26e Journées Mondiales de la Jeunesse de Madrid : continuité et changements
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Les 26e Journées Mondiales de la Jeunesse (JMJ) se sont déroulées à Madrid, du 16 au 21 août 2011.
Un million et demi de jeunes, provenant de 193 pays, ont assisté à la messe de clôture sur l’aéroport de Cuatro Ventos.
Le P. Eric Jacquinet, responsable de la ‘section jeunes’ du Conseil pontifical pour les laïcs, a déclaré à la presse en se félicitant des confessions organisées pendant ces JMJ : « Nous ne sommes pas seulement dans une belle fête catho où tout le monde saute comme des puces sur de la musique, mais bien dans un véritable pèlerinage, un chemin de conversion proposé aux jeunes ».
En fait, les deux aspects – musique rock et temps de prière – ont cohabité tant bien que mal au cours de ces journées. Certains commentateurs ont attribué le côté festif et exubérant à l’esprit que Jean-Paul II avait donné aux JMJ lors de leur création, et ont considéré que le côté plus recueilli – avec les confessions individuelles et l’adoration eucharistique – était l’apport personnel de Benoît XVI à cette rencontre internationale. Il n’en reste pas moins que, comme le rappelait sur Religioblog Jean-Marie Guénois, envoyé spécial du Figaro, « dans cette ville transformée en cathédrale géante, il a fallu penser à l'image pour que ces centaines de milliers de jeunes ‘voient’ quelque chose sur les écrans géants et qu'ils puissent intérioriser. Il y a donc une certaine ‘mise en scène’ des JMJ. (…) Un de ceux qui avait percé ce tabou fut le cardinal Jean-Marie Lustiger : pour les JMJ de 1997, à Paris, il avait été le premier à volontairement et ouvertement ‘penser’ les JMJ ‘pour la télévision’. » Et de fait, les pèlerins de Madrid ne se sont pas privés de grands saluts devant les caméras de télévision qui passaient et repassaient devant eux. Le déroulement de ces six jours permet de constater ce qui est dans la continuité des JMJ telles qu’elles ont été lancées en 1985, et les changements qui ont été introduits plus particulièrement lors de cette 26e édition.
La messe d’ouverture et la catéchèse des évêques présents
Le mardi 16 août, la messe d’ouverture fut célébrée pour Jean-Paul II par le cardinal Antonio Maria Rouco Varela, archevêque de Madrid, assisté de 800 évêques et de plus de 8.000 prêtres. Un reliquaire contenant une goutte du sang de Jean-Paul II était placé sur le pupitre où se trouvait l’évangéliaire.
Voici le compte-rendu que Pascal Fessard de l’agence Apic donne de cette première cérémonie : « Depuis deux jours la jeunesse du monde se déverse sur Madrid. Elle se rassemble pour la première fois devant le palais Cibeles. L´ampleur de la JMJ se révèle enfin. Trente minutes avant la grand-messe, la place dédiée à la déesse Cybèle – ‘temple’ où les supporters du club de football local, le Real Madrid, viennent célébrer les trophées remportés par leur équipe favorite – est inaccessible. Les artères afférentes atteignent la saturation, par exemple la ‘Gran Via’ qui est à la route ce que l´aorte est à la circulation du sang. Les globules s´agglutinent, ils seraient 500.000, dit-on. Les plus téméraires tentent une percée ; elle aboutira 10 mètres plus loin, lors de l´Eucharistie. On bouge beaucoup dans les rangs, on parle, on téléphone et pour la majorité, l´on ne sait pas ce qui se dit à Cibeles. Des applaudissements se font entendre, repris en écho, par amusement, comme on se lève pour poursuivre une ‘ola’. Cependant, quelques points de repères rappellent les jeunes fidèles à leur prière. Des drapeaux flottent en cadence au-dessus des têtes et participent à l´alliance spirituelle des nations, Espagne, Suisse, Brésil, France, Turquie, Irak, Etats-Unis, etc. »
Ce gigantesque rassemblement de plusieurs centaines de milliers de jeunes dans la capitale espagnole n’a pas manqué de soulever de graves problèmes d’organisation et d’hébergement. Un participant nous a déclaré que son groupe de 1.500 fidèles s’est retrouvé dans un gymnase où devaient dormir prêtres, religieux, religieuses, garçons et filles. La Fédération de la jeunesse catholique d´Allemagne a émis de vives critiques contre l´organisation.
