Le chemin de croix de l’Eglise en Chine

Source: FSSPX Actualités

 « Je n’ai pas hésité un seul instant pour accepter une telle tâche. J’ai compris que le pape, par ce geste, entendait manifester son attention personnelle au grand continent asiatique et impliquer particulièrement les fidèles de Chine dans cet exercice solennel de piété chrétienne », a écrit le cardinal dans l’introduction de ces méditations qui ont été lues au Colisée dans la soirée du 21 mars, en présence de Benoît XVI, et retransmises en direct dans le monde entier.

 

 « Le pape a voulu que je porte au Colisée la voix de ces sœurs et de ces frères lointains », a précisé le cardinal qui a évoqué dans presque chacune de ses méditations pour les 14 stations la situation religieuse en Chine. « Ce soir, au Colisée, il n’y a pas que nous. Tous les ‘martyrs vivants’ du 21ème siècle sont présents dans le cœur du pape et dans nos cœurs. En pensant à la persécution, nous pensons aussi aux persécuteurs ». « Les Colisée se sont multipliés à travers les siècles, là où nos frères, dans différentes parties du monde (…) sont encore aujourd’hui durement persécutés ». L’évêque de Hong Kong a spécialement insisté sur cette persécution : « Dans tant de parties du monde l’Epouse du Christ est en train de traverser la période ténébreuse de la persécution ». Et, semblant interroger les autorités chinoises : « Pourquoi cette oppression ? Pourquoi cette humiliation ? Pourquoi cet esclavage prolongé ? »

 « A travers les siècles, des troupeaux d’innocents ont été condamnés à d’atroces souffrances. Certains crient à l’injustice, mais ce sont les mêmes, les innocents, qui expient en communion avec le Christ, l’Innocent, les péchés du monde », a écrit le cardinal Zen à la troisième station. « Nous croyons fermement que leurs souffrances, même si elles semblent être une totale défaite sur le moment, porteront la vraie victoire de l’Eglise ».

 Evoquant la situation historique de la hiérarchie catholique en Chine divisée entre une Eglise officielle, dont les évêques furent nommés pendant 50 ans par le seul Parti communiste, et une Eglise clandestine, dont les évêques sont restés fidèles à Rome, l’évêque de Hong Kong a écrit : « La trahison surprend, surtout quand elle concerne aussi les pasteurs du troupeau ». « Ne nous scandalisons pas ! Les défections n’ont jamais manqué durant les persécutions. Et après, il y a souvent des retours. En ce jeune qui jette le drap et fuit nu (cf. Mc 14, 51-52), des interprètes qualifiés ont vu le futur évangéliste Marc ».

 « Ton choix (celui du Christ, ndlr) de confier la poursuite de l’œuvre du salut à des hommes faibles et vulnérables manifeste ta sagesse et ta puissance », a poursuivi le cardinal chinois. « Quand nous aidons les frères de l’Eglise persécutée (…), en réalité nous sommes encore plus aidés par eux ». Puis le prélat a parlé de la responsabilité des chefs des nations : « Pilate est l’image de tous ceux qui détiennent l’autorité comme instrument de pouvoir et ne tiennent pas compte de la justice ». Et, en s’adressant à Dieu : « Eclaire la conscience de toutes ces personnes qui exercent leur autorité, pour qu’elles reconnaissent l’innocence de ton troupeau. Donne leur le courage de respecter la liberté religieuse ! ».

 « Il y a des athées courageux qui sont prêts à se sacrifier pour la révolution : ils sont disposés à embrasser la croix, mais sans Jésus. Parmi les chrétiens, il y a aussi des ‘athées’ de fait qui veulent Jésus, mais sans la croix. Or, sans Jésus, la croix est insupportable et sans la croix, on ne peut prétendre être avec Jésus », a conclu le cardinal Zen dont le texte publié par la Librairie Editrice Vaticane est illustré de représentations de la Passion du Christ mettant en scène des Chinois.

(Sources : Apic/Imedia/vatican.va)