Dossier : état des lieux de la persécution contre les chrétiens dans le monde

Alors que 37 prêtres, religieux ou laïcs de l’Eglise catholique ont perdu la vie de manière violente au cours de l’année 2009, selon l’agence missionnaire Fides (voir DICI 209), les premières semaines de 2010 ont été particulièrement difficiles pour les chrétiens d’Asie et du Moyen-Orient. D’Algérie aux Philippines, en passant par l’Egypte, l’Irak, le Pakistan, l’Inde, le Sri-Lanka et la Malaisie, les persécutions contre les chrétiens ne faiblissent pas.
Algérie : Pas de réciprocité
Relaté par le quotidien généraliste algérien L’Expression, un colloque sur le thème des religions organisé par le gouvernement s’est tenu à Alger le 10 février 2010. Mgr Ghaleb Bader, archevêque d’Alger, s’y est notamment exprimé : puisque « les musulmans accueillent des chrétiens convertis à l’Islam, pourquoi les chrétiens n’en feraient-ils pas de même ? ». Le quotidien algérois remarque dans son édition en ligne du 11 février que « tout le monde lui opposa une fin de non-recevoir. Le professeur Mustapha Chérif, présent à ce colloque en sa qualité d’islamologue, s’étonna de cette demande de réciprocité ».
A travers cette intervention, Mgr Ghaleb Bader pointait sans doute l’ordonnance de 2006 réglementant l’exercice du culte. Bien qu’il ait noté certains points positifs comme la reconnaissance de l’existence d’autres religions que l’Islam, le prélat catholique regrettait que des chrétiens soient éparpillés à travers de nombreux points du pays où il n’y a pas nécessairement d’églises, faute de permis de construire.
Ce à quoi, le ministre des Affaires religieuses Wakfs Bouabdallah Ghlamallah a répondu que la présence de minorités religieuses en Algérie risquaient d’être « un prétexte pour les puissances étrangères de s’ingérer dans les affaires intérieures du pays sous couvert de protection des droits des minorités ». (Source : lexpressiondz.com)
Egypte : Six coptes tués
Le 6 janvier 2010, trois hommes armés ont ouvert le feu sur des coptes qui sortaient de la messe à Nagaa Hamadi, à 600 km environ au sud du Caire, tuant six chrétiens et un policier musulman. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière visant des coptes depuis 2000, lorsque des affrontements avaient fait 20 morts parmi la communauté chrétienne.
L'attentat a suscité la colère des habitants de la ville qui ont accusé les autorités de vouloir étouffer les tensions confessionnelles en Egypte, ainsi que de nombreuses protestations à l'étranger. Les Etats-Unis ont évoqué une « atmosphère d'intolérance », tandis que Rome dénonçait des violences « suscitant l'horreur ». Les autorités égyptiennes dénient pourtant tout caractère confessionnel à l'affaire et insistent plutôt sur son aspect « criminel », parlant d'une vendetta après le viol d'une musulmane de 12 ans par un copte en novembre.
Malgré l'arrestation de trois hommes, la tension demeure à Nagaa Hammadi, où le procès a été ajourné jusqu´au 20 mars à la demande des avocats des prévenus. Les coptes représentent près de 10% des 80 millions d'Egyptiens. Ils se plaignent depuis plus de 20 ans de discriminations, affirmant être tenus à l'écart de certains postes clés au sein de l'armée, de la police, de la justice ou des universités. (Sources : afp/apic)
Irak : Silence sur l’assassinat des chrétiens
Une église détruite par un attentat à Bagdad (Irak)
« Il faut briser le mur du silence sur l´assassinat des chrétiens à Mossoul et en Irak », a déclaré Mgr Jean Benjamin Sleiman. Interrogé le 20 janvier par l´agence de presse catholique italienne SIR, l’archevêque catholique latin de Bagdad craint un « nouvel exode » car, dans les paroisses, la peur est de plus en plus grande, et les gens se préparent à fuir.
