1500 : Trésors de la fin du Moyen Age

Source: FSSPX Actualités

Tel est le titre de l’exposition qui se tient du 6 octobre 2017 au 14 janvier 2018, au musée Saint-Rémi de Reims. Elle lève le voile sur un pan méconnu de l’histoire de Reims, car partiellement disparu pendant la Première Guerre mondiale : son patrimoine à la fin de l'époque médiévale.

Le Musée Saint-Rémi propose de redécouvrir la ville des sacres à la période de la fin du Moyen-Age. L’histoire de Reims et celle de France sont intimement liées depuis que Clovis y fut couronné Roi des Francs, en la nuit de Noël 496.

Son inestimable patrimoine a été mis en péril lors de la Première Guerre mondiale. La ville avec ses faubourgs fut bombardée quotidiennement pendant plus d'un an par les canons allemands, entre septembre 1914 et la fin de 1915. Si l'on déplora plus de 800 civils tués au cours de cette période, la ville elle-même fut en grande partie détruite ou abîmée. Les traces de son passé médiéval furent ensevelies sous les bombes.

La cathédrale en particulier fut touchée, dès le 19 septembre 1914. Ce joyau de l'art gothique est gravement endommagé par un incendie qui se déclenche aussitôt. Fameux est le reportage d'Albert Londres : « Une horrible main l’a écorchée vive. La cathédrale de Reims n’est plus qu’une plaie ». Les Allemands ont agi « sans pouvoir invoquer même l’apparence d’une nécessité militaire, pour le seul plaisir », dénonce le lendemain le ministre français des Affaires étrangères, Théodore Delcassé, qui proteste contre « cet acte révoltant de vandalisme qui, en livrant aux flammes un sanctuaire de notre histoire, dérobe à l’humanité une parcelle incomparable de son patrimoine artistique ». En ce jour périt l'Ange au sourire, dont la tête, brisée en vingt morceaux, est récupérée par un prêtre.

L'années suivante, notamment les 21 et 22 février 1915, 2000 obus s'abattent sur tous les quartiers de la ville. Le 22 février, au cours des cinq heures de bombardement continu, la voûte intérieure de la cathédrale, qui avait résisté jusque-là, fut crevée. Une vingtaine de maisons furent également incendiées, car les bombes lancées par l'artillerie et l'aviation allemandes étaient explosives mais aussi incendiaires, et même asphyxiantes. Le 16 mars, deux obus atteignent directement la cathédrale et provoquent à nouveau de graves dégâts.

Il a fallu la collaboration conjointe du musée de Cluny, des musées de Reims et de la Bibliothèque Carnegie pour retrouver soixante pièces d’époque permettant de faire revivre les trésors de l'art rémois au tournant de 1500, entre fin du gothique et prémices de la Renaissance.

Parmi les œuvres inédites ou récemment restaurées figure un tableau unique en son genre : une toile peinte de la fin du XVe siècle présentée pour la première fois. Il s’agit de « La Crucifixion – Le Portement de croix », pièce issue d’une série de 24 toiles provenant de l'ancien Hôtel-Dieu de Reims. Deux importants groupes sculptés ont aussi été restaurés, dont la piéta de Saint-Marcoul.

« Cette exposition poursuit un double objectif », précisent Georges Magnier, directeur des musées de la ville de Reims, et Bénédicte Hernu, directrice du musée Saint-Rémi : « faire redécouvrir les intéressants témoignages d’une période méconnue de l’histoire rémoise, et souligner la richesse et le foisonnement artistique qui se déploient en France et en Champagne durant les décennies 1450 à 1520 ».

1500. Trésors de la fin du Moyen Âge

Musée Saint-Rémi

53 rue Simon, F - 51100 Reims

Du 6 octobre 2017 au 14 janvier 2018

De 14 h à 18 h 30 du lundi au vendredi et de 14 h à 19 h le week-end