Après François, un François II ? (3)

27 Mai, 2022
Provenance: fsspx.news
Le cardinal Jean-Claude Hollerich

Le pape François manifeste depuis plusieurs mois de sérieuses difficultés à se déplacer. Ce 30 avril 2022, en recevant des pèlerins de Slovaquie, il a déclaré que sa jambe n’était « pas bonne », ajoutant même : « elle ne fonctionne pas ». Il a confié que son médecin lui avait demandé de ne pas marcher.

Cet état de santé préoccupant fait que les observateurs romains s’interrogent de plus en plus sur le futur pape. La première partie a rapporté les propos d’un prélat bien informé, Mgr Nicola Bux, et la deuxième ceux de deux vaticanistes décrivant l’attitude du pape pour anticiper son successeur.

Un cardinal à l’image et la ressemblance de François

Sur Settimo Cielo du 10 février, Sandro Magister citait également le nom d’un prélat jésuite selon le cœur du pape jésuite, le cardinal Jean-Claude Hollerich, archevêque du Luxembourg : « François l’a nommé, le 8 juillet 2021, rapporteur général du synode sur la synodalité qui – au jugement du pape régnant mais également à celui de son successeur potentiel – devrait remodeler l’Eglise à l’enseigne, précisément, de la “synodalité”.

Pour Hollerich, ce synode devra être plus que jamais “ouvert”. Il devra savoir écouter et “se remplir” des propositions issues du peuple de Dieu tout entier. Même sur les sujets les plus brûlants. »

Le vaticaniste romain publie une série de déclarations du cardinal Hollerich sur ces « sujets brûlants », faites lors d’entretiens accordés à La Croix du 20 janvier et à la Katolische Nachrichten-Agentur du 27 janvier. Qu’on en juge par soi-même :

Sur les prêtres mariés : « Aujourd’hui je souhaite qu’il y ait des viri probati. C’est un désir profond que je porte. […] Nous devons avancer dans cette direction, autrement nous n’aurons plus de prêtres. »

Sur les femmes prêtres : « Il me semble que le principal problème n’est pas de savoir si les femmes devraient devenir prêtres ou pas, mais surtout de savoir si les femmes ont un véritable poids dans le sacerdoce qui est celui de tous les baptisés et confirmés du peuple de Dieu et si, de cette manière, elles peuvent exercer l’autorité qui y est associée. Est-ce que cela signifierait également l’homélie à la messe ? Je dirais que oui. »

Sur la sexualité : « Nous devons changer notre façon de voir la sexualité. Jusqu’à aujourd’hui, nous avons eu une vision plutôt refoulée. »

Sur l’homosexualité : « Les positions de l’Eglise sur le caractère peccamineux des relations homosexuelles sont erronées. Je crois que les fondements sociologiques et scientifiques de cette doctrine ne sont plus corrects. Le temps est venu pour une révision fondamentale de l’enseignement de l’Eglise, et la manière dont le pape François a parlé de l’homosexualité peut conduire à un changement de la doctrine.

« Entretemps, dans notre archidiocèse du Luxembourg, personne n’est renvoyé parce qu’il est homosexuel ou divorcé et remarié. Je ne peux pas les jeter dehors, ils tomberaient au chômage. Comment un tel geste pourrait-il être considéré comme chrétien ? Quant aux prêtres homosexuels, ils sont nombreux, et il serait bon qu’ils puissent en parler avec leur évêque sans qu’il ne les condamne. »

Sur l’intercommunion : « A Tokyo [Le cardinal Hollerich a été 27 ans missionnaire au Japon. NDLR], je donnais la communion à tous ceux qui venaient à la messe. Je n’ai jamais refusé la communion à personne. Je partais du principe que si un protestant venait communier, c’est qu’il savait ce que les catholiques entendent par la communion, au moins autant que le savent les autres catholiques qui participent à la messe. »

Sur l’avortement : « je suis totalement contre l’avortement. Et, en tant que chrétien, je ne peux pas avoir une autre position. Mais je comprends aussi qu’il y ait une préoccupation pour la dignité des femmes, et ce que nous avons soutenu par le passé pour nous opposer à la loi sur l’avortement n’est plus audible aujourd’hui. A ce stade, quelle autre mesure pourrions-nous prendre pour défendre la vie ? Quand un discours n’est plus suivi, il ne faut pas s’acharner mais chercher d’autres voies. »

Sandro Magister conclut : « Le cardinal n’est qu’une banale réplique du pape Bergoglio quand il se met lui aussi à répéter cette litanie si chère au pontife régnant : “Même le pasteur ne connaît pas toujours le chemin et ne sait pas où aller. Parfois, ce sont les brebis qui trouvent le chemin et le pasteur qui les suit avec difficulté, pas à pas.”

« Sans parler de la mise en péril téméraire du principe aristotélicien de non-contradiction, qu’Hollerich lui non plus ne craint pas d’inverser, à l’instar du pape François, en y ajoutant une petite coloration japonaise : “Je suis un évêque venu du Japon et je pense que ces expériences m’ont offert un autre horizon de pensée et de jugement.

« Les Japonais ne pensent pas comme dans la logique européenne des contraires. Si nous disons qu’une chose est noire, ça signifie qu’elle n’est pas blanche. Les Japonais disent quant à eux : “Elle est blanche, mais peut-être qu’elle est également noire”. Au Japon, on peut tout à fait combiner les contraires sans changer de point de vue. »

 

A suivre.