France : l'avenir des ressources de l'Eglise

Depuis la séparation d’avec l’Etat en 1905, l’Eglise catholique en France ne reçoit aucune subvention directe - si ce n’est en Alsace-Moselle, région qui est encore sous le régime concordataire de 1801 -, pour subvenir aux besoins de ses milliers de prêtres et laïcs salariés. L´hebdomadaire Le Pèlerin a voulu répondre à la question de l´avenir des ressources de l’Eglise en France, en publiant une enquête réalisée par l’institut TNS-Sofres-Logica du 9 au 10 septembre et du 25 au 28 septembre 2009, auprès d’un échantillon final de 1.986 personnes.
Les résultats de ce sondage révèlent que 37 % des catholiques font des dons à l’Eglise contre 35 % de l’ensemble des Français. Cependant 13 % des Français versent le denier du culte contre 21 % des catholiques, et parmi eux 67 % des pratiquants réguliers. Enfin, 82 % des pratiquants réguliers sont donateurs au moins à une œuvre ou association contre 42 % des Français qui donnent au moins une fois par an à une organisation à caractère religieux ou non religieux. Cette enquête permet de vérifier la diversité des motivations des donateurs au denier du culte : pour soutenir la présence de l’Eglise dans sa région (35 %), par devoir d’aider l’Eglise (34 %), parce que l’Eglise ne reçoit pas de financement public (21 %), par plaisir de participer à la vie de l’Eglise (19 %), pour aider ceux qui souffrent (21 %)... Cependant le trop faible nombre de donateurs interrogés dans l’échantillon ne permet pas de savoir si les motivations varient en fonction de la pratique religieuse.
La majorité des catholiques qui ne donnent pas au denier mettent en avant la priorité accordée aux solidarités familiales (35 %). Le deuxième obstacle au don tient au manque de moyens. Pour les pratiquants réguliers, c´est l´obstacle le plus important, évoqué par une personne sur deux (51 %). En troisième position vient « la prise de distance avec la religion » de 20 % des catholiques déclarés. S´ajoutent les 12 % qui se disent « déçus par l’Eglise ». Cependant, deux obstacles au don sont susceptibles d´être levés : 18 % des pratiquants réguliers disent leur défiance vis-à-vis de la gestion du denier, plus de transparence aiderait ! De même, 18 % des pratiquants occasionnels disent n´être tout simplement pas sollicités. Enfin parmi les non donateurs, 38 % des pratiquants réguliers et 21 % des pratiquants occasionnels se disent prêts à verser un don si on lève leurs réticences. D´une manière générale, les pratiquants réguliers ont une image positive de l’Eglise, même s´ils restent sceptiques sur l´affirmation d´un « renouveau spirituel en France ». Tandis que les Français qui se déclarent catholiques en ont une image plutôt négative.
A propos de l´utilisation du denier de l’Eglise, les réponses varient peu d´un groupe à l´autre. Elles ne reflètent pas la « réalité » de l´affectation des dépenses par les diocèses, mais plutôt la manière dont est pressentie cette affectation. Néanmoins, les catholiques pratiquants réguliers se montrent plus sensibles à l´utilisation du denier de l’Eglise pour assurer la vie matérielle et la formation des prêtres (37 % contre 26 % pour les catholiques dans leur ensemble).
DICI n°207 – 19/12/09 – Sources : apic/Pèlerin)