Italie : Le charme des fresques

Le Musée d'Art de Ravenne, sous le titre « L'incanto dell'affresco » (le charme de la fresque), présente 110 fresques : « chefs-d’œuvre déposés de Pompéi à Giotto, de Corrège à Tiepolo ».
L'exposition qui se tient jusqu’au 15 juin 2014 a été organisée par Claudio Spadoni, directeur artistique du Musée et Lucia Ciancabilla. Elle est divisée en six sections, disposées dans l’ordre chronologique de la dépose, retraçant ainsi l'histoire et la popularité de la pratique du détachement de la peinture murale.
La présentation de ces peintures arrachées aux murs et parois de monuments publics, religieux ou privés, retrace les trois principales méthodes de découpage des fresques, la restauration, mais aussi la protection du patrimoine antique de la peinture italienne, avec des prêts de grande valeur en provenance d'Italie et de l'étranger. Les premières étapes de détachement remontent à Vitruve et Pline, où l'enlèvement des fresques se fait avec une partie du support mural, comme cela fut le cas du Visage du Christ de Fra Angelico ou des Anges musiciens de Melozzo de Forli. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, un grand nombre de chefs-d'œuvre de la peinture italienne ont été arrachés des voûtes des églises, des chapelles, des murs de bâtiments publics et privés qui les avaient accueillis pendant des siècles, pour être transportés dans des endroits plus sûrs...
Souvent, derrière les besoins de conservation manifestes, se cachaient les motivations implicites des collectionneurs. A cette occasion, le Musée d'Art de Ravenne, abrité dans un édifice du XVIe siècle, expose quelques-unes des plus belles peintures de Pompéi et d'Herculanum, ainsi que de Giotto, Buffamalcco Altichiero, Vitale da Bologna, Pisanello, Signorelli, Pontormo, Tiepolo pour n’en citer que quelques-uns.
Au bord de l’Adriatique, en Emilie-Romagne, la ville de Ravenne eut pour premier évêque saint Apollinaire venu d’Antioche à Rome avec saint Pierre, et mort martyr le 23 juillet 87, enterré à Classe, le port de Ravenne. Capitale de l'Empire romain au Ve siècle, puis de l'Italie byzantine jusqu'au VIIIe siècle, Ravenne possède un ensemble de mosaïques et de monuments paléochrétiens unique au monde. Huit bâtiments – mausolée de Galla Placidia, baptistère néonien, basilique Sant'Apollinare Nuovo, baptistère des Ariens, chapelle de l'archevêché, mausolée de Théodoric, église San Vitale, basilique Sant'Apollinare in Classe – ont été construits aux Ve et VIe siècles et témoignent d'une grande maîtrise artistique qui associe merveilleusement la tradition gréco-romaine, l'iconographie chrétienne et des styles d'Orient et d'Occident.
Musée d'Art de Ravenne (MAR) - Via di Roma, 13 - 48100 Ravenne ; Jusqu'au 15 juin 2014 – de 9h à 18h mardi à vendredi, 19h samedi et dimanche Fermé le lundi ; entrée : 9 € ; enseignants, étudiants, scolaires : 4 €
(Sources : MAR/Unesco/Osservatore Romano – DICI n° 297 du 06/06/14)