« Ce qui s´est passé ici pendant ces deux jours est indigne d´une telle manifestation », a déclaré à l´agence KNA le président de la Fédération, Simon Rapp. Selon lui, les jeunes n´ont été que des figurants pour fournir de gros chiffres aux médias. Plusieurs dirigeants de groupes ont finalement décidé d´anticiper leur départ, conscients de « leur responsabilité envers les jeunes ». Pour les diocèses de Cologne et de Münster, 3.000 jeunes ont ainsi quitté Madrid plus tôt que prévu.
Le lendemain, 17 août, les pèlerins ont pu assister aux catéchèses proposées par les évêques présents, dans plus de 250 lieux – églises, salles polyvalentes, cinémas, amphithéâtres – de Madrid et sa proche banlieue. Chacune de ces catéchèses débutait par un enseignement, avant un temps de questions-réponses avec les pèlerins ; et elle s´achevait par la célébration de la messe.
Sur le site Internet de la Conférence épiscopale suisse, Mgr Marian Eleganti, évêque auxiliaire de Coire, donne son témoignage : « J´ai pu m´adresser à 3.000 jeunes dans une grande église au cœur de Madrid ; il s´en trouvait 1.000 autres devant le portail. Je suis sorti à leur rencontre. Le tout en français, sans notes ni préparation : catéchèse, questions et réponses, liturgie et prédication. Partout joie et attention. Je pense que chacun a fait l´expérience de l´Esprit-Saint. Je ne peux pas le décrire. »
– Hum! « Sans notes ni préparation », reconnaît l’évêque suisse! Un témoin oculaire des JMJ nous a confié que les instructions des évêques étaient de valeur très inégale en raison précisément de la préparation dont elles avaient fait ou non l’objet.
Le premier discours de Benoît XVI aux jeunes
Le jeudi 18 août, Benoît XVI arrivait à Madrid. A sa descente d’avion il a déclaré en espagnol à l’intention des jeunes : « N´ayez pas honte du Seigneur », après avoir fait le constat que les difficultés ne manquent pas : « Des tensions et des confrontations existent en tant d´endroits du monde, avec même du sang qui coule. La justice et la haute valeur de la personne humaine se plient facilement à des intérêts égoïstes, matériels et idéologiques ».
En début de soirée, le pape a adressé son premier discours devant 500.000 pèlerins, place Cibeles, à Madrid : « Vous portez en vous des questions et vous cherchez des réponses ». « Il est bon de chercher toujours », a-t-il affirmé avant de lancer : « Recherchez surtout la Vérité qui n´est pas une idée, une idéologie ou un slogan, mais une personne, le Christ, Dieu lui-même venu parmi les hommes ».
Benoît XVI a invité les jeunes à rejeter la médiocrité, à viser la sainteté et à construire la « civilisation de l´amour », en leur demandant d’établir leur vie sur le Christ, un roc inébranlable, qui les assure d´obtenir une vie solide et stable. Il leur a dit de ne pas suivre les courants de la mode, et de ne pas faire comme « ceux qui se croient des dieux et décident de ce qui est vérité ou pas, ce qui est bien ou mal, ou de ce qui est digne de vivre ou peut être sacrifié sur l´autel d´autres préférences ».
Le pape a salué les jeunes en différentes langues, dont le français, l´anglais et l´italien, depuis un immense podium blanc. Devant lui, des pèlerins brandissaient toujours des drapeaux d´une multitude de nations. On distinguait de nombreux étendards aux couleurs de l´Argentine, de l´Espagne ou encore de la France. Au premier rang, un grand drapeau irakien s´agitait.
Ces jeunes, massés dans les avenues menant à la place Cibeles, ont accueilli le souverain pontife au cri de « Esta es la juventud del papa » (voici la jeunesse du pape) ou encore « Benedicto ! » (Benoît). Nombre d´entre eux étaient là, parfois en plein soleil, depuis plus de huit heures. Dans l´après-midi, les pompiers madrilènes les ont arrosés à plusieurs reprises. Des volontaires aspergeaient aussi la foule à l´aide de pulvérisateurs.
