En Espagne, la présence d’aumôniers dans les hôpitaux publics remise en cause

17 Janvier, 2020
Provenance: fsspx.news

L’un des porte-parole de la coalition arrivée au pouvoir en Espagne demande au nouveau gouvernement de Pedro Sanchez de garantir la neutralité religieuse prévue par la constitution, en supprimant la fonction d’aumônier catholique au sein des hôpitaux publics. 

Pour parvenir à former un gouvernement, Pedro Sanchez a dû faire alliance avec des formations politiques hétéroclites, opportunisme oblige. L’un des responsables du groupe « Compromis », une alliance de la gauche radicale rassemblant des nationalistes de Valence et des écologistes, qui est partie prenante de la nouvelle coalition gouvernementale, a interpellé le gouvernement au Sénat, le 9 janvier 2020. La question porte sur l’existence même de la fonction d’aumônier, qu’exercent des prêtres catholiques au sein d’établissements de soins. 

« L’assistance religieuse ne fait partie à ma connaissance d’aucune branche reconnue par la médecine moderne », a ainsi ironisé Carles Mulet. A ses yeux, la présence de prêtres officiellement reconnus dans leur fonction d’aumôniers au sein des hôpitaux publics, irait « contre le statut non confessionnel de l’Etat dans les centres de santé » et serait « discriminant » par rapport aux non catholiques. 

D’une façon plus générale le porte-parole de « Compromis » au Sénat de Madrid résume sans beaucoup de nuances sa pensée : il faudrait, selon lui, « empêcher toute religion de se mêler des centres de santé », afin « d’éviter les interférences religieuses, mythologiques, magiques ou pseudo-scientifiques dans les hôpitaux publics ». 

Lorsqu’il évoque la présence des prêtres dans l’espace public, Carles Mulet enrage et s’étrangle : « on se croirait encore au Moyen Age ! » ; et d’expliquer en des termes particulièrement insultants la raison pour laquelle il souhaite que cette présence soit limitée aux seuls établissements privés : « après tout, quand on a un vice, on se le paye soi-même, et pas avec des deniers publics ». 

Les 68,4 % de la population espagnole qui se revendiquent catholiques apprécieront sûrement ce méchant trait “d’esprit”, dans la plus pure tradition anarcho-marxiste, et se mordront peut-être un jour les doigts d’avoir laissé parvenir de tels hommes au pouvoir. De Dieu on ne se moque pas.