France : décès de Jean Madiran

09 Août, 2013
Provenance: fsspx.news
Jean Madiran.

Le 31 juillet 2013, Jean Madiran est décédé. Il fut le co-fondateur en 1982 du quotidien Présent.

Le site du district de France de la Fraternité Saint-Pie X, La Porte Latine , lui rend hommage en ces termes : « Parmi les grandes figures de la résistance catholique à l’aggiornamento, le nom de Jean Madiran figurera certainement parmi les plus cités et si on réduit la liste aux seuls laïcs français, rares sont ceux qui pourront lui disputer la première place. Ce qui est incontestable, c’est qu’il était l’un des derniers représentants de cette génération qui a écrit, qui a contredit, qui a bataillé pour mettre en garde les autorités de l’Eglise, pour redonner courage à ses prêtres fidèles et pour former les générations de demain. »

On lui doit la revue Itinéraires qu’il fonda en 1956, à laquelle collaborèrent, entre autres, le P. Calmel, Dom Guillou, Dom Gérard, l’abbé Berto, l’abbé Dulac, Luce Quenette, les frères Charlier, Louis Salleron, Marcel De Corte, Charles De Koninck, Gustave Corçao, Jacques Perret... Après avoir constamment soutenu la Fraternité Saint-Pie X, en particulier dans un numéro hors-série d’Itinéraires (1976) intitulé La condamnation sauvage de Mgr Lefebvre, Jean Madiran prit ses distances à la suite des sacres épiscopaux du 30 juin 1988. Cependant, interrogé, il y a deux ans, dans le film Monseigneur Lefebvre, un évêque dans la tempête, il avait tenu à déclarer : « Si la Fraternité Saint-Pie X existe encore aujourd’hui, c’est parce que Mgr Lefebvre lui a donné quatre évêques. Ce qui fait qu’elle a le poids qu’elle a, qu’elle est prise par le pape comme un interlocuteur, c’est parce qu’elle a des évêques » Et de préciser : « Dans l’Eglise, être des évêques, ça compte. Et donc, là, le fondateur avait bien fait, en tout cas il avait fait une fondation durable et assuré les conditions pour que son œuvre dure. »

Dans les nombreux témoignages que sa disparition suscite, on peut relever l’hommage qui est rendu à son style chirurgical : « Ce micro-chirurgien du verbe relevait implacablement les erreurs de logique et les faiblesses de pensée comme les fautes de style, mais c’était le bien de sa patrie et de l’Eglise qui le mouvait » (Jeanne Smits) ou encore : « Le scalpel acéré de ce chirurgien de la pensée n’avait pas son pareil pour disséquer l’erreur ; son ironie mordante pour la ridiculiser ; son insistance pour la mettre en lumière » (Bruno Gollnisch). On se souvient, en effet, de la dissection méthodique de la « religion de Saint-Avold » dans son maître ouvrage L’Hérésie du XXe siècle, paru en 1968 aux Nouvelles Editions Latines. Dans la postface de la réédition de 1988, il n’hésitait pas à écrire : « S’il me fallait ne laisser après moi qu’un seul livre, ce serait celui-là ». Et d’ajouter dans un entretien accordé à Présent (13-14 mai 1988) : « J’ai exprimé dans l’Hérésie toutes les raisons de mes refus et aussi toutes les idées pour lesquelles je me bats. Tous les combats auxquels j’ai, en quelque sorte, consacré ma vie. »