
Le Parlement hongrois a adopté une loi qualifiant de crime sexuel la fourniture de matériel pornographique et de contenus promouvant le changement de sexe et l’homosexualité à toute personne âgée de moins de 18 ans.
Les partisans de la loi ont souligné la nécessité de protéger les enfants et de soutenir les parents, en invoquant la nécessité d’assurer « la protection des droits de l’enfant ».
Les principales mesures
La loi stipule que « la pornographie et les contenus représentant la sexualité à ses propres fins ou encourageant la déviation de l’identité de genre, le changement de sexe et l’homosexualité ne doivent pas être mis à la disposition des personnes âgées de moins de dix-huit ans ».
De plus, les cours d’éducation sexuelle, « ne doivent pas viser à promouvoir la ségrégation des sexes, le changement de sexe ou l’homosexualité ». En dehors des enseignants, seules les personnes ou organisations officiellement enregistrées peuvent donner des cours d’éducation sexuelle.
Enfin, les chaînes de télévision devront apposer un avertissement « 18 ans ou plus » sur les films et émissions dont le contenu s’écarte de la loi, en limitant leur temps de diffusion entre 22 heures et 5 heures du matin. Une autorité responsable prendra des mesures en cas de violation de ces règles.
La loi est écrite comme une loi anti-pédophilie
Le ministre hongrois des affaires étrangères, Péter Szijjártó, a déclaré que « la protection de nos enfants est plus qu’une question de tolérance zéro pour les pédophiles, et que l’éducation des mineurs en matière d’orientation sexuelle relève du seul droit des parents ».
Le projet de loi crée aussi une base de données publique des délinquants sexuels. Le projet de loi a été approuvé le 15 juin par 157 voix contre 1. La plupart des partis d’opposition s’étant abstenus.
Les opposants à la loi en Hongrie et en Europe
Les opposants à la nouvelle loi ont organisé des manifestations qui ont attiré plusieurs milliers de personnes.
Dunja Mijatovic, commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, avait appelé au rejet de la loi, critiquant les mesures qui « limitent les droits de l’homme ou stigmatisent … certains membres de la société ». Elle prétend que les jeunes ont le droit de recevoir une éducation sexuelle complète, y compris une discussion sur les questions LGBT.
La Budapest Pride a appelé les groupes LGBT, les dirigeants politiques et les représentants du gouvernement américain à demander au président Joe Biden de soulever la question de cette loi lors des réunions avec les dirigeants de l’OTAN et de l’UE les 14 et 15 juillet, rapporte BBC News.
L’ambassade des États-Unis en Hongrie a critiqué la loi. « Les États-Unis défendent l’idée que les gouvernements doivent promouvoir la liberté d’expression et protéger les droits de l’homme, y compris les droits des membres de la communauté LGBTQI+ », a-t-elle déclaré.
La constitution hongroise
La loi est cohérente avec la constitution hongroise qui reconnaît la famille et la nation comme « le cadre principal de notre coexistence » et que « nos valeurs fondamentales de cohésion sont la fidélité, la foi et l’amour ».
Elle ajoute que « la Hongrie protége l’institution du mariage en tant qu’union d’un homme et d’une femme établie par une décision volontaire, et la famille en tant que base de la survie de la nation ».
Enfin, elle affirme que « chaque enfant a le droit de recevoir une éducation chrétienne » et « a le droit de vivre selon son sexe à la naissance ».