Ces jours derniers, rappelle-t-il, plusieurs chrétiens ont été assassinés dans la ville de Mossoul, au nord de l´Irak. Les habitants parlent d’une persécution qui se poursuit dans l’indifférence générale et même d’un « nettoyage ethnique ». « Les chrétiens se demandent ce qu’ils vont devenir dans un pays qui a adopté l’islam comme religion d’Etat » déclare à son tour l’évêque de Kirkouk, Mgr Louis Sako, au quotidien suisse 24 heures du 10 février. « Pour beaucoup de chrétiens, ce n’est plus leur pays (…) Les chrétiens sont pourtant présents en Irak depuis la fin du Ier siècle » rappelle-t-il. Malgré les violences, des contacts réguliers avec les autorités musulmanes sont maintenus : « Il y a des gens sincères qui se montrent très touchés par le sort des chrétiens.
Mais nous avons parfois le sentiment d’un double jeu. C’est lié au Coran, qui présente les chrétiens de deux manières différentes. Dans les passages qui concernent la vie du prophète à la Mecque, les chrétiens sont encensés. Mais après son hégire, sa fuite à Médine, les chrétiens sont considérés comme des païens adorant trois dieux. Cela fait référence à la secte des Nazaréens-Ebionites.
Mais notre foi catholique n’a rien à voir avec tout cela. Nous ne sommes pas des infidèles polythéistes ! » « L´Etat ne fait rien », affirme quant à lui Mgr Sleiman. Les forces de l´ordre en poste sur les lieux où se déroulent les attaques et les meurtres ne voient rien, n´entendent rien, ne disent rien ! », déplore le prélat. Cette conspiration du silence est également alimentée par les médias qui, à part une ou deux exceptions, ne relatent pas les attaques ciblées contre les chrétiens. Depuis décembre dernier, à Mossoul, une dizaine de chrétiens ont été assassinés, des églises et des institutions chrétiennes ont été victimes d´attentats à la bombe, une étudiante chrétienne a été enlevée, une bombe a détruit un bus qui transportait des étudiants chrétiens à l´école, sans parler des attentats contre des maisons privées appartenant à des chrétiens. Depuis l´invasion américaine de 2003, au total, on estime à plus de 60% le nombre des chrétiens à avoir fui le pays. Il en resterait moins de 300.000, principalement dans la région autonome du Kurdistan.
(Sources : apic/www.24heures.ch)

Réaction du Vatican :
Promouvoir le dialogue Au Vatican, on déplore que la politique mondiale ne tienne aucun compte de la persécution des chrétiens en Irak. Mgr Nikola Eterovic, secrétaire général du Synode des évêques, a présenté à la presse le premier document de travail - les Lineamenta - du prochain Synode pour le Moyen-Orient, qui se tiendra du 10 au 24 octobre à Rome. Il a jugé « essentiel » que les chrétiens ne quittent pas le Moyen-Orient.
« Chrétiens et musulmans peuvent contribuer ensemble au respect de la justice, du développement, de la protection de la création et de la vie, qui font partie des droits de l´homme », a ainsi affirmé Mgr Eterovic. Pour améliorer la situation, a-t-il ajouté, il faut davantage promouvoir le dialogue, pour également mieux se connaître. « Plus que la liberté de culte, nous voulons la liberté religieuse, la liberté de conscience », a-t-il déclaré avant d´ajouter que la liberté religieuse n´était pas seulement importante pour les chrétiens mais aussi pour les musulmans. - Nul doute qu’il sera pleinement entendu ! (Source : apic)
Sri Lanka : Une église attaquée
L´église catholique Notre-Dame de la Rose mystique, à Crooswatta, à quelques kilomètres au nord de la capitale Colombo, a été prise d’assaut par plusieurs centaines d´individus armés de bâtons et de sabres. C’était le 6 décembre dernier, la messe de 7 heures venait de s’achever. Le groupe, constitué de bouddhistes extrémistes, a saccagé l´édifice, brisant les statues, l´autel et tout le mobilier liturgique avant de s´en prendre au curé de la paroisse, le P. Jude Denzil Lakshman, qui essayait de faire fuir les fidèles. Le prêtre, attaqué au sabre, n´a eu la vie sauve que grâce à l´intervention d´un jeune paroissien.
