Le cardinal Eijk condamne la bénédiction des couples homosexuels

Quelle: FSSPX Actualités

Le cardinal Wim Eijk

Selon le cardinal Wim Eijk, la déclaration des évêques belges flamands et la liturgie pour les couples homosexuels contredisent l’enseignement de l’Eglise sur l’homosexualité et les récentes directives du Vatican.

Le cardinal-archevêque d’Utrecht (Pays-Bas) s’est exprimé sur le site La Nuova Bussola Quotidiana. Dans la déclaration précitée, les évêques flamands offrent la possibilité de bénir les couples de même sexe dans une relation durable et monogame. Ils proposent également un modèle de célébration de la Parole et de la prière dans lequel la bénédiction des couples de même sexe peut prendre forme.

Le cardinal néerlandais remarque que c’est la première fois qu’une conférence épiscopale – une partie de celle-ci – publie une prière pour bénir un couple de même sexe. Les évêques flamands utilisent des passages d’Amoris laetitia (AL). Le pape François y affirme notamment « que toute personne, quelle que soit son orientation sexuelle, doit être respectée dans sa dignité et accueillie avec respect » (AL 250).

Le cardinal Eijk remarque que « distinguer, accompagner et intégrer » sont les principaux mots-clés d’Amoris laetitia, selon les évêques flamands. Certes, ajoute-t-il, « les personnes ayant une orientation homosexuelle doivent être traitées avec respect et ont droit à un accompagnement pastoral.

Mais, précise-t-il, « par discernement, on entend que les personnes en relation irrégulière soient amenées à comprendre la vérité sur leur relation (AL 300) » : que leur relation va à l’encontre de l’ordre de la création divine et est moralement inacceptable. D’où une critique en cinq points.

Une ressemblance évidente avec le mariage

« Les bénédictions sont des sacramentaux, pas des sacrements », explique-t-il. Mais ils sont des signes sacrés qui préparent à recevoir l’effet principal des sacrements. De plus « ils sanctifient également des situations particulières de vie (cf. Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), Responsum à un dubium concernant la bénédiction des unions homosexuelles, 22 février 2021).

Mais, ajoute le cardinal Eijk, « les sacramentaux sont analogues aux sacrements ». Ainsi, « la prière par laquelle les couples homosexuels s’engagent l’un envers l’autre présente une analogie évidente avec le “oui” échangé entre un homme et une femme au cours de la cérémonie de mariage. (…) La crainte n’est donc pas infondée : le passage de cette bénédiction au mariage homosexuel n’est pas un grand pas et sera possible dans un avenir proche », conclut le cardinal dans un premier point.

Un état de vie que l’Eglise ne peut bénir

Le cardinal ajoute que « ce qui est béni doit aussi correspondre à l’ordre de la création divine ». Dieu a créé le mariage spécialement pour la propagation de la nature humaine. Mais les relations sexuelles entre personnes de même sexe ne peuvent en elles-mêmes conduire à la procréation.

Or, « les situations objectivement mauvaises d’un point de vue moral ne peuvent être bénies ». Certes, des personnes homosexuelles peuvent recevoir une bénédiction. « Mais il n’est pas moralement permis de bénir la relation homosexuelle en tant que telle », affirme le cardinal.

Les évêques flamands s’opposent à la réponse de la CDF du 22 février 2021

Cette réponse affirmait que l’Eglise n’a pas le pouvoir pour bénir les relations homosexuelles. « La bénédiction des couples de même sexe des évêques flamands va à l’encontre de la déclaration susmentionnée », affirme le cardinal. « Or, les évêques flamands sont également liés par elle. »

Un grave risque d’erreur

« La formulation de la prière liturgique pour la bénédiction des couples homosexuels des évêques flamands, suggère que les relations homosexuelles peuvent être moralement justifiées », ajoute l’archevêque d’Utrecht dans un nouveau point. Or, la Parole de Dieu contenue dans les Ecritures qualifie sans équivoque et indéniablement les relations homosexuelles de péché.

C’est pourquoi, conclut-t-il, il y a un risque que le catholique moyen, qui connaît généralement très peu sa foi aujourd’hui, soit induit en erreur et commence à penser que les relations sexuelles durables et monogames entre personnes de même sexe sont moralement acceptables.

Une démonstration par l’absurde

Enfin, l’archevêque d’Utrecht propose une similitude : « Si les couples homosexuels ayant des relations sexuelles durables et monogames peuvent recevoir une bénédiction, la même chose ne devrait-elle pas être possible dans les relations sexuelles monogames et durables d’un homme et d’une femme vivant ensemble sans être mariés ? » Ce que d’aucuns espèrent d’ailleurs…

Le cardinal Eijk achève sa démonstration par un vœu : « que les évêques flamands soient bientôt invités par les milieux ecclésiastiquement compétents à retirer leur déclaration et qu’ils s’y plient ». L’avenir le dira.