Notre-Dame de Paris : le projet de restauration toujours en débat
Tandis que le président de l'établissement public chargé du chantier de Notre-Dame, le général Jean-Louis Georgelin, démentait le 5 janvier 2020 les informations selon lesquelles l'option du bois avait été retenue pour restaurer la charpente de la cathédrale, le vice-président du conseil national de l'ordre des architectes, M. Eric Wirth, affirmait trois jours plus tard, lors d’une audition à l’Assemblée nationale que c'est la meilleure solution.
La communication autour de la restauration de Notre-Dame de Paris n’a pas gagné en qualité en ce début d’année 2020. On se rappelle encore du fameux « qu’il ferme sa gueule ! » asséné en novembre 2019 par le général Jean-Louis Georgelin - missionné par le président Emmanuel Macron afin de conduire la reconstruction de la cathédrale - à l’encontre de Philippe Villeneuve, architecte en chef des monuments historiques, sur la question de la restauration, à l’authentique ou non, de la flèche de Viollet-le-Duc.
Bis repetita placent. Le général, grand chancelier émérite de la Légion d’honneur, a démenti le dimanche 5 janvier 2020, l’information selon laquelle l’option du chêne aurait déjà été retenue pour la restauration de la charpente, estimant qu’un « lobbying » de la filière bois pouvait être à l’œuvre. De son côté, Eric Wirth, vice-président du Conseil national de l’ordre des architectes, a fermement défendu cette option devant la commission culture de l’Assemblée nationale, le 8 janvier.
« Parler de lobbying sur un sujet comme celui-là, ce n'est pas à l'échelle et à l'honneur de cet édifice », a regretté Eric Wirth devant les représentants du Palais-Bourbon.
Quant au choix de construire la voûte en métal, le spécialiste se veut très clair : « cela fait 800 ans qu'elle (la cathédrale) est là. Si l'ouvrage avait été en acier, il n'y aurait plus eu de cathédrale. Même avec toutes les protections, vu le brasier... Le fer tient une demi-heure, une heure, et après il se tord, il tire sur les parois et il fait tout écrouler ».
« Il faut se méfier, a poursuivi M. Wirth, des fausses bonnes solutions » qui préconisent des charpentes métalliques ou en béton parce qu'elles seraient « beaucoup plus légères ». « Ces cathédrales, elles tiennent structurellement, parce qu'il y a une masse sur une voûte (...), ça ne fonctionne que parce que c'est lourd. »
En plus, a-t-il argumenté, « on a la chance d'avoir toutes les informations, relevés photographiques, informatiques, numériques pour reconstruire à l'identique ».
Partisan de refaire la flèche disparue à l’identique, et prônant un « temps long » - qui n’est pas celui souhaité par l’exécutif - afin de rebâtir l’édifice emblématique de Paris, Eric Wirth a préconisé que « les savoir-faire exceptionnels d’il y a huit siècles » - tailleurs de pierre, etc. - fussent présentés au public sur le parvis de la cathédrale. Les vraies innovations, a-t-il encore ajouté, ne proviennent pas des "architectes bling-bling".
(Sources : France 24/La Croix - FSSPX.Actualités - 16/01/2020)