Le mouvement des Focolari et ses ramifications internationales (… suite)

Fuente: FSSPX Actualités

 

Les alliances internationales des Focolari

Dans la suite logique des prix dont Chiara Lubich a été honorée, il nous faut maintenant jeter un coup d’œil sur quelques-unes des organisations internationales avec lesquelles le mouvement des Focolari est lié plus ou moins étroitement.



Nikkyo Niwano et la Conférence mondiale des religions pour la paix

Deux ans après Chiara Lubich, en 1979, un homme avec qui, de son propre aveu, elle poursuivait depuis des années un échange spirituel profond, fut jugé digne de recevoir à son tour le prix Templeton. Cet homme, très connu dans des cercles religieux mondiaux, s’appelle Nikkyo Niwano. Il est le fondateur d’une organisation laïque bouddhiste : Rissho Kosai-Kai1, et de la Conférence mondiale des religions pour la paix. Il fut l’unique bouddhiste à avoir été invité au Concile Vatican II comme observateur.

La Fondation Templeton a expliqué qu’elle avait choisi Nikkyo Niwano pour honorer ses efforts inlassables dans le domaine du dialogue inter-religieux et de la paix mondiale.

Dans son allocution de remerciement, le lauréat développa ce point: Avant tout, dit-il, il importe que l’humanité forme une communauté globale. Dans le processus engagé pour y parvenir, les religions jouent un rôle très important. Leurs buts doivent être : la recherche du bonheur, l’approfondissement spirituel et la paix mondiale. C’est la tâche de la Conférence mondiale des religions pour la paix d’écarter tout obstacle placé sur le chemin qui mène à un monde vivant dans la paix.

Ces précisions ne sont pas inutiles et ne nous écartent pas de notre sujet, car Nikkyo Niwano est lié à Chiara Lubich par une amitié étroite et celle-ci est présidente honoraire de la Conférence mondiale qu’il a fondée. Elle adhère donc parfaitement aux objectifs poursuivis par cette institution :

Nous approuvons et nous appuyons pleinement des initiatives bouddhistes pour la paix dans le monde. Un exemple en est la contribution très appréciée que la Conférence mondiale des religions pour la paix y apporte2

Les amitiés " onusiennes " de la Conférence mondiale des religions

Cette conférence fut fondée en 1970. Son acte fondateur se réclame des idées de trois leaders religieux américains dont 1’un n’est autre que Mgr Wright, le futur cardinal! On décida d’en installer le secrétariat international à New-York, en face du bâtiment de l’ONU, car, dès le début, on envisagea une collaboration étroite avec cette organisation mondiale.

D’ailleurs, quelques faits permettent d’illustrer l’efficacité de cette collaboration. Ainsi est-ce la Conférence des religions qui proposa Chiara Lubich pour recevoir le prix de l’Éducation pour la paix décerné par l’UNESCO, prix qu’elle reçut effectivement en 1996.

D’autre part, la Conférence des religions jouit du statut consultatif auprès de l’ONU et de l’UNICEF. Elle a également obtenu d’être approuvée comme NGO (organisation non-gouvernementale) auprès de l’UNESCO, en 1996.

Il existe donc des liaisons étroites entre toutes ces organisations internationales, religieuses ou laïques, qui forment un réseau tentaculaire, agissant dans le même sens. C’est un fait qu’il est impossible de nier. A titre d’exemple, Féderico Mayor, directeur général de l’UNESCO, a publié une interview dans le magazine allemand du mouvement des Focolari: Neue Stadt (Cité Nouvelle). Or, il faut savoir que F. Mayor, et bien d’autres fonctionnaires qui occupent des positions élevées à l’ONU, collaborent très activement avec le Lucis Trust d’A.-A. Bailey3 . Il est clair qu’en s’associant avec ces gens-là, on s’engage sur un terrain dangereux.

Mais continuons notre examen de la Conférence mondiale des religions fondée par Nikkyo Niwano. Parmi ses présidents honoraires figure Rodrigo Carazo. Cet ancien président du Costa Rica entretient des liaisons semblables à celles de Federico Mayor: 1ui aussi est un collaborateur actif du Lucis Trust

La Conférence des religions eut également comme président (actuellement à la retraite) l’ancien archevêque de New Delhi, Angelo Fernandes. Cet homme soutient ouvertement l’organisation puissante des Citoyens planétaires (Planetary Citizens), qui est devenue franchement occulte4. Lors d’une assemblée organisée par l’UNESCO à Barcelone, il prononça un discours ayant pour thème : "Une spiritualité globale de la responsabilité sociale" . Il y définissait la spiritualité de la façon suivante : "La conscience de notre responsabilité pour une organisation nouvelle des institutions politiques et économiques, une responsabilité qui est ancrée dans l’expérience personnelle du divin." 5

Pour un archevêque, c’est vraiment une définition remarquable.

