Chine : la religion ciblée dès la maternelle

31 Mars, 2023
Provenance: fsspx.news
Enfants d’une école primaire en Chine

Dans l’Est de la Chine, c’est dès l’école maternelle que les communistes s’efforcent de bannir tout sentiment religieux de l’âme des enfants. Dernier fait en date de février 2023 : la profession d’athéisme exigée des parents d’élèves.

« Autrefois, le département de l’éducation interdisait déjà toute forme de superstition ou de participation à des organisations religieuses pour les enfants en école maternelle, mais il n’empêchait pas les familles des élèves de croire et de participer à des activités religieuses. »

Cet enseignant d’une école maternelle de Wenzhou, (Est de la Chine) qui témoigne sous couvert d’anonymat, dénonce les nouvelles mesures prises par les communistes à l’encontre de la religion.

Car, d’après une information rendue publique par ChinaAid – une ONG basée aux Etats-Unis et très critique par rapport au régime de Pékin – les autorités locales ont publié un décret le 15 février 2023, demandant aux parents d’élèves de maternelle de signer une profession d’athéisme pratique.

Plus précisément, l’engagement stipule que les parents « n’adhèrent à aucune croyance religieuse, ne participent à aucune activité cultuelle ni ne diffusent des idées ou contenus religieux ».

De plus, on exige également des enseignants de maternelle « l’observation exemplaire de la discipline du Parti communiste chinois (PCC), des lois et règlements du pays », et de « ne jamais rejoindre le Falun Gong ou quelqu’autre association religieuse que ce soit ».

Pour mémoire, Falun Gong est une secte bouddhiste apparue en 1992 et rapidement interdite par les autorités de Pékin qui y voit les restes d’une « superstition féodale » et un « culte sinistre ».

La profession d’athéisme en direction des parents d’élèves de maternelle est venue des responsables communistes du district de Longwan de la ville de Wenzhou, une ville dans laquelle vivent 150 000 catholiques qui commencent à être plutôt rodés en termes de persécution religieuse.

En 2014, par exemple, les autorités locales ont lancé une campagne de démolition de croix qui a duré près de deux ans, affirme également le groupe ChinaAid. Plus de 2.000 croix auraient ainsi été démolies, les autorités ayant affirmé que les structures concernées avaient été construites illégalement.

En 2017, le gouvernement local a aussi interdit aux soignants, aux enseignants et à tous les fonctionnaires d’entrer dans les églises pour la prière et le culte. Depuis plusieurs années, Mgr Shao Zhumin, évêque de Wenzhou – membre de l’Eglise dite “souterraine”, nommé à ce poste en 2016 par le Saint-Siège – fait face de façon régulière à des détentions arbitraires, la dernière datant de début 2023.

Dans la foulée, les communistes ont interdit à tous les mineurs de la région d’aller à la messe ou de suivre des cours de catéchisme.

Pourtant, la Constitution chinoise assure que tout citoyen « jouit de la liberté en matière de croyance religieuse », même si cette liberté est réservée aux « activités religieuses normales » qui comprennent le catholicisme, l’islam, certaines sectes protestantes ou bouddhistes.

Mais, plus les années passent et moins les mandarins rouges sont enclins à tolérer l’existence de quelque forme de vie religieuse que ce soit. La « sinisation » de l’Eglise catholique appelée de ses vœux par Xi Jinping lors de sa réélection à la tête de l’empire du Milieu participe de cet athéisme radical dont les enfants sont les premières victimes.