Absolution collective : « Nos fidèles n’avaient pas l’impression d’avoir été pardonnés. »
Déclarations de Mgr Mancini, évêque auxiliaire du diocèse de Montréal
Au début du Jubilé de lan 2000 le cardinal Jean-Claude Turcotte et ses plus proches collaborateurs ont décidé de tenter lexpérience de la confession avec absolution collective dans le diocèse de Montréal, au Canada. Une expérience qui a peu duré et qui sest soldée par un bilan plutôt négatif, comme la expliqué Mgr Anthony Mancini, évêque auxiliaire et vicaire général du diocèse, dans un entretien publié vendredi dernier par le quotidien italien Avvenire.
Q : Pourquoi le diocèse a-t-il senti le besoin dinstituer la confession avec absolution collective ?
R : Nous avons effectivement donné une interprétation très large à « grave nécessité ». Nous pensions que certaines conditions comme le climat particulièrement dur pendant lhiver et le manque de prêtres pouvant se consacrer à temps plein aux confessions, ainsi que les grandes distances étaient suffisantes pour pouvoir parler de « grave nécessité ».
Q : Combien de temps lexpérience a-t-elle duré ?
R : Pendant tout lAvent de lan 2000. Dans les paroisses du diocèse de Montréal les curés qui le jugeaient opportun pouvaient donner labsolution collective.
Q : Quel a été le bilan de cette expérience ?
R : Sincèrement, je dois dire quil na pas été très positif. Ceux qui sattendaient à une augmentation des confessions ont été déçus. Les fidèles ont même fait clairement comprendre quils nappréciaient pas cette forme de célébration du sacrement de la réconciliation. Beaucoup mont confié quils navaient pas limpression davoir été pardonnés. Et cette raison, qui touche à la sphère psychologique, ne doit pas être sous-évaluée. Elle est même très importante sur le plan spirituel. Au moment où nous recevons le pardon pour nos péchés nous avons besoin dentendre la voix dun « autre », le prêtre, qui se fait lintermédiaire de la miséricorde de « lAutre » par excellence, cest-à-dire de Dieu. Et dailleurs, tout sacrement est reçu de façon individuelle. On ne peut pas faire une exception pour la confession. Le cardinal a donc décidé de mettre un terme à cette expérience, après avoir entendu lavis du Conseil épiscopal.
Q : Comment peut-on selon vous relancer le sacrement de la réconciliation ?
R : Nous devons écouter la voix du Saint Père et suivre ses indications. Pendant la période où nous pouvions donner labsolution collective jai fait une expérience très forte. Un soir, dans une paroisse, jai voulu confesser individuellement, malgré lavis contraire du curé. Je suis resté là jusquà deux heures du matin. Beaucoup des fidèles venus se confesser mont avoué quils ne sétaient pas confessés depuis des années. Cette expérience ma fait comprendre que nous ne pouvons pas refuser à nos fidèles la possibilité de faire une rencontre personnelle avec le Christ à travers le sacrement. (Source : Zenit)