Le pape s’attaque encore à la “rigidité”

24 Juin, 2021
Provenance: FSSPX Spirituality

Au cours de l’Audience générale du 23 juin 2021, le pape François a entamé une série de catéchèses portant sur l’épître de saint Paul aux Galates.

Après avoir replacé le texte dans son contexte géographique et culturel, le pape décrit l’œuvre d’évangélisation telle que la pratiquait saint Paul dans ces régions païennes.

Il reprend ensuite un passage de cette épître, qui avertit les Galates, troublés par des théories judéo-chrétiennes, de ne pas se laisser tromper. La réaction de saint Paul est bien connue : il fait un reproche véhément à ses enfants de Galatie. Ces paroles sont à citer (Ga 1, 6-9) :

« Je m’étonne que si vite vous vous laissiez détourner de celui qui vous a appelés en la grâce de Jésus-Christ, pour passer à un autre Evangile : non certes qu’il y en ait un autre ; seulement il y a des gens qui vous troublent et qui veulent changer l’Evangile du Christ. Mais quand nous-mêmes, quand un ange venu du ciel vous annoncerait un autre Evangile que celui que nous vous avons annoncé, qu’il soit anathème ! »

Une application curieuse

Le pape fait alors une application à notre époque : « Aujourd’hui aussi ne manquent pas des prédicateurs qui, en particulier à travers les nouveaux moyens de communication, peuvent troubler les communautés.

« Ils [ne] se présentent (…) pour affirmer avec insistance, en vrais “gardiens de la vérité ” – c’est ainsi qu’ils s’appellent –, quelle est la meilleure façon d’être chrétiens.

« Et ils affirment avec force que le vrai christianisme est celui auquel ils sont attachés, souvent identifié avec certaines formes du passé, et que la solution aux crises actuelles est de revenir en arrière pour ne pas perdre l’authenticité de la foi. Aujourd’hui aussi, comme alors, il existe donc la tentation de se refermer sur certaines certitudes acquises dans des traditions passées.

« Mais comment pouvons-nous reconnaître ces personnes ? Par exemple, l’une des caractéristiques de leur manière de procéder est la rigidité. (…) Toujours la rigidité : on doit faire cela, on doit faire ceci… La rigidité est propre à ces personnes. »

L’application est curieuse, du fait qu’elle inverse le rôle du passé et du présent. Saint Paul affirme que ceux qui troublent la communauté des Galates enseignent un nouvel évangile, différent de celui qui leur a été annoncé.

Alors que le pape reproche à ces « gardiens de la vérité », de vouloir revenir au passé, ce qui est l’exact inverse de ce que saint Paul explique. Comme le dit saint Vincent de Lérins (mort vers 450), si un auteur récent enseigne une doctrine qui diverge du passé, qui faut-il croire ? Il faut, affirme-t-il « s’attacher à l’antiquité, qui, évidemment, ne peut plus être séduite par aucune nouveauté mensongère ».

La seconde curiosité est cette insistance sur la rigidité, et la sécurité que peuvent éprouver certains fidèles à s’attacher au passé qui « ne peut plus être séduit » par les nouveautés erronées. C’est la caractéristique de toute révolution de vouloir couper de leurs racines ceux qu’elle veut entraîner dans un futur nébuleux.

Et c’est exactement ce qu’ont fait les sectateurs du concile Vatican II : ils ont créé une « Eglise conciliaire » – le mot est de Mgr Giovanni Benelli – qui a une date de naissance. Ce qui la précède est passé et dépassé, et rigide selon François.

C’est ainsi que les catholiques sont déracinés du tronc de la Tradition et de sa sève, avec les résultats que nous pouvons constater aujourd’hui : la perte de la foi, malgré ce que peut penser le pape.