L’avortement sélectif : une plaie de l’Inde

05 Mai, 2021
Provenance: fsspx.news

Un article publié par la revue médicale internationale The Lancet le 8 avril dernier cherche à quantifier et à donner les caractéristiques de cette sorte de féminicide commis en Inde.

La médecine et les statistiques usent du terme de sex ratio pour désigner le rapport entre le nombre de naissances de filles par rapport au nombre de naissance de garçons. Ce sex ratio peut varier quelque peu selon les régions. Il y a normalement environ 950 filles pour 1000 garçons à la naissance.

Diverses études ont montré que, depuis les années 70, le nombre de naissances de filles a baissé par rapport au nombre de naissances de garçons dans le monde. Le manque de naissances féminines atteint actuellement plus de 1, 6 millions par an. Ce qui réalise un total de 30 millions environ entre 1980 et 2010.

Or, la moitié de ce nombre est imputable à l’Inde. Vers le milieu des années 80, les techniques de diagnostic prénatal du sexe ont été largement répandues dans le pays et utilisées en particulier pour éliminer les filles.

Il est vrai qu’une loi de 1994 interdit l’utilisation de ces techniques pour réaliser des avortements sélectifs en fonction du sexe, mais elle est restée inefficace.

L’étude de The Lancet a confirmé cette constatation : le sex ratio est descendu à 914 filles pour 1000 garçons en 2011, et la baisse continue. Quant au nombre d’avortements de filles, il dépasse de plus de 15 millions celui de garçons.

L’étude a aussi montré que cette élimination concernait le cinquième le plus fortuné de la population, et aussi les personnes vivant dans la grande pauvreté. Et le fait d’avoir déjà une ou deux filles augmente le risque de cette élimination sélective pour une grossesse suivante.

La constatation n’est certes pas nouvelle. En 2018, un article de L’Express titrait : « La société indienne a fait disparaître 63 millions de filles et c’est un drame. » C'est la comparaison au nombre des avortements de garçons, inférieur de 15 millions, qui donne l'explication. Et un reportage de Newsweek en 2019 révélait qu’il n’y avait pas eu une seule naissance féminine durant trois mois dans un district du nord de l’Inde, pour 216 naissances de garçons.

Ce déséquilibre dans le sex ratio commence à produire les effets que l’on pouvait imaginer : augmentation de la violence en particulier entre hommes qui cherchent à se marier, et contre les femmes dont le nombre se raréfie. Le viol en est la manifestation la plus voynte. Et ce n’est que le commencement des difficultés.

Cet article de The Lancet montre sous une nouvelle facette la gravité monstrueuse de l’avortement, la complicité des Etats qui ont légiféré pour le rendre possible et qui ont fourni les moyens techniques pour cette élimination sélective des filles.

Toutes les tentatives du gouvernement indien pour essayer d’enrayer le phénomène – incitations financières dans certains Etats indiens pour la naissance d’une fille, peine de prison pour la détermination du sexe de l’enfant par échographie – ont jusqu’alors échoué.

Mais comment y échapper, lorsque les « professionnels » de l’avortement – le Planning familial (Planned parenthood) – affirment que la seule vérité est : « EVERY reason to have an abortion is a valid reason », « Toute raison pour avorter est une raison valable ». Même l’avortement sélectif…

L’avortement est un crime, et le seul moyen d’échapper à toutes les conséquences qu’il traîne derrière lui, est de le supprimer et de respecter la loi naturelle et divine.