas Sternberg, directeur du Comité central des catholiques allemands (ZdK), et Bettina Limperg, baptisée protestante à l’âge de 33 ans, qui est par ailleurs présidente de la Cour suprême fédérale depuis 2014.

Le samedi 15 mai, quatre célébrations se sont tenues au même moment : messe catholique, cène protestante, vêpres orthodoxes, et cérémonie des Eglises libres.

Il faut remarquer que le terme « protestant » désigne l’Eglise évangélique d’Allemagne qui regroupe, au niveau fédéral, les Eglises luthériennes, réformées et unies. Les Eglises libres ne se reconnaissent pas dans l’Eglise évangélique.

Tous étaient invités à « découvrir la richesse des communautés évangélique, libre, catholique et orthodoxe ». Il revenait à « la conscience de chaque visiteur » de décider à quelle célébration il voulait participer. Les quatre services étaient par ailleurs diffusés en direct sur internet.

Entre mépris de l’autorité et communicatio in sacris

La veille de l’ouverture, M. Sternberg avait souligné devant les journalistes qu’en Allemagne, la coexistence des confessions était devenue une évidence. Il ajoutait que, pour beaucoup, cela inclut la participation à des services religieux ensemble.

Le président de l’Église protestante invitante de Hesse et Nassau (EKHN), Volker Jung, s’est réjoui dans la foulée « qu’avec l’acceptation de la participation mutuelle à la Cène et à l’Eucharistie, le progrès œcuménique devienne visible ».

En fait de progrès, il y eut tout d’abord violation d’une interdiction formelle. En effet, la Congrégation pour la doctrine de la Foi a déjà repoussé par deux fois la participation des chrétiens catholiques et protestants à la pleine célébration liturgique de l’autre dénomination. Ainsi que la possibilité que la décision relève de la conscience de chacun. En d’autres termes, le refus était total.

Mais cela n’a pas empêché le curé-doyen de la ville, Johannes zu Eltz, de donner la communion à Mme Limperg. Celle-ci a déclaré qu’elle s’attendait à « une ouverture de l’hospitalité [eucharistique] au-delà de la journée. Notre décision de conscience sur l’admission à la Cène et à l’Eucharistie constitue une offre permanente. »

Par ailleurs, M. Sternberg a assisté à la cène protestante, et y a « communié », ce qui représente une « communicatio in sacris », c’est-à-dire une participation à un culte non-catholique, de surcroît pour une cérémonie qui n’a rien à voir avec la messe. Et il n’a sans doute pas été le seul.

Une telle participation rend le coupable suspect d’hérésie, en tant qu’il est supposé adhérer à la doctrine protestante. Même le nouveau code de droit canonique ne reconnaît pas une telle possibilité pour un catholique.

Ainsi, le président Sternberg, si étroitement associé au Chemin synodal, est-il réellement suspect d’hérésie. Mais qui cela étonnera-t-il ? De plus, son exemple a été un péché de scandale au sens le plus fort du terme. Scandale qui perdurera, tant qu’il n’aura pas fait de rétractation.

Le bateau ivre du Chemin synodal erre sur la mer du syncrétisme, libre de toute entrave.