Matignon prend le pouls de l’Eglise de France

Le Premier ministre Edouard Philippe.
Le 13 février 2019, s’est tenue à Matignon la réunion de l’instance de dialogue avec l’Eglise catholique, au cours de laquelle ont pu être abordés plusieurs dossiers qui opposent l’Etat et l’Eglise de France.
L’instance de dialogue a été instaurée en 2002 ; elle permet la rencontre du Premier ministre et de certains membres du gouvernement avec les représentants officiels de l’Eglise de France.
Le 13 février 2019, étaient présents autour d’Edouard Philippe et du ministre de l’Intérieur, Benjamin Castaner : le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Georges Pontier, le porte-parole de ce dernier, Mgr Olivier Ribadeau Dumas, l’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, et le nonce apostolique en France, Mgr Luigi Ventura.
Au-delà de quelques thèmes consensuels - tel l’apport de l’Eglise au grand débat lancé dans la foulée du mouvement des « gilets jaunes » - des sujets plus sensibles ont été abordés.
Révision des lois de 1905 et de bioéthique
Ainsi la révision de la loi de 1905, qui propose la création d’une police des cultes, inquiète les représentants de l’Eglise : c’est « une réflexion qui n’est pas simple, nous avons regardé tous les détails qui pouvaient être impactés », a prudemment commenté Mgr Aupetit à l’issue de la réunion.
Sur ce sujet, le gouvernement a précisé « que le projet n’était pas encore prêt et qu’en tout état de cause, il ne dérogera pas aux accords diplomatiques avec le Saint-Siège », a déclaré Mgr Ribadeau Dumas.
L’épineuse question de la révision de la loi de bioéthique fut aussi au cœur de la rencontre : l’ouverture de la Procréation médicale assistée PMA aux couples de lesbiennes et aux célibataires, ainsi que son remboursement par la Sécurité sociale, marque une ligne de fracture entre l’Etat et l’Eglise catholique.
D’autres thèmes plus techniques ont été évoqués, rapporte le journal La Croix, comme celui des diplômes universitaires qui doivent devenir obligatoires pour les aumôniers de prison, d’hôpital et de l’armée. Ou encore la baisse préoccupante des ressources de l’Eglise de France, suite à l’augmentation de la CSG, un prélèvement obligatoire qui touche les petits donateurs.
« Nous avons pu dire ce qui nous semble important », a conclu le porte-parole de la Conférence épiscopale. Reste à savoir quel poids aura cette réunion dans les prochaines décisions politiques. Vu l’état moribond du catholicisme, la perte de la foi et la laïcité qui consacre l’apostasie de la Fille aînée de l’Eglise, il est à craindre qu’il soit bien limité.
(Sources : KTO/La Croix - FSSPX.Actualités - 28/02/2019)