D’autres points rendent son allocution digne de notre attention. Angelo Femandes cite à plusieurs reprises Robert Muller (fonctionnaire qui a occupé un poste de direction à l’ONU pendant une quarantaine d’années et qui collabora également au Lucis Trust où il était responsable). Fernandes s’appuie encore sur Dag Hammarskjöld et U Thant, autres grands promoteurs d’une spiritualité globale à l’échelle du monde, rendue indispensable, selon eux, par notre nouvelle conscience planétaire. On le voit, et Angelo Femandes s’en explique abondamment, l’élément décisif de cette nouvelle " spiritualité " est sa dimension mondiale et l’intérêt qu’elle porte à la planète. Nous avons besoin, dit-il, d’instaurer une nouvelle communauté globale et universelle, car c’est désormais la seule forme de communauté viable. Dans cette logique, il termine son discours en nous exhortant à tous devenir ce que, en réalité, nous sommes déjà: un.

Il est impossible de ne pas voir les rapports qui existent entre ces principes et ceux de Chiara Lubich, que nous avons exposés plus haut. Jusque dans le choix des mots, les objectifs propagés depuis des années par les cercles proches du Verseau et par les puissants groupes de mondialistes, se retrouvent dans les idées de la fondatrice des Focolari. Au reste, on l’a vu, ces notabilités du mondialisme sont ses amis qu’elle ne cesse de fréquenter.



Quelques entreprises communes de la Conférence des religions et des Focolari

Mais ce qui précède appartient à l’ordre des déclarations d’intention et des discours. La collaboration ne s’arrête pas là. Il reste à dire par quelles entreprises concrètes la Conférence mondiale des religions pour la paix> et les sociétés internationales qui 1ui sont liées, appliquent leurs principes et réalisent leurs appels à 1’unité mondiale avec les Focolari.

Deux événements survenus ces dernières années sont à cet égard, dignes de considération parce qu’ils ont donné lieu à des manifestations d’envergure auxquelles ont été mêlés les Focolari. Nous précisons que les informations que nous allons donner à ce sujet proviennent de la documentation de la Conférence mondiale elle-même.



Le centenaire du Parlement des religions

Il y eut tout d’abord, en 1993, grâce à l’hospitalité de l’archidiocèse de Chicago, le congrès du centenaire du Parlement des religions du monde - qui s’était réuni à Chicago en 1893.

Dans le cadre de cet anniversaire, une réunion se tint également à Amsterdam. Elle nous intéresse davantage parce qu’elle concerne plus directement notre propos. En effet, l’organisation et la tenue de cette assemblée furent, en grande partie, confiées au mouvement des Focolari.

On donna lecture, pour commencer, d’un texte de Pir Vilayat Khan, dans lequel il exhortait ses auditeurs à poursuivre le dialogue interreligieux. Notamment - et nous retrouvons là un refrain connu - il demandait aux représentants des religions d’encourager les aspirations vers 1’universalité cachées dans leurs traditions. Pir Vilayat Khan n’est point un inconnu dans les cercles internationaux : il est président honoraire du Club de Budapest fondé par le Club de Rome ; il est aussi 1’un des signataires du Manifeste de la conscience planétairepublié par ce club.

Plusieurs orateurs prirent la parole, parmi lesquels un membre de l’Église Réformée suisse -également membre des Focolari -, et un adepte de Brahma Kumaris, groupement dont nous reparlerons plus loin. Des prières, des méditations tirées de diverses traditions religieuses et une cérémonie florale qui, malheureusement, n’est pas décrite dans la documentation, accompagnèrent les allocutions et les discussions.



La sixième Conférence mondiale des religions

Le second événement qui éclaire l’activité de la Conférence mondiale et des organisations qui 1ui sont liées, est la " sixième conférence mondiale des religions " tenue à Rome - plus exactement au Vatican et à Riva del Garda - en 1994.

La devise autour de laquelle se réunirent les participants était: " Sauver le monde - Les religions pour la paix " . Sans doute, le monde et chacun de nous a besoin d’être sauvé, mais, à l’évidence, le véritable et unique Sauveur, Notre-Seigneur Jésus-Christ, fut le grand oublié de cette conférence.

Le but principal était d’établir un dialogue approfondi entre les religions, de se rapprocher effectivement les uns des autres. Deux genres d’activités permettaient d’y arriver: d’une part, des appels et des discours prononcés devant l’assemblée par divers leaders religieux; d’autre part, la participation commune à des cérémonies de plusieurs religions : islam, shintoïsme, judaïsme et religions indigènes (animisme).