Les assaillants ont également incendié la voiture du prêtre ainsi que plusieurs véhicules dont la plupart n’étaient que des motocyclettes appartenant à des familles pauvres. Blessés, plusieurs paroissiens ont dû être transportés à l´hôpital. Depuis plusieurs années, la guerre civile au Sri Lanka oppose un gouvernement dominé par la majorité cinghalaise (bouddhiste) à des rebelles qui affirment défendre les droits de la minorité tamoule (hindoue). Les chrétiens constituent 9% de la population dont les deux tiers de catholiques.
La Constitution du Sri Lanka accorde au bouddhisme une place prépondérante dans le pays, mais garantit à toutes les religions la liberté religieuse et de culte. Cependant, en pratique, les nationalistes et fondamentalistes bouddhistes ont souvent pris pour cible, lors d’attaques, la minorité chrétienne. Dans l’opinion des bouddhistes nationalistes, les chrétiens sont coupables d’avoir brisé l’harmonie séculaire du pays. (Sources : http://leglisedanslemonde.org/apic)
Malaisie : Les exactions continuent
Lancement de cocktails Molotov, de bouteilles incendiaires, de pierres, murs salis par de la peinture noire, bombe qui n’explose pas, attaque de hackers (pirates informatiques) sur les sites Internet de plusieurs églises… la controverse sur l´utilisation du nom « Allah » dans les publications chrétiennes n’en finit pas de provoquer des heurts et des violences à l’égard des chrétiens de Malaisie.
Selon l’agence Fides, tout a débuté en 1995 lorsque l´hebdomadaire de l´archidiocèse de Kuala Lumpur, The Herald, inaugure ses publications en « Bahasa Malaysia », la principale langue du pays, et traduit « Dieu » par « Allah » comme c´est le cas dans la Bible en langue arabe. En 2006, le gouvernement, qui représente la majorité musulmane, déclare publiquement qu´il veut empêcher les publications chrétiennes en langue malaise d´utiliser le mot « Allah » pour Dieu.
C’est le début d’une bataille juridique qui s’est embrasée à partir du 31 décembre 2009, date à laquelle la Haute Cour de Malaisie a autorisé Herald-The catholic Weekly, édité en quatre langues et tiré à 14 000 exemplaires, à utiliser le mot « Allah » pour désigner Dieu. Depuis, le gouvernement malaisien a fait appel de cette décision et, en attendant de statuer, la Haute Cour de Malaisie a suspendu l'autorisation. Mais la réaction des groupes radicaux était déjà lancée : en l’espace de trois jours, dix églises chrétiennes furent attaquées, les bureaux des avocats de l´Eglise catholique en Malaisie ont été cambriolés et saccagés.
Dans un communiqué - publié par Eglises d´Asie - à l’issue de leur assemblée annuelle, les évêques estiment qu’« il est urgent de travailler pour le dialogue et l´harmonie sociale, en désamorçant la tension que les groupes fondamentalistes veulent créer dans la nation ». Ils précisent qu’il faut agir « en harmonie et chercher la collaboration nécessaire du gouvernement et des autorités religieuses pour rétablir un climat pacifique dans la société malaisienne ». Ils considèrent que les événements de ces derniers jours « salissent » la réputation de l´islam de Malaisie. Ils demandent en outre aux chrétiens de ne pas répondre aux provocations et de « prier pour éviter une dangereuses escalade de la violence. »
De son côté, le Vatican a réagi par la voix de Mgr Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples. Il s'est vivement inquiété sur Radio Vatican, le 13 janvier dernier : « Je pense qu'il existe réellement une volonté d'anéantir les chrétiens, de les ignorer, de refuser d'admettre qu'ils ont une foi en Dieu. Le fait qu'il leur soit interdit de prononcer le nom de Dieu revient à les considérer comme des païens qu'il faut donc convertir à l'islam ». La Malaisie compte 27 millions d’habitants dont 60% de musulmans et 10% de chrétiens parmi lesquels on dénombre 850 000 catholiques. (Sources : apic/AED)
Philippines : Attentats terroristes contre les églises
Les attentats terroristes se multiplient aux Philippines. Alors que le pays reste très majoritairement catholique (85 % de la population), la minorité musulmane (5%) revendique l’indépendance sur l’île la plus riche de l’archipel, Mindanao, dans l’intention d’y établir la charia. Une armée de rebelles s’est ainsi constituée avec l’appui de l’organisation terroriste islamique Abou Sayyaf et terrorise la population. Une grenade a explosé, le dimanche 10 janvier, dans la cathédrale de Jolo.
