Le Congrès de l’Académie pontificale pour la vie s’élève contre les pressions en faveur de l’euthanasie

Mgr Elio Sgreccia, président de l’Académie, a précisé que ce congrès entendait répondre « aux fortes pressions » qui, dans le monde, poussent à la légalisation de l’euthanasie. « Aujourd’hui, a-t-il expliqué, ce nouveau colloque se justifie car l’euthanasie est entrée dans le champ législatif. Elle a été légalisée en Hollande, en Belgique, dans l’Oregon (Etats-Unis), et les pressions sont fortes pour poursuivre cette légalisation qui se fonde sur le droit à l’autodétermination du patient ». Le nombre élevé et inattendu de participants à ce congrès montre l’importance du sujet, a ajouté Mgr Sgreccia. « Il faut faire face aux pressions politiques et médiatiques ». « Il faut définir les termes légitimes et illégitimes de la fin de la vie », a-t-il conclu.
Le patient au stade terminal de sa maladie « n’a pas seulement le droit de refuser l’acharnement thérapeutique, dans certains cas c’est un devoir. Dans tous les cas, renoncer à l’excès des traitements ne constitue pas en soi une forme d’euthanasie », a également expliqué Mgr Maurizio Calipari, théologien moral de l’Académie pontificale pour la vie et professeur de bioéthique à l’Institut Jean-Paul II pour les études sur le mariage et la famille de l’Université pontificale du Latran. En effet, pour qu’il y ait euthanasie, « il faut avoir l’intention d’utiliser les moyens adéquats pour donner la mort de manière anticipée. Il ne faut pas confondre avec l’euthanasie le résultat indirect et non intentionnel qui peut découler de l’excès des thérapies ».
Le Saint-Père a reçu les congressistes, le 25 février. Il a d’emblée rappelé que « si la mort clôt l’expérience terrestre, elle ouvre à chacun de nous, au-delà du temps, la vie éternelle... Pour les croyants, la rencontre du mourant avec la source de vie et d’amour a une valeur universelle qui enrichit leur communion ». C’est pourquoi « aucun croyant ne saurait mourir seul et abandonné ». Alors que, pour une naissance, les parents ont des droits spécifiques pour s’absenter de leur travail, a ajouté le Saint-Père, « les mêmes droits devraient être reconnus aux proches au moment de la maladie d’un parent en phase terminale ». « Un plus grand respect de la vie humaine individuelle, a-t-il poursuivi, passe inévitablement à travers la solidarité concrète de tous et de chacun, et constitue un des défis les plus importants de notre époque ».
Benoît XVI a constaté ensuite qu’il était de plus en plus fréquent de rencontrer dans les grandes villes des personnes âgées et seules, « même au moment de maladie grave et de mort prochaine ». « Dans de telles situations les pressions d’euthanasie sont plus intenses, surtout lorsqu’on évoque une vision utilitariste de la personne ». A ce propos, a ajouté le pape, « je profite de l’occasion pour rappeler, une fois encore, la condamnation morale ferme et constante de toute forme d’euthanasie directe, selon l’enseignement pluriséculaire de l’Eglise ».
Le souverain pontife a demandé que soit assuré « à chaque personne qui en a besoin le soutien nécessaire à travers des thérapies et des interventions médicales adaptées, déterminées et gérées selon les critères de la proportionnalité médicale, en tenant toujours compte du devoir moral d’administrer (pour le médecin) et d’accueillir (pour le patient) ces moyens de préservation de la vie qui, dans la solution concrète, s’avèrent ‘ordinaires’ ». « En revanche, a expliqué Benoît XVI, en ce qui concerne les thérapies particulièrement dangereuses ou qu’il conviendrait de juger prudemment comme ‘extraordinaires’, leur recours sera à considérer moralement licite mais facultatif ». (Sources : Apic/Imedia/VIS/Radio Vatican)