Comme nous l’avons déjà souligné, ces rassemblements se défendent d’être syncrétistes. On ne cherche pas à réunir des éléments pris dans chaque religion pour refaire avec ce mélange quelque chose de nouveau, une supra-religion qui occuperait la place des anciennes. Il s’agit de parvenir à l’unité entre les religions existantes par la tolérance mutuelle, en surmontant et en préservant les particularismes de chaque tradition et en respectant ses propres formes historiques.

Cependant, au-delà des mots, une telle entreprise est-elle possible? Dans l’édifice commun qu’elles construisent ensemble, les traditions mêlées cessent forcément d’être spécifiques et ne constituent, de fait, qu’un enrichissement pittoresque destiné à satisfaire les sensibilités disparates de chacun. De plus, comment pourraient se maintenir ensemble des éléments d’origine opposée qui se contredisent formellement ? Il faut bien que les uns ou les autres cèdent. Une certaine forme de syncrétisme est donc inévitable.

Mais surtout, comment un catholique peut-il garder sa foi intacte au milieu d’une telle confusion? Comment peut-il continuer de prétendre qu’elle est l’unique vérité et qu’en dehors du Christ et de l’Église véritable, il n’y a pas de salut? Il pourra bien persister à le croire dans son intérieur, mais il faudra qu’il ne le dise plus à haute voix, qu’il réduise sa foi à une opinion religieuse parmi d’autres (ce qui est un reniement et une infidélité) et qu’il accepte de ne pas troubler la paix universelle.

Car tel est le but ultime, le summum bonum de cette entreprise de récupération religieuse mondiale: établir la paix sur la terre. Non pas la paix que Dieu donne, mais celle de l’homme. Les mondialistes veulent se servir des religions comme d’instruments pour accomplir cette mission planétaire qu’ils se sont octroyés au nom de l’humanité.

La seconde partie de la conférence - la plus intéressante pour nous - se déroula à Riva del Garda. Le mouvement des Focolari y fut extrêmement actif, le feuillet d’informations de la Conférence mondiale ne cesse de le souligner. Sans leur engagement désintéressé, spécialement en ce qui concerne les rapports avec les média, il n’aurait pas été possible que cette réunion connût un tel succès, assure ce compte rendu.

Il vaut la peine de jeter un coup d’œil sur la liste des orateurs de Riva del Garda, car nous retrouvons toujours les mêmes réseaux de fraternité internationale. Du côté catholique, on notera la présence des cardinaux Arinze, Etchegaray et Martini, ainsi que de Mgr Femandes, que nous connaissons déjà, et du théologien Hans Kung. L’ONU était représentée par Yasushi Akashi, son délégué en ancienne Yougoslavie. Il y avait aussi, naturellement, le fondateur de la Conférence mondiale, Nikkyo Niwano dont nous avons parlé plus haut.

Comme conclusion, on adopta " la déclaration de Riva del Garda " qui fut lue solennellement à bord d’un bateau en marche. Cette cérémonie a une portée symbolique : le bateau naviguant sur le lac signifie le voyage des hommes vers la paix, guidés par les religions ; mais le rivage, le but, n’est pas encore atteint.

Cette déclaration résume les résultats et les objectifs visés par l’assemblée. Le point central concerne 1’intention de former une communauté mondiale et d’en fixer les droits et les devoirs. D’autre part, elle souligne le caractère sacré de la terre et notre unité avec elle6. Elle proclame qu’une religiosité éclairée contribue à faire triompher la liberté et les droits de l’homme. Elle affirme l’importance du dialogue inter-religieux pour " guérir la terre " et en chasser les éléments destructeurs. Il n’est pas trop difficile de deviner ce qu’on entend par ces " éléments destructeurs " et, d’ailleurs, la déclaration prend la peine de l’expliquer : ce sont le nationalisme religieux et l’extrémisme.

De telles ambitions exigent, bien sûr, la collaboration avec l’ONU: la conférence confirme son engagement dans ce sens. La déclaration parle encore de " la guérison du monde " , tant à l’échelle locale qu’à l’échelle globale. Elle dépeint un univers harmonieux et pacifique, but de la vie et des aspirations de l’homme.

L’unité entre les religions est spécialement encouragée. En vue de la réconciliation, on demande à tous de savoir utiliser les textes sacrés provenant des autres traditions religieuses, de traiter les autres religions avec respect, de méditer ensemble, car tout cela est source d’enrichissement mutuel.