Selon la Conférence épiscopale philippine, il n´y a pas eu de blessés car aucun fidèle ne se trouvait dans l´édifice au moment de l´explosion. Le 5 juillet 2009, une bombe avait explosé dans une rue de Cotabato, dans le centre de Mindanao, devant la cathédrale de l´Immaculée Conception. Six personnes avaient été tuées. Le 21 juillet, c’est une grenade qui avait blessé 8 personnes près d´une église catholique dans le sud des Philippines. En octobre 2009, la Cathédrale de Notre-Dame de Montagne Carmel à Sulu, dans l´île de Jolo, avait aussi fait l´objet d´une attaque à la grenade. (Sources : apic/kna) Indonésie : Multiplication des incidents Sur la pancarte : "Le Jihad est la seule solution"
Les opérations commando contre les lieux de culte chrétien ne cessent d’augmenter en Indonésie, le plus grand pays musulman du monde. « Dix-huit églises catholiques et protestantes ont été visées depuis le 20 octobre 2009 », date du début du second mandat du président Susilo Bambang Yudhoyono, commente pour Eglises d´Asie le Père Benny Susetyo, secrétaire exécutif de la Commission pour l´œcuménisme et les affaires interreligieuses de la Conférence des évêques catholiques d´Indonésie. Ce responsable catholique met directement en cause le président de la République, lui reprochant, depuis sa réélection à la tête de l’Etat pour un nouveau quinquennat, de ne pas dénoncer avec vigueur ces actions criminelles ni mobiliser l´administration pour arrêter les coupables. Peu de temps avant Noël, une foule de plusieurs centaines de personnes avait attaqué une église catholique située dans une ville proche de la capitale Djakarta. L´incident n´avait pas fait de victime mais le lieu de culte, dont la construction avait commencé en mai 2008 et devait s´achever prochainement a été saccagé. Ce type d’opération semble se répéter inlassablement : malgré le refus des pouvoirs publics de donner leur aval aux constructions de lieux de culte chrétiens, ceux-ci finissent par voir le jour et font alors l’objet d’une destruction en règle de groupes radicaux, sous l’œil complice de l’administration. (Sources : apic/eda)
Inde : Climat de terreur
Trois églises catholiques ont été attaquées au Karnataka (Etat du sud de l’Inde) au mois de janvier. De l’avis des médias locaux comme des représentants chrétiens, ces attaques sont les représailles annoncées par les groupes extrémistes hindous qui avaient menacé de s’attaquer à l’Eglise si le gouvernement indien ne sanctionnait pas suffisamment les récentes agressions, dont deux mortelles, contre la communauté indienne, très nombreuse, qui travaille ou étudie en Australie.
Le 22 janvier, un groupe d’hindouistes a tenté de mettre à bas la croix dressée près de l’église de Notre-Dame de Lourdes, dans le diocèse de Karwar. Selon la chaîne de télévision locale, la croix a été endommagée mais la résistance des paroissiens aurait empêché sa destruction. Parmi les agresseurs, sept d’entre eux ont été arrêtés par la police. Dans la nuit du 24 au 25 janvier, la grotte de Lourdes de l’église Saint-Antoine, toujours dans le diocèse de Karwar était saccagée et les vitres protégeant la statue de la Vierge brisées à coups de pierres. La dernière attaque s’est produite à Mysore, aux petites heures du matin du 25 janvier, lorsque des personnes non identifiées ont mis en pièces la statue de la Vierge Marie de la grotte de Notre-Dame de Lourdes, située devant l’église de la Sainte Famille de la paroisse d’Inkal.