Jean-Marie Guénois du Figaro, témoigne sur Religioblog : « Evidemment, ça décoiffe. La place des Cibeles est bien, cette fin d’après-midi, jeudi, à Madrid, la place des décibels. Ambiance de JMJ survoltée, sur-colorée, sur-fatiguée, tant les jeunes ont des traits tirés mais quelle joie incroyable et rare. Voilà donc une Eglise catholique, universelle, un peu déjantée, en tee-shirt, bronzée, qui se dandine sous des airs de rock. C'est étonnant. Mais c'est bien pour cela que ces jeunes sont là. Ils se reconnaissent dans cette foi commune qui dépasse toutes frontières culturelles, sociales, linguistiques, ethniques, raciales. »
L’allocution aux religieuses, le discours aux universitaires et le chemin de croix
Le vendredi 19 août, en fin de matinée au monastère royal de l´Escurial, à une cinquantaine de kilomètres de Madrid, Benoît XVI a rencontré plus de 2.000 religieuses du monde entier.
« La rencontre personnelle avec le Christ qui nourrit votre consécration, leur a-t-il déclaré, revêt une importance particulière aujourd´hui, alors qu´on constate une sorte d´éclipse de Dieu, une certaine amnésie, voire un réel refus du christianisme et un reniement du trésor de la foi reçue, au risque de perdre sa propre identité profonde ». « Face au relativisme et à la médiocrité, a poursuivi le pape visiblement écrasé par la chaleur, s´impose la nécessité de cette radicalité dont témoigne la consécration, comme une appartenance à Dieu aimé par-dessus tout ». Il a également appelé les religieuses à être en « communion filiale avec l´Eglise », avec leurs pasteurs les évêques, avec leur famille religieuse, mais aussi à apprécier « les autres charismes ».
Ce même jour à l’Escurial, dans la majestueuse basilique du XVIe siècle, le souverain pontife s´est demandé où les jeunes d´aujourd´hui pouvaient trouver des points de référence, dans une société « émiettée et instable ». Il s´exprimait devant 1.500 jeunes enseignants catholiques, coiffés d´un bonnet aux couleurs de leur Université. « Une vision utilitaire de l´éducation se répand, spécialement dans des milieux extra-universitaires, a regretté Benoît XVI. Quand la seule utilité et le pragmatisme immédiat s´érigent en critère principal, les pertes peuvent être dramatiques : des abus d´une science sans limites, bien au-delà d´elle-même, jusqu´au totalitarisme politique qui se ravive facilement quand on élimine toute référence supérieure au simple calcul de pouvoir ». Le pape a souhaité que l´idéal incarné par l´Université ne perde pas sa vertu, « ni à cause d´idéologies fermées au dialogue rationnel, ni par servilité envers une logique utilitaire de simple marché, qui voit l´Homme comme un simple consommateur ». Il a insisté sur le fait que l´enseignement n´est pas une communication aride de contenus, mais une formation des jeunes, qui les aide à assouvir leur soif de la vérité.
Ce 19 août, en fin de journée, le chemin de croix fut présidé par Benoît XVI.
Les méditations avaient été composées par les Sœurs de la Croix, religieuses espagnoles consacrées à l´assistance des pauvres. Elles y ont dénoncé les « sociétés riches et aveuglées par le matérialisme », traitant de problèmes de société comme le chômage, l´exclusion sociale, la drogue, le sida, mais aussi les conflits, la faim, les catastrophes naturelles, la persécution des chrétiens et l´humiliation des immigrants. La neuvième station – Jésus est dépouillé de ses vêtements –, évoquait les abus sexuels commis sur des mineurs, en soulignant notamment que « Jésus compatit aux souffrances des victimes de viols et d´abus sexuels et de crimes contre les enfants et les adultes ». Ces méditations invitaient également au « courage pour défendre la vie, de son commencement jusqu´à son terme naturel », ainsi qu’à la prière pour les victimes de l´alcool, des drogues et d´autres dépendances, qui rendent esclaves.
– Outre le caractère plus sociologique que théologique des méditations, un participant nous a dit son regret qu’à l’occasion de ce chemin de croix la modestie vestimentaire ne soit pas rappelée à des pèlerins souvent en tenue de plage ; cela aurait peut-être évité certaines exhibitions à la messe de clôture, lorsqu’il fut annoncé que Rio serait la ville des prochaines JMJ.
Le pape confesse quatre pèlerins, et s’adresse aux séminaristes
Le lendemain, samedi 20 août, au début de la matinée, le pape a confessé quatre jeunes dans les jardins du parc du Buen Retiro, au centre de Madrid, où 200 confessionnaux en toile avaient été installés.
