L’abbé Troadec nous parle de Notre-Dame de Compassion

Fuente: FSSPX Actualités

A l’occasion de la récente parution de son dernier livre, Notre-Dame de Compassion (Via Romana éd.), l’abbé Patrick Troadec a bien voulu répondre à nos questions. 

Qu’est-ce qui vous a amené à écrire cet ouvrage ? 

Ce petit livre fait suite à une demande des religieuses de la Fraternité Saint-Pie X qui ont pour sainte patronne Notre-Dame de Compassion. La Fraternité a pour vocation propre de mettre en valeur la messe. Or la messe est le sacrifice du Calvaire remis sous nos yeux. Ainsi, nos religieuses ont-elles pour mission d’imiter la compassion de Notre Dame au pied de la Croix. Ce terme signifie les souffrances de la Sainte Vierge en rapport avec celles de son divin Fils. Le Christ a été un signe de contradiction. Les uns l’ont adoré, d’autres l’ont crucifié. La Sainte Vierge en tant que mère du Christ a suivi pas à pas son Fils dans ces souffrances qui l’ont conduit à la mort, et elle en a souffert terriblement. Elle a ainsi compati à ses souffrances, d’où le terme de compassion. On donne aussi à la sainte Vierge le titre de Notre-Dame des Sept Douleurs : les trois premières ont rapport avec les souffrances endurées durant l’enfance du Christ – le glaive prédit par Siméon, la fuite en Egypte, la perte de l’Enfant Jésus au Temple – et les quatre dernières à sa mort : la rencontre de Jésus dans la montée au Calvaire, au pied de la croix, la descente de croix et la mise au tombeau. 

Cette méditation n’est-elle pas trop théorique pour nos contemporains ?  

En réalité, puisque les souffrances de la Mère sont le miroir de celles du Fils, il m’a semblé primordial de développer en premier lieu les souffrances endurées par Jésus-Christ, qui n’ont rien de théoriques. En étudiant ses souffrances, on s’aperçoit que le Christ lui-même n’a pas enduré que des souffrances physiques. Il a aussi souffert spirituellement. L’objet principal des souffrances du Christ a été de voir les hommes se laisser aller aux désordres du péché plutôt que de le suivre sur le chemin de la vertu et du bien. Voir les hommes se rendre esclaves de leurs mauvaises tendances et du démon, cela a provoqué chez le Christ de telles souffrances qu’il en est allé jusqu’à transpirer du sang au Jardin des Oliviers. 
 
Méditer ainsi les souffrances du Christ et de la Sainte Vierge, n’est-ce pas conduire les fidèles à une religion doloriste ? 

En réalité, les souffrances en elles-mêmes ne sont pas ce qu’il y a de plus important. Tous les hommes souffrent un jour ou l’autre, et meurent. L’important est de savoir souffrir. Or précisément, on admire dans le Christ et en Notre Dame leurs vertus éminentes et notamment leur grand amour de Dieu et des âmes. La contemplation des souffrances du Christ et de sa Mère conduit à les aimer plus profondément, car l’amour appelle l’amour. Un mot résume l’attitude de Marie au paroxysme de la souffrance, au pied de la croix. Ce mot, c’est stabat. Elle se tient debout. Elle n’est pas effondrée, affalée. Elle ne s’évanouit pas. Elle est là debout, pleinement maîtresse d’elle-même, dans une attitude digne. Elle souffre, elle offre et elle s’offre. 

Abbé Patrick Troadec, Notre-Dame de Compassion, Via Romana, 172 p., format poche, 10 € 

On peut se procurer l’ouvrage auprès de la librairie Notre-Dame de France, 33 rue Galande, 75005 Paris - 01 43 25 36 67. Egalement au Prieuré Saint-Yves, 26 rue des Sittelles, 29490 Guipavas (20€ les deux livrets, port compris).