
En visite à Belgrade, le 8 juillet, le Premier ministre hongrois Viktor Orban a insisté sur le fait que l’esprit de sa loi décriée par de nombreux pays de l’Union européenne (UE), spécifie que les parents ont le droit de décider de l’éducation de leurs enfants. Ce qui est un principe inviolable du droit naturel.
Viktor Orban ne s’est pas laissé intimider par les attaques contre la souveraineté hongroise qui ont été déclenchées dans l’UE par la loi destinée à protéger les enfants, qui interdit aux mineurs l’accès de la propagande sur l’homosexualité et le transgenre, y compris dans les écoles.
« Le Parlement européen et la Commission européenne veulent que les militants LGBT aient librement accès à nos écoles et à nos jardins d’enfants, mais cela n’arrivera pas parce que ce n’est pas ce que veut la Hongrie », a déclaré le premier ministre hongrois.
Il a ensuite ajouté : « Quoi qu’ils fassent, nous n’autoriserons pas la propagande LGBT dans nos écoles », dans un message direct à la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui a menacé Orban de couper les fonds européens pour la reconstruction économique, s’il ne retirait pas la loi, qu’elle a qualifiée de « honteuse ».
La pression de l’UE
Dans un échange entre les 27 chefs d’Etat, le 24 juin dernier, Viktor Orban a dû subir un feu nourri de critiques. La première salve a été tirée par le premier ministre du Luxembourg, Xavier Bettel, qui a asséné : « L’homosexualité, ce n’est pas un choix, tu nais comme cela » - Xavier Bettel est un homosexuel déclaré.
« Etre homosexuel n’est pas un choix, être homophobe l’est », a renchéri le premier ministre Belge, Alexander De Croo. Quant au premier ministre néerlandais, Mark Rutte, il a suggéré au chef du gouvernement hongrois d’activer l’article 50 du traité pour sortir de l’UE.
Emmanuel Macron s’est contenté d’un pathétique : « Tu étais un libéral, Viktor. Qu’est-ce qui s’est passé ? ». Répétant ensuite plusieurs fois comme une litanie : « Rien n’est plus important que la dignité humaine. »
Le premier ministre suédois s’est fait menaçant : « Les contribuables suédois ne vous donneront pas d’argent si vous ne respectez pas nos valeurs », a jeté Stefan Löfven.
Enfin, David Sassoli, président du Parlement, a invité la Commission à « ne pas s’abstenir » d’avoir recours au dispositif de conditionnalité du versement des fonds européens au respect de l’Etat de droit, adopté l’été dernier.
Cependant, la loi hongroise sur les LGBT n’ayant aucune influence sur le budget communautaire, le dispositif en question ne peut s’appliquer, comme l’ont souligné plusieurs diplomates.
Le 8 juillet, les eurodéputés ont appelé la Commission européenne à lancer une procédure d’infraction accélérée contre la Hongrie. Dans une résolution adoptée par 459 voix pour, 147 contre et 58 abstentions, les eurodéputés déclarent que la loi hongroise viole clairement la Charte des droits fondamentaux, les traités et la législation de l’UE sur le marché intérieur.
Cela n’a pas empêché le Premier ministre hongrois de réaffirmer le jour même, contre ceux qu’il appelle les « apôtres de la démocratie libérale » que le gouvernement hongrois était prêt à défendre cette loi par tous les moyens légaux. Les premiers ministres de Pologne, de République tchèque, de Slovaquie et de Slovénie ont serré les rangs avec la Hongrie.