Deux mille ans de mission, quarante ans de dialogue interreligieux

Source: FSSPX Actualités

Le message du pape pour la 78ème Journée mondiale de la mission a été présentée à la presse le 29 avril. Cette journée aura lieu le 24 octobre 2004, sur le thème "Eucharistie et mission". "Les défis sociaux et religieux que l’humanité affronte à notre époque stimulent les croyants à renouveler leur ferveur missionnaire", souligne le Saint Père qui ajoute : "Il est nécessaire de relancer avec courage la mission".

La Journée mondiale de la mission, le Congrès eucharistique international de Guadalajara, au Mexique, en octobre 2004 et la célébration du 150e anniversaire de la proclamation du dogme de l’Immaculée conception, sont pour Jean-Paul II "une occasion extraordinaire pour cette prise de conscience missionnaire".

Reprenant l’enseignement de sa dernière encyclique Ecclesia de Eucharistia (17 avril 2003), Jean-Paul II rappelle que l’Eglise ne pourra "réaliser sa propre vocation sans cultiver une relation constante avec l’Eucharistie". "Pour évangéliser le monde, il faut des apôtres ’experts’ en célébration, en adoration et en contemplation de l’Eucharistie". Pour le pape, à l’issue de chaque messe, tous les fidèles "doivent se sentir des missionnaires de l’Eucharistie".



Lors de la conférence de presse de présentation de ce message, le cardinal Crescenzio Sepe, préfet de la Congrégation pour l’évangélisation des peuples, a illustré par une réalité précise l’appel du pape à poursuivre l’œuvre missionnaire de l’Eglise : "En Asie où vit plus de 60% de la population mondiale, les catholiques représentent seulement 2,9%. On comprend pourquoi le pape invite courageusement à poursuivre la mission".

Interrogé sur le poids des sectes face à l’évangélisation catholique, le cardinal Sepe les a qualifiées de "sauterelles" dont le nuage détruit tout sur leur passage. Le Père Tarcisio Agostino, missionnaire en Ouganda, qui participait à la conférence de presse, a insisté sur leur puissance financière, leur diversité et sur le fait qu’elles se réfèrent plus à la personne du Christ qu’au message de l’Evangile, se nourrissant de l’ignorance des fidèles pour les "embrigader".

Paradoxalement, le jour même de cet appel du pape à maintenir et développer l’effort missionnaire, Mgr Michael Fitzgerald, président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, adressait une lettre aux bouddhistes. En effet, chaque année, à l’occasion de la fête Vesakh qui célèbre au mois de mai le triple événement de la naissance, de l’éveil et de la mort du bouddha, Mgr Fitzgerald envoie un message amical aux bouddhistes. Dans cette missive, centrée cette année sur les enfants, "protagonistes de l’avenir", il estime que les chrétiens et les bouddhistes doivent "mobiliser toutes leurs forces et toutes leurs ressources en vue de soulager les souffrances des enfants", causées en particulier par le sida.

Dans la même ligne, du 14 au 19 mai 2004, le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux réfléchira sur le thème "Comment le monde d’aujourd’hui conçoit et pratique-t-il le dialogue interreligieux?" Les participants à cette session s’interrogeront sur les moyens utilisés pour favoriser la pratique du dialogue interreligieux, les problèmes rencontrés. Ils se demanderont : Comment concilier christianisme et ouverture aux autres religions?

L’après-midi du 19 mai 2004 sera consacré à la commémoration du quarantième anniversaire de la fondation de ce dicastère. Mgr Michael Fitzgerald, l’actuel président du Conseil, et le cardinal Francis Arinze, son ancien président, actuellement préfet de la Congrégation pontificale pour le culte divin et la discipline des sacrements, interviendront sur le thème de "Quarante ans de développement théologique et d’engagement de dialogue". Et quatre experts du christianisme, de l’hindouisme, du bouddhisme et de l’islam donneront leur point de vue sur le sujet, chacun en fonction de sa tradition religieuse.

Le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux trouve ses origines dans le Secrétariat pour les non-chrétiens, fondé en mai 1964 par le pape Paul VI. C’est le 28 juin 1988 que ce dicastère visant à développer les études adéquates sur les différentes traditions religieuses, et à "promouvoir les relations amicales de l’Eglise catholique avec leurs fidèles", changea de nom.