Par ce geste inédit, le pape a montré l´attention qu´il porte à la confession, « élément central et fondamental » de la foi, a déclaré à l’agence romaine IMedia le P. Eric Jacquinet, responsable de la ‘section jeunes’ du Conseil pontifical pour les laïcs. Le P. Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a également confié aux journalistes que le Saint-Père avait « voulu donner un signe de participation personnelle à l´importance du sacrement de la confession, qui, à notre époque, n´est pas toujours fréquemment utilisé comme autrefois ». Il a aussi fait remarquer qu’en plus des 200 confessionnaux mobiles installés au Buen Retiro depuis une semaine, les jeunes avaient pu se confesser dans plusieurs églises de la ville. Jamais, lors des précédentes JMJ, Benoît XVI et son prédécesseur Jean-Paul II n´avaient confessé de jeunes. Le 30 mars dernier, le souverain pontife avait invité les prêtres à prendre exemple sur saint Alphonse de Liguori, patron des confesseurs, pour pallier le « manque d´estime envers la confession » et remédier à « l´égarement moral » de l´époque actuelle.
Dans la même matinée, célébrant la messe devant 6.000 séminaristes du monde entier, dans la cathédrale Santa María La Real de La Almudena, Benoît XVI les a appelés à être des « saints ». Au cours de son homélie, il les a invités à éviter la contradiction entre leur témoignage et le Christ qu´ils représentent, à être des témoins de Dieu « sans complexe ni médiocrité ». A ces candidats au sacerdoce particulièrement enthousiastes, le pape a également souhaité que, prenant appui sur l´amour du Christ, ils ne se laissent pas « intimider par un environnement qui prétend exclure Dieu et dans lequel le pouvoir, l´avoir ou le plaire à peu de frais sont les critères principaux qui dirigent l´existence ». « Il peut se faire que vous soyez méprisés, leur a-t-il dit, comme il arrive d´ordinaire à ceux qui recherchent des buts plus élevés ou démasquent les idoles devant lesquelles nombreux sont aujourd´hui ceux qui se prosternent ». Le pape alors a indiqué « qu´une vie profondément enracinée dans le Christ se montrera réellement comme une nouveauté et attirera avec force ceux qui cherchent vraiment Dieu, la vérité et la justice ». Il leur a donné des conseils pour leurs années de préparation au sacerdoce : « Avant tout, elles doivent être des années de silence intérieur, de prière permanente, d´étude constante et d´insertion progressive dans les actions et les structures pastorales de l´Eglise ». Au terme de la messe, Benoît XVI a annoncé son intention de proclamer prochainement docteur de l´Eglise universelle saint Jean d´Avila, grand mystique et prédicateur de la Contre-Réforme en Espagne. Le pape a souhaité « que la parole et l´exemple de cet éminent pasteur illuminent les prêtres et ceux qui se préparent avec joie et espérance à recevoir un jour l´ordination ». Cette annonce a été saluée par des applaudissements nourris dans la cathédrale de La Almudena, ainsi qu´à l´extérieur où les séminaristes entonnèrent le Christus vincit.
La veillée eucharistique et la messe de clôture
Dans la soirée du 20 se déroulait la veillée sur l’aéroport Cuatro Ventos, lorsqu’une pluie torrentielle et des bourrasques de vent se sont abattues, contraignant le souverain pontife à interrompre son discours. Le pape a arboré un très grand sourire alors que le vent venait d´emporter sa calotte blanche. Au moment de reprendre son discours, le micro a donné des signes de défaillance.
Malgré tous ces imprévus, Benoît XVI, après avoir revêtu une chape dorée, est resté longtemps à genoux devant le Saint-Sacrement exposé dans un immense ostensoir, apparu au milieu du podium grâce à un système d´ascenseur. Le grand silence qui a envahi le terrain d´aviation tranchait alors avec les cris qui avaient accompagné l’arrivée de la tempête, un peu plus tôt.
