Vietnam : l’épiscopat se mobilise

14 Juin, 2017
Provenance: fsspx.news

Les évêques du Vietnam sortent de leur silence et entendent faire pression sur les parlementaires du pays afin de combattre les effets négatifs de la nouvelle loi sur « les croyances et la religion », jugée trop restrictive pour les libertés de l’Eglise catholique.

Du 22 mai au 21 juin 2017, les parlementaires vietnamiens sont réunis à Hanoï pour la première session plénière de l’Assemblée Nationale. Cette occasion a été saisie par la Conférence des évêques du Vietnam pour formuler, dans un document paru le 1er juin, un certain nombre de critiques à peine voilées à l’encontre du nouveau texte de loi relatif aux « croyances et à la religion », qui a été soumis au vote des parlementaires l'année dernière et adopté le 18 novembre 2016.

La première crainte des évêques vietnamiens touche le domaine de l’éducation et de la santé. L’article 55 de la nouvelle loi leur paraît formulé en des termes « particulièrement vagues et généraux » : il stipule que « les organisations religieuses peuvent participer aux activités éducatives, de formation, de santé, d’assistance sociale, caritatives et humanitaires, selon les dispositions de la loi en vigueur ». Cette disposition, regrette l’épiscopat, ne suffit pas à garantir un droit clairement défini à l’enseignement libre catholique. Le sujet est particulièrement sensible puisque, depuis la réunification de 1975, l’Eglise catholique revendique le droit pour ses instituts religieux d’ouvrir des écoles.

La seconde crainte consiste dans une restriction de la liberté religieuse, légitimement revendiquée par l’Eglise dans un Etat communiste. Les activités religieuses sont dans la nouvelle loi soumise au « xin-cho », c’est-à-dire au système de la « demande et de l’octroi ». Dans les faits, le législateur prescrit que toutes les activités religieuses doivent être préalablement « enregistrées » auprès des organes compétents, et qu’il faut attendre de ces derniers une réponse écrite. Cette pratique a créé, au cours des années écoulées, de très nombreuses difficultés dans l’organisation des activités religieuses, constituant une véritable entrave à la liberté de l’Eglise.

L’entrée en vigueur de la loi sur les croyances et la religion est prévue le 1er janvier 2018, mais les décrets d’application de cette loi n’ont pas encore été publiés. Dans cette situation floue, l’Eglise entend mettre tout son poids dans la balance afin de ne pas voir reculer ses libertés les plus élémentaires.

Dans ce pays de plus de 93 millions d’habitants dont 7 % sont catholiques, les évêques entendent participer à l’élaboration des règles qui doivent concerner ses activités et la pratique religieuse de ses membres, ainsi que vérifier de très près leur application.