Libye : l’Etat Islamique recrute aussi au Sénégal

Fuente: FSSPX Actualités

Il y aurait environ 5.000 combattants de l’Etat Islamique (EI) en Libye dont « une forte proportion » serait des volontaires étrangers. D’après une enquête du chercheur américain Aaron Y. Zelin, associé au cercle de réflexion Washington Institute for Near East Policy, le Sénégal serait le principal pays d’Afrique sub-saharienne fournissant des recrues au groupe terroriste.

L’étude, publiée en janvier 2018 et diffusée par la presse américaine, précise que 30 combattants sénégalais ont été recensés par le gouvernement libyen. Mais d’autres sources les évaluent entre 50 et 100.

En février 2016, RFI a interrogé l’un d’eux. Agé d’une trentaine d’années, parfaitement francophone, il raconte que « les Sénégalais sont très nombreux ici (…) et nous avons aussi des partisans au Sénégal ». Comment sont-ils arrivés en Libye ? « Le chemin est top secret », répond ce djihadiste avant d’expliquer ce qui l’a amené à s’exiler : « J’avais vu que je ne pouvais plus vivre au Sénégal car la charia n’est pas appliquée ; j’ai toujours voulu aller en Syrie mais Allah ne me l’a pas permis, je me suis donc dit qu’il fallait aller en Libye car c’est le même djihad ».

Après avoir combattu et reçu un entraînement militaire en Libye, il affirme vouloir retourner dans son pays d’origine pour continuer le combat : « Le djihad est notre religion, l’islam nous a ordonné de combattre ceux qui ont apostasié. Au Sénégal l’islam est caricaturé, mais le Sénégal va savoir qu’Allah nous a choisis pour combattre », affirme-t-il avant de menacer la principale confrérie musulmane du pays, « les mourides ».

Le Sénégal se placerait au septième rang des pays fournissant des djihadistes en Lybie, derrière la Tunisie (625 combattants), l’Algérie (130), l’Egypte (112), le Soudan (100), la France (66) et la Grande-Bretagne (36). Pour certains pays, comme la Syrie, le nombre de ressortissants en Libye est inconnu.

L’enquête affirme en outre, qu’entre 2011 et 2017, la Libye est devenue le quatrième pays de recrutement de combattants étrangers dans l’histoire du djihadisme global, derrière la Syrie, l’Afghanistan (dans les années 1980) et l’Irak à partir de 2003.