Royaume-Uni : Refus de diminuer le délai légal d’avortement

Source: FSSPX Actualités

Les statistiques officielles déclarent le chiffre de 193.700 avortements, réalisés en 2006 sur des femmes vivant en Angleterre et au pays de Galles, où l’avortement a été légalisé en 1967.

 

 

Le 20 mai, le Parlement britannique a rejeté un amendement proposant d’abaisser le délai légal limite pour les avortements de 24 à 22, 20 ou 16 semaines, et suggérant de demander aux médecins d’envisager la nécessité « d’une mère et d’un père » avant d’autoriser une fécondation in vitro pour les couples lesbiens. Il s’agissait du premier débat sur l’avortement depuis près de 20 ans dans ce pays. 

 

Le Premier ministre Gordon Brown avait annoncé qu’il voterait en faveur d’un maintien du délai actuel.

 Le cardinal Cormac Murphy O’Connor, primat de l’Eglise catholique romaine en Angleterre et au Pays de Galles, qui a mené campagne contre la nouvelle loi, a déclaré sur la chaîne de télévision britannique Channel 4 : « Il est étrange qu’un gouvernement adopte une loi refusant à un enfant le droit à un père désigné. Le ciment de la société est la famille et la présence d’un père et d’une mère. » Le cardinal avait auparavant appelé à l’établissement d’une commission d’experts de la bioéthique pour examiner toutes les implications de la recherche sur les embryons. Il a affirmé que le Royaume-Uni tout entier était en train de prendre conscience que le fait que 200.000 avortements soient pratiqués chaque année, n’était pas seulement triste mais aussi une mauvaise chose.

 Le docteur Malcom Brown, directeur du département Mission et Affaires publiques de l’Eglise d’Angleterre (anglicane), a déclaré : « Toute érosion du statut moral unique de l’embryon humain ouvre la voie - ne serait-ce qu’une brèche - vers une pente glissante amenant à traiter les êtres humains encore moins bien que s’ils étaient des fins en soi. »

 Mohammed Shafiq, directeur de la Fondation Ramadhan, organisation de jeunesse musulmane britannique, a déclaré: « Nous respectons les opinions pro-avortement, mais nous les désapprouvons conformément au principe de base de notre religion selon lequel la vie humaine est sacrée et doit être protégée. »

 La veille, le 19 mai, dans le cadre de l’examen du texte sur la Fécondation humaine et l’embryologie, les députés avaient approuvé en deuxième lecture l’utilisation d’embryons hybrides, issus de l’intégration d’ADN humain dans des ovules d’animaux, à des fins de recherche sur certaines maladies dont Alzheimer, Parkinson ou la mucoviscidose. Ils avaient également voté en faveur d’un projet de loi qui prévoit la possibilité de recourir à des « bébés donneurs » pour tenter de sauver la vie d’un frère ou d’une soeur atteint d’une maladie génétique. – Voir dans De Rome la réaction de Mgr Elio Sgreccia, président de l’Académie pontificale pour la Vie.

 Le cardinal Keith O’Brien, archevêque de Saint-Andrews et Edimbourg, a qualifié la décision du Parlement britannique « d’attaque monstrueuse contre les droits de l’homme, la dignité de la personne et la vie ». Au premier rang des opposants à cette loi se trouvaient les députés catholiques qui ont dénoncé « des expériences à la Frankenstein ».

(sources : apic/eni/afp/imedia)