Niger : émeutes sanglantes après la parution de Charlie-Hebdo

Source: FSSPX Actualités

45 églises, 5 hôtels, 36 débits de boissons, un orphelinat et une école chrétienne ont été pillés avant d'être incendiés, et 5 personnes ont été tuées à Niamey, la capitale du Niger, durant les manifestations contre la caricature de Mahomet publiée en une de Charlie Hebdo, le 17 janvier dernier. 

Selon un article du Parisien daté du 19, un drapeau français a été également brûlé. Un deuil de trois jours a été décrété par le gouvernement. Les émeutes « anti-Charlie » ont en outre fait 5 morts et 45 blessés la veille à Zinder (la deuxième ville du pays, dans le sud-est), où plusieurs églises ont été incendiées.

Selon un article publié sur le site de RFI le 17 janvier 2015, c’est au cri de « Allah ouakbar » (Dieu est grand) que les manifestants sont descendus dans les rues de Zinder après la grande prière du vendredi. Des fidèles de plusieurs mosquées ont convergé vers le centre-ville, « cassant et ravageant tout sur leur passage ». Les manifestants, dont certains portaient des bandeaux sur le front avec des écritures en arabe, ont saccagé plusieurs carrefours de la ville, brûlant un drapeau français avant de mettre le feu à la plus grande bibliothèque, celle du centre culturel franco-nigérien.

Un peu plus loin, le siège du principal parti au pouvoir, le PNDS, est également parti en fumée. Devant la violence aveugle des manifestants qui voulaient brûler vives plusieurs personnes réfugiées dans l’enceinte de la mission catholique, l’armée est intervenue pour évacuer les non musulmans. Le chef de l’Etat nigérien, Mahamadou Issoufou, faisait partie des six chefs d'Etat africains à avoir participé à la manifestation du 11 janvier à Paris, après l'attaque terroriste qui a décimé la rédaction de Charlie Hebdo.

Selon un article de jeuneafrique.com publié le 19 janvier, son « Nous sommes tous Charlie », lancé sur les ondes, a provoqué un vent de colère parmi la population à 98% musulmane. Le 16 janvier, à Agadez (nord), des manifestants ont scandé « À bas le régime ! » et le siège du parti du chef de l’Etat a également été incendié. Interrogé par RFI le 19 janvier, Souleymane Galadima, le chargé de communication de l’association catholique Caritas Niger, a déclaré qu’aujourd’hui, « en tant que chrétien, je me sens visé. Mon église a été pillée et détruite. Ce n’est pas la France (qui a été visée), c’est mon église. […] Tous les Nigériens sont surpris.

C’est la première fois qu’on voit de telles scènes. » Pour jeuneafrique.com, « quoi qu'il en soit, une chose est sûre : comme dans le reste du Sahel, l'islamisation et l'influence wahhabite sont sans doute plus profondes qu'on ne veut bien le penser... »