Le Saint-Sépulcre poursuit ses travaux de restauration

24 Mars, 2022
Provenance: fsspx.news

Trois ans après la restauration du tombeau du Christ, au cœur du Saint-Sépulcre, c’est au tour du sol pavé de la basilique d’entamer une cure de jouvence : des travaux placés sous la direction de la Custodie de Terre Sainte, et qui devrait durer deux ans.

La photographie prise au Saint-Sépulcre en ce 14 mars 2022 a de quoi surprendre : les responsables des différentes confessions chrétiennes en charge de la basilique, chacun armé de sa pioche, en train de lever ensemble l’un des lourds pavés qui constituent le sol du sanctuaire.

Un cliché qui résume à lui seul la complexité de la gestion des lieux saints chrétiens édifiés sur la terre foulée par le Christ. Ainsi, le Saint-Sépulcre, pour sa part, est en copropriété, avec des espaces communs et privatifs, entre les catholiques – représentés par les Franciscains – et d’autres confessions chrétiennes séparées de Rome : Grecs, Arméniens, Syriaques, Coptes et Ethiopiens.

A noter que la copropriété est aussi partagée avec deux familles musulmanes, en charge d’ouvrir et de fermer les portes du Saint-Sépulcre, et l’autorité en place, soit Israël depuis 1967. En revanche, seuls les Orthodoxes, les Franciscains et les Arméniens possèdent des titres de copropriété dans les espaces privés.

Un imbroglio qui n’a pas profité à la conservation du sol du Saint-Sépulcre : au fil des siècles, les innombrables pas des pèlerins, la fumée des cierges, l’humidité ont marqué de leur emprunte le sol pierreux, au point que ce dernier avait besoin de retrouver quelques couleurs et une forme moins accidentée.

C’est tout l’objectif des travaux qui viennent enfin d’être entamés sous la direction des Franciscains de la custodie de Terre Sainte, aidés d’une équipe d’archéologues de l’Université Sapienza à Rome, ainsi que de scientifiques du Centre de conservation et de restauration La Veneria Reale.

Ces derniers s’occuperont de la restauration du sol, dont une photographie minutieuse a été réalisée par l’institut Polytechnique de Milan, qui a visité le site en septembre 2021.

Avant de lever symboliquement l’une des pierres du sol du Saint-Sépulcre, le père Francesco Patton, custode de Terre Sainte, a rappelé que le projet de restauration – commun aux catholiques, aux Grecs et aux Arméniens non unis à Rome – bien que lancé il y a deux ans, a été retardé en raison de la Covid-19.

« Maintenant, nous sommes prêts à commencer », car « en ce moment de pandémie et de guerre, la coopération entre nous prend un sens différent, notamment ici, où Jésus-Christ s’est manifesté comme la véritable pierre angulaire de l’Eglise », a déclaré le religieux franciscain.

Même durant les travaux, la basilique restera toujours ouverte aux pèlerins, qui après deux ans de fermeture en raison de la pandémie reviennent progressivement, depuis qu’Israël a rouvert ses frontières.

Ainsi, les célébrations de la Semaine Sainte – qui auront lieu cette année du 13 au 17 avril pour les catholiques et du 20 au 24 avril pour les confessions dites « orthodoxes » – ne devraient pas être perturbées : « nous permettrons le passage sur la zone et concentrerons les efforts sur d’autres aspects des travaux », assure Osama Hamdan, l’architecte qui dépend de la Custodie de Terre Sainte.