38e Journée mondiale de la paix : Pour une nouvelle culture politique
A l’occasion de la 38e Journée mondiale de la paix, fêtée le 1er janvier de chaque année, Jean Paul II demande "une plus grande mobilisation internationale", faisant allusion aux foyers de guerre et de misère dans le monde. "Le bien de l’humanité requiert une vraie coopération internationale, à laquelle chaque nation doit apporter son concours. Une nouvelle culture politique est rendue nécessaire, spécialement dans le domaine de la coopération internationale", écrit le pape, dans son message, publié le 16 décembre. "Comment ne pas penser au cher continent africain ? Comment ne pas évoquer la dangereuse situation en Palestine, où l’on ne parvient pas à renouer les fils de la compréhension mutuelle, cassés par un conflit nourri chaque jour de manière plus préoccupante par des attentats et des vengeances ? Et que dire du phénomène tragique de la violence terroriste, qui semble pousser le monde entier vers un avenir de peur et d’angoisse ? Enfin comment ne pas constater avec amertume que le drame irakien se prolonge malheureusement dans des situations d’incertitude et d’insécurité pour tous ?".
"Il est indispensable de promouvoir une grande opération d’éducation des consciences, qui enseigne le bien à tous, surtout aux nouvelles générations", conseille le Souverain Pontife. "Cette responsabilité revient en particulier à l’autorité politique, à tous les niveaux de son exercice", explique-t-il déplorant que "des visions réductrices de la réalité humaine transforment le bien commun en un simple confort socio-économique, privé de toute finalité transcendante".
Et Jean Paul II de souligner que "le bien de la paix doit être envisagé en étroite relation avec les nouveaux biens provenant de la connaissance scientifique et du progrès technique". Il souhaite que les rapports commerciaux internationaux soient fondés sur le principe de l’équité. A cet égard, "un nouvel élan doit être donné à l’aide publique au développement", précise-t-il. Les Etats doivent abattre "les barrières et les monopoles qui maintiennent de nombreux peuples en marge du développement". Et le pape cite le cas du continent africain : "Que l’Afrique cesse d’être seulement objet d’assistance pour devenir sujet responsable d’échanges productifs."
Le Saint Père appelle à de nouvelles formes de solidarité, bilatérale et multilatérale. "Encore une fois, je voudrais rappeler que le non-respect des promesses réitérées concernant l’aide publique au développement, ainsi que la question encore pendante du poids de la dette internationale des pays africains, constituent de graves obstacles à la paix". Enfin, pour Jean Paul II, "le bien commun exige le respect et la promotion de la personne et de ses droits fondamentaux, de même que le respect des droits des nations. L’appartenance à la famille humaine confère à toute personne une sorte de citoyenneté mondiale, lui donnant des droits et des devoirs : il suffit qu’un enfant soit conçu pour qu’il soit titulaire de droits".