
Une récente enquête menée en Corée du Sud montre que la pratique dominicale a chuté de façon vertigineuse chez les jeunes, en seulement quelques années. En cause, l’épidémie de coronavirus, mais pas seulement.
L’enquête a été menée par l’Institut de recherche catholique – organe dépendant de la Conférence des évêques de Corée – selon un format numérique, entre les 10 et 16 janvier 2023, sur un échantillon représentatif de 1063 fidèles âgés de 19 ans et plus.
Les résultats, rendus publics le 23 mars dernier, ont formellement confirmé une impression ressentie par la hiérarchie catholique : seuls 36,1% des catholiques âgés d’une vingtaine d’années assistent à l’heure actuelle à la messe tous les dimanches.
Vu du côté du Vieux continent, ce chiffre a de quoi susciter bien des envies, mais au Pays du matin calme, il ressemble à une chute libre, car la proportion de jeunes baptisés allant tous les dimanches à la messe s’élevait encore à 53,2% dans la précédente enquête, réalisée il y a quelques années seulement. Mais depuis, la covid 19 est passée par là…
L’enquête de l’Institut de recherche catholique a surtout le mérite de montrer les raisons qui ont mené à une telle désertion de la pratique sacramentelle. A côté du motif principal – un peu vague – « j’ai l’habitude de ne pas assister à la messe », d’autres, plus intéressants, émergent.
Ainsi, la peur d’être infecté par le coronavirus, le manque de disponibilité des prêtres pour confesser, et l’idée selon laquelle « la participation à la messe n’est plus un critère important pour la foi », rassemblent 30% des raisons alléguées pour ne plus pratiquer.
Cette dégringolade suscitera-t-elle une réaction ?
Cette enquête aura-t-elle valeur d’électrochoc dans le cadre du synode ? Car elle met en lumière le besoin de disponibilité des prêtres et l’importance primordiale d’un ministère sacerdotal fondé sur l’importance et la beauté du saint sacrifice de la messe : on est loin des délires du chemin synodal allemand…
En tout cas, la baisse de la pratique dominicale constitue un nouveau signe alarmant pour l’Eglise catholique en Corée qui a déjà enregistré une baisse sensible des vocations sacerdotales : la sécularisation croissante ajoutée à la baisse des taux de natalité n’y est pas pour rien.
Plus précisément, le nombre de prêtres nouvellement ordonnés est tombé à 87 en 2023 contre 131 en 2011, soit une diminution de 35 %. En outre, le nombre de séminaristes a diminué quant à lui de 30%.
Malgré ce déclin des vocations, le nombre de catholiques en Corée du Sud est passé de 5 442 996 en 2013 à 5 938 045 en 2023.
Pourtant, une Eglise fidèle à sa Tradition pourrait accomplir beaucoup pour le renouveau spirituel de toute la Corée : selon une autre enquête menée en janvier dernier, la majorité des personnes interrogées estiment que l’Eglise catholique est la religion « la plus digne de confiance », avant le bouddhisme ou le protestantisme.