France : un avortement pour trois naissances en 2021

30 Septembre, 2022
Provenance: fsspx.news

Selon les données de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), 223 300 avortements ont été recensés en France en 2021.

Ce nombre correspond à un taux de 15,5 avortements pour 1000 femmes âgées de 15 à 49 ans. Le nombre d’avortement comme le taux de recours sont en augmentation par rapport à 2020.

Les taux de recours à l’avortement sont les suivants : 8,6‰ chez les 15-19 ans, 24,8‰ pour les 20-24 ans et 27,2‰ parmi les 25-29 ans, contre une moyenne de 12,2‰ pour les femmes de 30 à 49 ans. Les avortements sont donc plus fréquents chez les femmes âgées de 20 à 29 ans.

Mais chez les femmes de moins de 20 ans, ce taux est passé de 8,7‰ en 2014 à 4,9‰ en 2021 pour les mineures, et de 21,5‰ en 2014 à 14,3‰ en 2021 pour les jeunes de 18-19 ans. Cette baisse avait commencé avant la pandémie.

Un taux globalement en augmentation

Selon la DREES, « le nombre d’IVG oscille depuis le milieu des années 2000 autour de 225.000 par an ». Mais, note l’agence, « le taux global de recours à l’IVG tend à augmenter, dans un contexte où le nombre de femmes en âge de procréer baisse ».

Au cours des années 2010, le rapport entre le nombre d’avortements et le nombre de naissances a augmenté, « principalement » du fait de la baisse du nombre des naissances. Il est de 0,3 en 2021, comme en 2020. Ainsi, l’année dernière, on a recensé un avortement pour un peu plus de trois naissances.

L’augmentation des avortements “hors établissement”

Alors que le nombre d’avortements réalisés en établissements de santé décroît, les avortements hors établissement eux ne cessent d’augmenter.

Ce phénomène s’explique notamment par les mesures prises pendant la pandémie : une prolongation censée être « exceptionnelle » du délai autorisé pour avorter, passé de sept à neuf semaines d’aménorrhée, et l’autorisation du recours à la téléconsultation. Des mesures finalement pérennisées en mars 2022.

La DREES signale que 76% des avortements médicamenteux sont réalisés à moins de 8 semaines d’aménorrhée. Ce qui indique en creux que 24% le sont au-delà. En ce qui concerne les téléconsultations, 748 IVG ont été dénombrées en 2020 et 971 en 2021. Un chiffre « sous-estimé » selon la DREES.

Toujours plus d’avortements médicamenteux

76% des avortements sont médicamenteux, soit les deux tiers des IVG dans les établissements de santé. Un chiffre en constante augmentation. En 2019, le taux des avortements médicamenteux était de 68% et de 31% en 2000. Cette manière de faire entraîne une banalisation de l’avortement.

Pérennisation de mesures censées être temporaires, prolongation du délai pour avorter quand celui pour réfléchir est supprimé, les mesures vont toutes dans le sens du “tout avortement”. Avec comme prochaine étape l’inscription d’un “droit à l’avortement” dans la Constitution ?