
Après les nombreuses difficultés qui ont ponctué ces dernières années, au sein du gouvernement de l’Ordre de Malte, la réforme voulue par le pape François et entreprise sous l’égide de son délégué spécial, le cardinal Silvano Tomasi, commence à prendre forme.
Les linéaments de cette réforme ont été révélés par le cardinal Tomasi, dans un entretien donné à l’occasion d’une réunion des profès, le 9 juin 2021, et publié sur le site international de l’Ordre.
Un renforcement de l’aspect religieux
L’Ordre communique qu’il est engagé dans « un processus de renouvellement spirituel » ; il travaille aussi sur « l’actualisation de la Charte constitutionnelle et du Code », sur « les aspects qui affecteront la vie des religieux » et sur « la complémentarité de tous les membres dans la poursuite des grands buts de l’Ordre : « le service aux malades et aux pauvres et l’exemple d’une vie chrétienne édifiante ».
Le cardinal a expliqué pour sa part, que la réforme doit respecter l’identité de l’Ordre de Malte comme ordre religieux laïc, ce qui inclut les vœux de religion. Le renouvellement vise à permettre aux religieux de vivre à temps complet au service de l’Ordre, alors qu’ils sont contraints aujourd’hui de gagner leur vie.
Cette vie religieuse devrait leur permettre de former des communautés soutenues économiquement par l’Ordre, mais vivant du vœu de pauvreté.
Une modification des règles d’élection du Grand Maître
Le huit novembre dernier, le Conseil d’Etat « complet » n’avait pas procédé à l’élection du Grand Maître, mais d’un Lieutenant du Grand Maître. Ce dernier a les mêmes pouvoirs, mais limités à une année. L’une des explications était le manque de candidats.
En effet, les conditions actuelles, qui imposent que le Grand Maître soit tiré de la noblesse, limite le nombre de candidats. La nouvelle constitution prévoit la suppression de cette condition nobiliaire pour élargir les possibilités.
Cette suppression est considérée par certains comme un abandon, mais apparaît comme plus ou moins nécessaires pour la survie de l’Ordre.
Enfin, du fait que l’aspect religieux sera renforcé, il est prévu de donner une formation plus poussée, tant au niveau spirituel que doctrinal, aux futurs profès.
Il semble que cette évolution était plus ou moins inéluctable. Si l’Ordre veut retrouver un recrutement plus abondant, et s’il veut pouvoir compter sur des forces entièrement livrées à son service, un renouvellement de la vie religieuse qui serait comme un retour aux sources, apparaît approprié.