Fin de l’abondance pour le diocèse d’Amsterdam

04 Octobre, 2022
Provenance: fsspx.news
Oude kerk, la plus ancienne église d’Amsterdam

Dans le diocèse d’Amsterdam, 60 % des églises devraient fermer dans les cinq prochaines années, ce qui représentent une centaine d’édifices religieux. En cause, la diminution des fidèles, des bénévoles et des revenus.

Amsterdam est le siège d’un vénérable diocèse, jadis prospère, dont la fondation remonte à l’année 1559 : il s’étend à la province de Hollande-Septentrionale, dans le nord-ouest des Pays-Bas, ainsi qu’à une partie de la province du Flevoland, et compte à ce jour 164 paroisses.

Plus pour longtemps, car la vague de sécularisation a eu raison des polders néerlandais, et c’est à l’ordinaire du lieu, Mgr Jan Hendricks, qu’il revient de solder les comptes de la déchristianisation.

Le prélat a ainsi réuni une petite centaine d’administrateurs paroissiaux le 10 septembre dernier, afin de leur présenter son plan de restructuration, ou plutôt de sauvetage, du diocèse :

« Il est clair que la pandémie de coronavirus a accéléré le mouvement des départs que nous connaissions déjà. Les fidèles ont vieilli et ont parfois cessé d’aller à l’église, quand d’autres se sont habitués à un format différent les dimanches matin », reconnaît l’évêque.

De son côté, le vicaire général du diocèse avance des chiffres : « la pratique dominicale diminue depuis plusieurs années, ce n’est pas un développement récent : de 25 000 en 2013, on est passé à 12 000 en 2021 », précise Mgr Bart Putter, qui ajoute qu’« en 1950, 80% des baptisés assistaient à la messe du dimanche, contre 3% aujourd’hui ».

Mais pour autant, pas question de remettre en cause la direction prise par l’Eglise hollandaise depuis la période postconciliaire. C’est donc plutôt vers une solution comptable que le diocèse semble s’orienter.

D’où la décision de fermer dans les cinq années à venir 99 des 164 églises catholiques actuellement ouvertes. Et ce n’est qu’un début : sur les 65 églises restantes, 37 pourraient continuer à demeurer ouvertes pendant cinq à dix ans, terme au-delà duquel seules 28 « églises centrales » seraient considérées comme « viables », comprenez : auto-financées.

Le père Jan-Jaap van Peperstraten, curé de paroisse qui exerçait son ministère à Alkmaar, en Hollande-Septentrionale, a réagi auprès de la presse catholique, pour regretter le fait que les fermetures allaient d’abord toucher les catholiques pratiquants des zones rurales :

« Comment allons-nous nous occuper des campagnes dans l’avenir ? On n’a aucune réponse pour le moment », prévient-il.

Le diocèse d’Amsterdam n’est pas le seul diocèse néerlandais à faire face à des difficultés. Celui de Roermond, dans le cœur catholique traditionnel du sud des Pays-Bas, va demander à certaines paroisses de réduire les messes en raison de l’augmentation des factures d’énergie et d’une pénurie de prêtres.

Le printemps de l’Eglise entrevu par Vatican II met décidément beaucoup de temps à poindre, tandis qu’il semble que l’hiver n’en finisse pas d’arriver…