
La nouvelle année est souvent propice aux bilans. Macabres parfois, comme celui que dresse pour 2021 l’agence pontificale missionnaire : selon les données recueillies par Fides vingt-deux agents pastoraux ont été assassinés l’an passé, dans l’exercice de leurs fonctions. Un nombre qui reste stable par rapport aux années précédentes, mais qui recèle d’importantes disparités.
Parmi les membres du personnel ecclésiastique et religieux morts dans l’exercice de leurs fonctions en 2021, on dénombre treize prêtres, un religieux, deux religieuses et six laïcs.
Le continent africain, est celui qui a payé le plus lourd tribut en la matière, puisque onze missionnaires y ont été tués.
L’Afrique est suivie par l’Amérique, où sept missionnaires ont trouvé la mort de façon violente, puis par l’Asie, où trois missionnaires ont perdu la vie dans des conditions similaires.
En Europe, on dénombre un prêtre ayant été assassiné en 2021 – en France – par le demandeur d’asile rwandais qu’il hébergeait, un criminel que la justice française avait décidé de remettre en liberté, alors qu’il avait reconnu être à l’origine de l’incendie ayant ravagé une partie de la cathédrale de Nantes, en juillet 2020…
Mais les données recueillies par Fides ne constituent que la partie émergée de l’iceberg, et demeurent certainement bien en-dessous de la réalité, puisqu’elles ne concernent que le personnel faisant l’objet de données précises : à cette liste partielle, s’ajoute la litanie de celles et ceux qui, aux quatre coins de la planète, ont souffert et payé le prix du sang pour être restés fidèles à leur foi.
Ainsi, le diocèse de Tombura-Yambio (Sud-Soudan) a envoyé à l’agence pontificale missionnaire une liste de seize noms parmi lesquels des catéchistes, des chefs de groupe, des agents pastoraux, tous tués au cours de 2021.
« Toutes ces personnes ont été tuées par la violence des armes, pris pour cible et tuées par balle pour avoir prêché la vérité, et été des artisans de paix », commente l’évêque de Tombura-Yambio, Mgr Edward Hiiboro Kussala.
C’est d’ailleurs au Sud-Soudan, un pays ravagé par la guerre civile, que le secrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les Etats, Mgr Paul Richard Gallagher s’est rendu, entre le 21 et le 23 décembre dernier, afin de préparer une éventuelle visite apostolique du souverain pontife.
De même, le dernier massacre de trente-cinq catholiques, issus de l’ethnie karen, au Myanmar, n’est pas comptabilisé dans la liste établie par Fides : le 24 décembre dernier, ces civils innocents parmi lesquels des femmes et des enfants en bas âge, ont été brûlés vifs dans des véhicules, par des militaires aux ordres de la junte qui dirige le pays depuis le coup d’Etat du 1er février 2021.
« Le fait que les corps des personnes tuées, brûlées et mutilées, aient été retrouvés le jour de Noël rend cette effroyable tragédie encore plus poignante et écœurante », s’était ému à cette occasion le Cardinal Charles Maung Bo, archevêque de Rangoon.
« Alors que la majeure partie du monde célébrait la naissance de notre Seigneur Jésus-Christ, les habitants du village de Mo So ont subi le terrible choc et la douleur d'un acte d'inhumanité », avait ajouté le haut prélat birman.