Le lendemain, dimanche 21 août, au cours de son homélie pour la messe de clôture, Benoît XVI a exhorté les jeunes présents – entre 1,5 et 2 millions, selon les estimations – à mettre le Christ « au centre de leur vie », à « marcher avec lui dans la communion de l´Eglise ». « On ne peut pas suivre Jésus en solitaire », a lancé le pape à la foule des pèlerins, avant de déclarer que « celui qui cède à la tentation de marcher à son propre compte ou de vivre la foi selon la mentalité individualiste qui prédomine dans la société, court le risque de ne jamais rencontrer Jésus-Christ, ou de finir par suivre une image fausse de lui ». « Le monde a besoin du témoignage de votre foi, a-t-il encore affirmé, il a certainement besoin de Dieu ». Le souverain pontife a alors précisé que l´on ne peut pas « rencontrer le Christ et ne pas le faire connaître aux autres ».
Il a demandé aux pèlerins « d´être des disciples et des missionnaires du Christ dans d´autres terres et pays où se trouve une multitude de jeunes qui aspirent à de très grandes choses et qui, découvrant dans leurs cœurs la possibilité de valeurs plus authentiques, ne se laissent pas séduire par les fausses promesses d´un style de vie sans Dieu ».
Le directeur exécutif des Journées mondiales de la jeunesse de Madrid, Yago de la Cierva, n´a pas caché sa déception, en début d´après-midi, après que « presque tous » les fidèles présents à la messe de clôture n´aient pas pu communier. Devant les journalistes, il a expliqué que, dans le courant de la nuit précédente, les tentes qui abritaient les hosties et les ciboires pour la communion avaient été scellées par la police par mesure de sécurité. Un peu plus tôt, en raison des fortes bourrasques de vent, deux de ces tentes avaient été partiellement détruites.
A la fin de la messe, Benoît XVI a annoncé que le prochain rassemblement de la jeunesse catholique mondiale aurait lieu à Rio de Janeiro (Brésil), en 2013. Aux jeunes de langue française, le pape a indiqué que le Christ les envoyait en mission « pour être des témoins courageux et sans complexes, authentiques et crédibles ». « N´ayez pas peur d´être catholiques, d´en témoigner toujours autour de vous avec simplicité et sincérité », leur a-t-il dit, tout en les avertissant : « Vous vous sentirez à contre-courant au milieu d´une société où règne une culture relativiste qui renonce à chercher et à posséder la vérité ».
Après les JMJ
Cette question avait été posée par les journalistes présents dans l’avion qui conduisait Benoît XVI à Madrid, le 18 août : « Comment faire pour que l'expérience positive des JMJ se poursuive dans la vie de tous les jours ? ».
Le pape avait répondu : « Dieu sème toujours en silence. Cela n'apparaît pas tout de suite dans les statistiques. Le grain que le Seigneur met en terre avec les JMJ est comme celui dont parle l'Evangile. Un peu tombe sur la route et se perd, un peu sur la pierre et se perd, un peu sur les épines et se perd, mais un peu tombe dans de la bonne terre et porte beaucoup de fruits. C'est comme cela avec les JMJ aussi. Beaucoup se perd et cela est humain et, pour reprendre d’autres paroles du Seigneur, le grain de sénevé est petit mais grandit et devient un grand arbre. En d'autres termes, il est évident que l’on perd beaucoup, on ne peut pas dire qu’une grande croissance de l'Eglise reprendra dès demain. Dieu n'agit pas ainsi. Mais la croissance – une grande croissance – se fait en silence. »
Ces journalistes se faisaient l’écho de l’inquiétude de beaucoup, depuis la création des JMJ par Jean-Paul II, de voir ces journées d’enthousiasme sans lendemain. Nombreux, en effet, sont ceux qui déplorent de ne pas voir les JMJ enrayer le déclin des vocations et empêcher la baisse constante de la pratique religieuse chez les jeunes. Sans doute est-ce pour cela que Benoît XVI a tenu dans son homélie, lors de la messe de clôture, à exhorter une dernière fois les pèlerins à une pratique qui ne soit pas occasionnelle : « Pour la croissance de votre amitié avec le Christ, il est fondamental de reconnaître l´importance de votre belle insertion dans les paroisses, les communautés et les mouvements, ainsi que l´importance de la participation à l´Eucharistie dominicale, de la réception fréquente du sacrement du pardon, et de la fidélité à la prière et à la méditation de la Parole de Dieu ».
(Sources : Apic/IMedia/KTO/Radio ND/Radio Vatican/Figaro/La Croix/témoignages privés – DICI du 06/09/11)
L'Église sera-t-elle ainsi renouvelée... ?