Etats-Unis : les établissements catholiques de soins en danger

23 Décembre, 2021
Provenance: fsspx.news
M. Xavier Becerra

L’administration démocrate, présidée par le deuxième président catholique de l’histoire des Etats-Unis, met une pression supplémentaire pour la mise au pas des établissements de santé catholiques qui refusent de se conformer au programme progressiste.

Dès sa nomination, en mars 2021, au poste de secrétaire à la santé et aux services sociaux (HHS) – l’équivalent du ministère de la santé, outre-Atlantique – divers médias catholiques se sont émus de l’arrivée de Xavier Becerra à un poste ultrasensible pour les questions touchant au droit à la vie.

Il faut dire que l’ancien procureur général de Californie avait intenté, entre 2017 et 2020, une trentaine de procès à l’administration Trump, accusée de vouloir enterrer les réformes favorables à l’avortement de son prédécesseur, Barack Obama.

Des inquiétudes fondées : le 24 novembre dernier, le National Catholic Register s’est fait l’écho d’une « guerre ouverte du HHS aux personnes et aux groupes qui, sur la base de leurs convictions religieuses, s’opposent au programme progressiste pro-avortement ou LGBT. »

D’après un rapport interne du HHS divulgué par la Catholic Benefits Association, les fonctionnaires du ministère de la santé américain seraient en train de travailler avec plusieurs groupes de pressions de gauche – parmi lesquels le Planning familial, Human Rights Campaign, ou Southern Poverty Law Center – afin d’élaborer une définition élargie du concept de « discrimination fondée sur le sexe ».

Dans l’état actuel de la réflexion du HHS, tous les établissements fournissant des soins de santé, publics comme privés, confessionnels ou non, seraient obligés, sous peine de poursuites, de pratiquer l’avortement, les changements de sexe et d’offrir toute la palette des moyens de contraception.

Et puisque l’Eglise est tout particulièrement visée par le HHS, il est envisagé de contourner les exemptions dont bénéficient les hôpitaux et cliniques catholiques en la matière.

Doug Wilson, directeur général de la Catholic Benefits Association, un organisme présent dans soixante-et-onze diocèses des Etats-Unis, avertit : « cela revient à éliminer toute dimension religieuse des questions relatives à la vie, au mariage, à la nature même de l’homme et de la femme ».

Une confirmation de cette offensive de la culture de mort est arrivée quelques jours plus tôt du côté de Fox News : le 17 novembre 2021, la chaîne d’informations conservatrice affirmait être en possession d’une note de service du HHS mentionnant que l’agence fédérale de santé américaine avait clairement l’intention d’abroger certaines protections fondées sur la liberté religieuse.

Le lendemain, 18 novembre, Xavier Becerra annonçait l’annulation des dérogations en matière de soins, fondées sur la liberté religieuse, dans les Etats du Michigan, de Caroline du Sud et du Texas :

« Le ministère ne saurait tolérer à l’avenir l’utilisation habituelle d’exemptions religieuses équivalentes à un acte de discrimination à l’égard de quelque personne que ce soit, notamment LGBT, dans des programmes financés par les contribuables. »

Un comble dans un pays qui a placé la liberté en matière de religion au fondement de ses lois. Et qui peut porter à sourire si l’on se souvient qu’il y a peu, les Etats-Unis ont inscrit sur leur liste noire des pays restreignant la liberté religieuse, la Russie, qui est loin d’avoir déclaré la guerre aux chrétiens attachés au droit à la vie…