L’Eglise catholique au Brésil face à l’offensive des évangélistes

Cependant, les sectes religieuses et nouvelles Eglises évangéliques (sur la photo) s’appuient fortement sur les médias et posent de nouveaux défis à l’Eglise catholique. Un rapport du Centre d’Études Pew Research Center, aux Etats-Unis, publié le 18 juillet 2013, indique que, depuis 1970, la part de la population qui se déclare catholique a fortement diminué, chutant de 92% à 63% en 40 ans. Au cours de la décennie 2000-2010, le nombre des protestants en revanche a continué de croître, passant de 15% de la population en 2000 à 22% en 2012, l’augmentation étant particulièrement importante chez les pentecôtistes. Plus préoccupant est le fait que la croissance du protestantisme apparaît, précise le rapport, comme la conséquence du passage de fidèles de l’Eglise Catholique aux communautés protestantes. Pour l’Eglise Catholique, la tendance à « perdre sa popularité auprès des jeunes Brésiliens et parmi les habitants des villes » s’est accélérée au cours de ces dernières années. Un exemple : aujourd’hui moins de la moitié (46%) de la population de Rio de Janeiro (2e grande ville du Brésil après Sao Paulo) appartient à l’Eglise Catholique.

En réaction à cette désertion, la 10e Exposition Catholique s’est tenue, du 20 au 29 juillet, dans l'immense Centre de convention de « Rio Centro », à 1h30 de bus de la plage de Copacabana, où elle a réuni plus de 200 exposants répartis en trois pavillons : foire aux livres et articles religieux, salon du tourisme catholique, « Espace Vocation » destiné à présenter les congrégations et les communautés religieuses. Plus particulièrement, un pavillon a été consacré aux concerts donnés chaque jour par les chanteurs catholiques, religieux et laïques, les plus connus du Brésil, dont le Père Marcelo Rossi qui a inauguré la Cité de la Foi, samedi 19 juillet à 10 heures, en célébrant une messe suivie d'un concert auquel plusieurs milliers de fidèles ont assisté.

Phénomène en plein essor depuis une dizaine d’années au Brésil, les cristotecas (christothèques) — soirées de musique électronique catholiques le plus souvent réalisées dans des salles paroissiales ou en plein air — se sont multipliées dans les périphéries des grandes agglomérations brésiliennes, en particulier à Sao Paulo et Rio de Janeiro. Animées par des DJ (disc jockey : personne chargée de choisir et de passer des disques dans une discothèque) qui se considèrent comme des acteurs de la nouvelle évangélisation, ces « balades saintes » (sic) attirent de plus en plus de jeunes. « Lorsque cette musique a pour objectif d’annoncer la Parole de Dieu, il est évident qu’elle ne peut avoir qu’une excellente influence sur eux », explique Victor Sales, DJ âgé de 33 ans, qui a découvert les christothèques lors d’une retraite spirituelle à Sao Paulo, en 2003 avec le Père Zeton, DJ considéré comme la référence par les adeptes de musique électronique catholique. Et si cette démarche a surpris les autorités religieuses, la capacité de la musique à attirer les jeunes vers l'Eglise a fini par convaincre des évêques. Ainsi Mgr Orani Joao Tempesta, archevêque de Rio de Janeiro, a déclaré Victor Sales, soutient cette initiative. La reconnaissance de l’épiscopat a encouragé les 80 DJ du Brésil, dont la moitié se trouve à Rio de Janeiro, à créer, en 2011 la « Pastorale de l’Evangélisation Nocturne » (re-sic).

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Brésil : Les Journées Mondiales de la Jeunesse, 22-29 juillet 2013