Pour finir, le texte dresse la vision d’une religion unifiée, semblable à une coupole géante (ne s’agirait-il pas plutôt de la pointe d’une pyramide ?), qui intègre généreusement en son sein toutes les religions. Si les diverses religions se conduisent ainsi, alors, " sans attenter à leur identité et à leur prétention de posséder la vérité dans l’ordre purement religieux, elles peuvent découvrir des convergences et des compléments dans l’ordre socio-éthique7 " .

Il est inutile de montrer, point par point, que cette déclaration ne contient presque aucun principe auquel un chrétien puisse consentir sans réserves. C’est effrayant, car un grand nombre de représentants de l’Église catholique étaient présents et ont activement participé à cette réunion, et les Focolari l’ont énergiquement encouragée. Mais, finalement, il est cohérent que ces " catholiques " n’aient pas condamné en paroles ce qu’ils ont pratiqué et vécu en acte pendant toute la durée de la conférence. Car il y eut des invocations et des méditations bouddhistes, indiennes et hindoues et de nombreuses cérémonies païennes.

D’ailleurs, la Conférence mondiale des religions pour la paix publie, dans son feuillet d’informations, un calendrier interreligieux, dans lequel se trouvent réunies les fêtes de neuf religions: christianisme, sikhisme, islamisme, bouddhisme, baha’i, judaïsme, hindouisme, jaïnisme et zoroastrisme. Les seules fêtes chrétiennes nommées sont: Noël, l’Épiphanie, le mercredi des Cendres, Pâques et la Pentecôte. Elles sont citées au même titre que les fêtes païennes, comme l’expression d’une tradition religieuse parmi d’autres. On les tolère, on leur permet même de se montrer, mais à la condition qu’elles respectent les autres, qu’elles ne cherchent pas à prévaloir, ni à troubler ou empêcher la grande unité envisagée.



L’université Brahma Kumaris

Parmi les organisations internationales et interreligieuses que nous avons nommées et auxquelles le mouvement des Focolari est lié, il a été question de Brahma Kumaris, une société fondée à Karachi en 1936 et qui se décrit comme une " université spirituelle mondiale " (Brahma Kumaris World Spiritual University).

Cette université a fait des fondations dans le monde entier, surtout en Asie et en Europe (dans dix-huit pays). Son but premier est d’encourager à la méditation et à l’apprentissage spirituel par le développement du " Moi " . Mais, à côté de ces préoccupations qui concernent 1’individu, cette université poursuit les mêmes buts que les organisations dont nous avons parlé: la paix mondiale, l’avènement d’un monde harmonieux, la collaboration avec les instances religieuses mondiales, avec l’UNICEF et avec l’ONU (elle possède également voix consultative au conseil économique et social de l’ONU et a été reçue aussi comme ONG).

Nous retrouvons donc le même milieu et les mêmes fréquentations auxquels le mouvement des Focolari est lié.

Une publication du Conseil du Parlement des religions mondiales (pour laquelle le Lucis Trust fait de la publicité !) fait d’ailleurs explicitement état des liaisons qui unissent tous ces organismes internationaux8. On y trouve des documents publiés par ces organisations et de nombreuses preuves qu’elles font toutes partie d’un même vaste réseau aux mailles plus ou moins serrées. Il est vrai que ni le mouvement des Focolari ni Chiara Lubich ne figurent dans cette publication, mais tous leurs amis mondialistes avec qui ils collaborent y sont.

Conclusion

Une experte dans le domaine du Nouvel Age, Cornelia Ferreira, a solennellement exprimé le danger dans lequel nous vivons :

" Un des buts poursuivis depuis longtemps par le Nouvel Ordre Mondial maçonnique semble enfin à portée de la main: l’Église mondiale UNE, à la construction de laquelle on travaille depuis 150 ans, prend forme. Parmi les collaborateurs ouvrant dans ce sens, on voit certains chefs de l’Église catholique qui, à travers l’organisation internationale appelée la Conférence mondiale des religions pour la paix, y contribuent. " 9

Trois convictions erronées constituent la base de toutes ces conceptions auxquelles travaille assidûment la Conférence des religions et, avec elle, le mouvement des Focolari:

1° L’homme doit, avant tout, établir la paix sur la terre (le premier commandement du chrétien, 1ui, vise l’amour de Dieu).

2° Les religions sont responsables des guerres et des conflits (l’Église enseigne que les guerres et les querelles viennent du péché).

3° L’unité des religions peut amener la paix (Notre-Seigneur dit, au contraire : " Je vous donne ma paix, je ne vous la donne pas comme le monde la donne " ).

A l’inverse, la seule fin qui intéresse le catholique est de s’enraciner toujours plus profondément dans le Corps mystique du Christ. C’est cet enracinement qui - Deo juvante - nous conduira un jour à la visio beatifica, la vision béatifique, et ainsi, à la paix éternelle.