Le Synode des jeunes ou le naufrage du jeunisme

Source: FSSPX Actualités

Les jeunes du Synode ont offert un spectacle pour remercier le pape François.

Tandis que la liturgie traditionnelle célèbre le Christ Roi de l’univers, Maître et Seigneur de toutes choses, qui étend son règne par le bois de la Croix et les mérites infinis de sa Passion, le site officiel du Vatican titrait en Une : « Les jeunes du Synode ont offert un spectacle pour remercier le pape François ».

Les photographies publiées ne laissent guère de doute sur l’ambiance : les déhanchements des uns – les jeunes – et des autres – les princes de l’Eglise – sont éloquents. Les jeunes dansant entraînent même plusieurs prélats à leur suite dans une farandole grotesque et honteuse.

La veille, le jeudi 25 octobre, le cardinal Luis Antonio Tagle, archevêque de Manille, publiait un vidéogramme. En claquant des doigts, il y remercie les jeunes d’avoir donné aux évêques « d’importantes leçons d’humanité, nous montrant comment suivre Jésus. J’espère que vous allez continuer à nous enseigner et que nous, les plus anciens, nous aurons quelque chose à vous apprendre » en vue de construire une Eglise nouvelle et un monde meilleur. Triste ritournelle où l’Eglise enseignante – les évêques sont successeurs des apôtres – se met à la remorque – pardon, à l’écoute –, du « peuple de Dieu ». – Quelle place reste-t-il aux vérités révélées qui composent le dépôt de la foi et que les évêques ont le devoir de transmettre ?

Vendredi soir les jeunes du synode donnaient donc un spectacle au pape. Ils lui adressèrent un message de remerciement : « Les idées nouvelles ont besoin d’un espace et tu nous l’as donné. Le monde d’aujourd’hui, qui présente à nous, les jeunes, des opportunités inédites mais aussi beaucoup de souffrances, a besoin de nouvelles réponses et de nouvelles énergies d’amour. Il a besoin de retrouver l’espérance et de vivre le bonheur qui s’éprouve dans le fait de donner plus que de recevoir, en travaillant pour un monde meilleur ». – La course aux nouveautés qui semble habiter l’Eglise depuis le concile Vatican II continue à un train d’enfer. L’Eglise ne saurait pourtant se réduire à devenir un « espace d’idées nouvelles » au service de ce monde.

Le message continue, en tutoyant le vicaire du Christ : « Nous voulons affirmer que nous partageons ton rêve : une Eglise en sortie, ouverte à tous, surtout aux plus faibles, une Eglise hôpital de campagne. Nous sommes déjà une partie active de cette Eglise et nous voulons continuer à nous engager concrètement pour améliorer nos villes et nos écoles, et le monde social et politique et les environnements de travail, en diffusant une culture de la paix et de la solidarité et en mettant au centre les pauvres, dans lesquels on reconnaît Jésus lui-même. » - Pas un mot de la foi, du salut des âmes, du combat spirituel. Tout est mis au service du rêve de cette nouvelle Eglise à laquelle travaille l’actuel pontife. Un rêve qui tourne au cauchemar.

Dans l’attente du document final du Synode des jeunes, à notre époque médiatique où l’image joue un si grand rôle, ce spectacle n’augure rien de bon. La sainte Eglise de Dieu n’a d’ailleurs rien à gagner à se donner en spectacle.

Les discours, préparés et convenus, se gargarisant de grands mots et de beaux sentiments, de culture et de solidarité, feront-ils avancer le royaume de Dieu et reculer la barbarie ? Le spectacle pitoyable de vendredi soir permet d’en douter.