Une théorie du genre de droit pontifical ?

15 Février, 2021
Provenance: fsspx.news

Depuis plusieurs années, la fondation pontificale Scholas Occurrentes, utilise l’image du pape François afin de diffuser un matériel pédagogique fondé sur l’idéologie du genre, et destiné aux enfants d’une douzaine de pays d’Amérique latine.

Si vous vous rendez dans une librairie catholique en Amérique latine, vous ne manquerez pas de tomber sur une attrayante collection d’ouvrages pour enfants, intitulée Con Francisco a mi lado - « Avec François à mes côtés ». Une photographie du souverain pontife orne chaque volume en guise de parrainage. De quoi rassurer.

Ouvrons l’un de ces livres d’images : dans Moi, je suis un chien, l’enfant découvre l’histoire d’un « petit chat blanc courageux qui souhaite qu’on le considère comme un chien ». Tiens donc…

A la fin du récit, notre héros félin parvient à ses fins, grâce à la médiation d’un âne qui s’identifie pour sa part à un cheval : « l’image et l’idée que l’on a de soi évoluent tout au long de notre vie », expliquent les rédacteurs aux parents, en guise de morale conclusive.

Moi, je suis un chien n’est pas un cas isolé. Une autre histoire de la collection s’intitule La diversidad - La diversité. L’enfant y trouve l’affirmation selon laquelle « Il y a des enfants qui ont un papa et une maman. D’autres, deux papas et deux mamans. D’autres, une maman et deux papas, ou deux papas et une maman. » L’équivoque est palpable. Or l’équivoque n’est jamais bonne dans l’éducation.

Dans le guide à destination des parents et des éducateurs, l’éditeur explique d’ailleurs que le but visé par La diversidad est d’enseigner que « la diversité va au-delà du groupe social ou de la culture à laquelle nous appartenons. (…) Elle comprend l’âge, les caractéristiques physiques, et l’orientation sexuelle. »

« Avec François à mes côtés » est une publication éditée par Scholas Occurrentes, un réseau mondial regroupant 400 000 établissements scolaires dans le monde, érigé en fondation pieuse de droit pontifical le 15 août 2015, par un chirographe du pape François.

Ce dernier avait alors encensé la finalité de l’association « en cohérence avec la mission de l’Eglise ». Une mise à jour du brevet pontifical devient urgente car, jusqu’à nouvel ordre, l’idéologie du genre ne fait pas partie du magistère ordinaire universel…

Le scandale ne date pas d’hier : déjà en avril 2016, dans la revue en ligne Christian Order, la journaliste catholique Maike Hickson avait tiré la sonnette d’alarme, évoquant la nocivité de la collection ornée de l’image du pape François. 

Un signal d’alerte qui ne semble pas avoir retenti entre les murs de la Maison Sainte-Marthe, puisqu’en mars 2019, le souverain pontife se rendait au Palais Saint-Callixte – siège de la fondation pontificale – afin de donner le coup d’envoi au projet international « Programmer pour la paix », en compagnie de jeunes experts de l’informatique.

Dans un courriel envoyé le 12 janvier 2021 à Virginia Priano, directrice de la communication des Scholas Occurrentes, l’agence catholique ACI Prensa a demandé si les livres en question avaient réellement reçu l’approbation du pape François et du Saint-Siège : aucune réponse n’a été donnée à ce jour.

Il est pour le moins étonnant – alors que les écoles tenues par la Compagnie de Jésus ont été par le passé l’un des fleurons de l’enseignement catholique – que le premier pape jésuite de l’Histoire soit présenté comme le promoteur d’une éducation scolaire des plus sécularisées.