Déjà, le 20 décembre dernier, des extrémistes, invoquant le nom de divinités hindoues, avaient mis à sac une kermesse publique organisée dans la ville de Gwalior par la communauté catholique afin de faire connaître la Nativité. Début février, une délégation européenne s’est rendue en Orissa, Etat de l’est du pays, dans le but d’enquêter sur les violences antichrétiennes de 2008. Selon les sources disponibles, les violences avaient fait plus d'une centaine de morts, et près de 50 000 personnes déplacées, des prêtres et des religieuses furent maltraités, avec viols et abominations publiques. Les enquêteurs de la Commission européenne ont pu constater le climat de terreur toujours présent imposé par les hindouistes.
Au camp de Nandagiri, les délégués ont entendu plusieurs victimes qui les ont emmenés voir les ruines de leurs villages et leur ont fait le récit des atrocités commises et des menaces qu´elles reçoivent toujours de la part des hindouistes. « Environ 10 000 personnes continuent de vivre hors du district du Kandhamal », dans l’Etat d’Orissa, car elles sont trop effrayées pour retourner dans leurs villages, a déclaré Mgr Raphael Cheenath, archevêque catholique de Cuttack-Bhubaneswar. Le prélat a également dénoncé la mauvaise volonté de l´administration locale qui avait failli à sa mission d´assurer la sécurité de la population, laissant perdurer un climat de peur et d´intimidation qui empêche « que justice soit faite », abandonnant les habitants, forcés de vivre dans le plus grand dénuement.
La délégation diplomatique européenne s´est dit « très déçue » de n´avoir pu assister aux procès en cours dans les tribunaux spéciaux établis pour juger les responsables des violences antichrétiennes, rapporte l´agence Eglises d´Asie. La vérification du système judiciaire dans le district était pourtant l´un des principaux buts de la mission. En Inde, contrairement aux pays musulmans, les violences sont moins provoquées par les conversions que par l’action des chrétiens en faveur de la population pauvre qui est la base du système pyramidal sur lequel la société hindoue repose traditionnellement. Les chrétiens, essentiellement catholiques, ne sont que 28 millions dans une population de plus d’un milliard. La religion catholique y est présente depuis le 1er siècle.
En 52, saint Thomas abordait la côte malabare, à l’ouest, où il fonda l’Eglise malabare, puis la côte est, où il mourut martyr en 72. (Sources : Eucharistie Sacrement de la Miséricorde/apic) Pakistan : « Nous les brûlerons vifs » « Nous brûlerons vifs ceux qui défendront Shazia Bashir », tel est le message menaçant envoyé par les avocats musulmans de Lahore aux défenseurs d´une jeune domestique chrétienne assassinée par son patron.
Suite à ces menaces lancées par la puissante Association des avocats de Lahore, qui a pris la défense de l´assassin, un riche avocat musulman, aucun autre homme de loi, qu’il soit chrétien ou musulman, n´est prêt à s´impliquer dans cette affaire qui a coûté la vie à une fille de 12 ans. Celle-ci a succombé le 23 janvier aux violences - notamment sexuelles, révèle l´agence de presse catholique AsiaNews - que lui a fait subir son employeur. Le Centre pour l´assistance légale a dénoncé l´impossibilité pour lui d´accéder au tribunal où se déroulent les audiences, un groupe d´avocats musulmans lui ayant « empêché l´accès ». Déjà, sa propre famille n’avait pas eu l’autorisation de voir la jeune domestique avant sa mort.
Dans une entrevue à l’Agence de presse vaticane FIDES, Francis Sada, directeur du Centre d’Étude chrétienne de Rawalpindi - 4e ville du Pakistan, au nord du pays - a commenté ainsi les événements : « Les chrétiens dans la société, spécialement les familles les plus pauvres, souffrent de toutes les formes de violence et de brutalité. Nous avons documenté une série de cas, tous appuyés par des témoins. La police et le gouvernement n’en font pas trop pour nous protéger, et plusieurs cas finissent dans l’impunité ». Initialement, la police avait refusé d’accepter quelque plainte que ce soit concernant le cas de Shazia Bashir, mais des chrétiens et des musulmans ont protesté pendant trois heures devant l’Assemblée du Punjab, le 23 janvier, demandant une action policière dans cette affaire. Des milliers de personnes ont assisté aux funérailles de la fillette le 25 janvier à Lahore. (Sources : apic/asian) (DICI n°210 du 20/02/10)