Saint-Siège : une diplomatie qui tourne à plein régime

18 Janvier, 2022
Provenance: fsspx.news

L’influence de la diplomatie vaticane est toujours plus vive, comme le manifeste la cérémonie traditionnelle des vœux au pape, par le corps des diplomates accrédités près le Saint-Siège. Retour sur une année 2021 intense pour la secrétairerie d’Etat.

Des gandouras chamarrées mêlées aux mantilles noires, des saris colorés parmi redingotes et grands cordons d’ordres équestres… La traditionnelle cérémonie des vœux au souverain pontife, des diplomates accrédités près le Saint-Siège n’a, une fois de plus, pas manqué de solennité, en ce 8 janvier 2022.

Juste derrière le pape François, la présence du cardinal secrétaire d’Etat, Mgr Pietro Parolin, rappelait que les déboires financiers et judiciaires qui ébranlent les murs de Terzia Loggia – en référence à sa localisation au troisième étage du Palais apostolique – ne doivent pas faire oublier l’intense activité diplomatique d’un dicastère qui est devenu au fil des décennies le véritable centre de pouvoir au Vatican.

Preuve par les chiffres : début 2022,183 Etats entretiennent des relations diplomatiques avec le Saint-Siège. A ceux-ci s’ajoutent l’Union européenne (UE) et l’Ordre souverain et militaire de Malte.

Une poignée d’Etats – à la réputation sulfureuse – rechignent encore à mettre les pieds au Vatican : l’Afghanistan, l’Arabie saoudite, la Chine ou la Corée du Nord. Même le Vietnam de l’oncle Hô a fini par établir des relations formelles avec le Vatican, en 2011…

Par ailleurs, il existe 87 chancelleries d’ambassades basées à Rome, dont celles de l’UE et de l’Ordre de Malte, les bureaux de la Ligue des Etats arabes, de l’Organisation internationale pour les migrations, et du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

L’année 2021 aura été marquée par une intense activité bilatérale : le 10 février dernier, le « septième accord additionnel entre le Saint-Siège et la république d’Autriche à la Convention pour le règlement des relations de propriété du 23 juin 1960 » a été définitivement ratifié.

Mais le fait le plus marquant aura été l’attention toute particulière des diplomates romains envers le monde orthodoxe : plusieurs rencontres au sommet se sont ainsi déroulées en Russie, en Grèce, en Serbie, en Ukraine.

La Grèce a même demandé au Saint-Siège de servir de modérateur dans les Balkans, où la situation demeure tendue : preuve de l’intérêt de l’Eglise dans la région, le cardinal Parolin s’est déplacé en Slovénie, en septembre dernier, afin de participer à un forum rassemblant les chefs de gouvernements des pays d’Europe centrale.

Le président Vladimir Poutine a même décroché son téléphone afin de souhaiter un bon anniversaire au pape François, histoire de rappeler que la Russie reste l’acteur-clé dans la résolution de la question ukrainienne, qui préoccupe le Pontife romain.

Le Caucase n’a pas été ignoré par la diplomatie romaine en 2021 : le Saint-Siège a inauguré une nonciature à Erevan (Arménie) alors que le pays est en crise depuis la perte du Haut-Karabakh, au terme d’une guerre éclair avec l’Azerbaïdjan, soutenu par la Turquie de l’islamiste Recep Tayyip Erdogan.

L’inflexion vers l’est de la diplomatie vaticane s’est donc confirmée durant l’année 2021 : le pape François n’a d’ailleurs pas caché son vœu de se rendre à Moscou, et même à Pékin, durant son pontificat.