Arizona : avis de recherche pour baptêmes invalides

10 Février, 2022
Provenance: fsspx.news
Cathédrale Saints-Simon-et-Jude de Phoenix

Le diocèse de Phoenix (Etats-Unis, Arizona) vient de lancer un appel à témoins afin de retrouver les personnes qui auraient été « baptisées » par un prêtre, dont il est établi qu’il utilisait une formule invalide, depuis 2005…

L’Arizona est célèbre pour son Grand Canyon, fissure monumentale profonde de 1 800 mètres par endroits, et qui s’étend sur près de 500 km. Mais depuis plusieurs jours c’est un autre abîme, d’incompréhension celui-là, dans lequel sont plongés les catholiques de cet Etat du Sud-Ouest des Etats-Unis.

Le 1er février 2022, la chaîne de télévision Telemundo Arizona, révèle que les cérémonies de baptême célébrées depuis dix-sept ans par un prêtre du diocèse de Phoenix sont probablement invalides.

Et comme le baptême est la nécessaire porte d’entrée dans l’Eglise et dans la vie sacramentelle, il s’ensuit que tous les autres sacrements reçus par la suite sont eux aussi invalides.

Au passage, on n’ose même pas imaginer l’ampleur de la catastrophe si l’un des sujets baptisés ainsi, de façon invalide, avait été ordonné prêtre à l’âge adulte…

L’information a en fait commencé à filtrer le 14 janvier dernier. Ce jour-là, l’évêque de Phoenix prend la plume pour écrire à tous ses fidèles : «  c’est dans le but de partager des informations aussi difficiles à entendre qu’à annoncer pour moi, que je vous écris aujourd’hui. Les baptêmes célébrés par le père Andres Arango, prêtre incardiné dans notre diocèse, sont invalides », écrit Mgr Thomas Olmsted.

L’annonce, qui a fait l’effet d’une douche froide, s’appuie sur une note doctrinale émise par la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) le 6 août 2020 qui déclarait invalides les « baptêmes » célébrés avec une forme défectueuse telle « au nom du papa et de la maman, du parrain et de la marraine, des grands-parents, des membres de la famille, des amis, au nom de la communauté, etc. Nous te baptisons au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ».

Comme le ministre agit in persona Christi dans la confection du baptême, « non seulement le ministre n’a pas l’autorité de disposer à son gré de la formule sacramentelle (…) mais il ne peut même pas déclarer qu’il agit au nom des parents, des parrains, des membres de la famille ou des amis, ni même au nom de l’assemblée elle-même réunie pour la célébration », rappelait alors la CDF.

Conscient de la gravité de la situation, Mgr Olmsted « (s’) engage à prendre toutes les mesures nécessaires » et lance une grande enquête en ligne afin d’identifier toutes les personnes concernées et de leur conférer tous les sacrements qui leur sont dus.

Dans le même temps, le diocèse annonce que le père Arango ne serait plus curé de la paroisse Saint-Grégoire à compter du 1er février 2022, afin de consacrer son temps à réparer le mal commis.

Si cette prompte réaction est à porter au crédit du diocèse de Phoenix, et de la CDF, il faut tout de même rappeler que ce genre de débordements est né de la réforme liturgique et spécialement de la conception du baptême comme une intégration dans la communauté. Et, si la CDF a été obligée de faire une telle mise en garde, c’est bien parce que ce genre de pratiques commençait à se répandre.