Affaire Vincent Lambert : le réquisitoire du procureur contre la justice

Source: FSSPX Actualités

L’assemblée plénière de la Cour de cassation, s’est donc réunie le 25 juin 2019 pour examiner la décision de la cour d’appel de Paris du 20 mai dernier, ordonnant la reprise des soins de Vincent Lambert. 

D’après le journaliste du Figaro, Stéphane Kovacs, le procureur général près la Cour de cassation, François Molins a déclaré que : « Reconnaître le droit à la vie comme valeur suprême dans l’échelle des droits de l’homme aurait pour effet de remettre en cause les lois Leonetti ou relatives à l’IVG ». 

Autrement dit : si l’on reconnaît le droit à la vie comme valeur suprême dans l’échelle des droits de l’homme, les lois Leonetti et Veil sont remises en cause. Or la volonté générale a approuvé ces lois. Donc, le droit à la vie ne peut être reconnu comme valeur suprême. 

La question pour François Molins n’est donc pas de savoir ce qui, objectivement, fait ou ne fait pas partie des droits de l’homme, mais ce que la volonté populaire décide souverainement à leur sujet. 

Que reste-t-il alors de l’idée selon laquelle les droits humains sont des valeurs universelles, intangibles, valables toujours et partout ? N’est-ce pas la Déclaration universelle des droits de l’homme des Nations unies de 1948 qui précise en son article 3 : « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne » ? 

Cette intervention a au moins le mérite de montrer l’incohérence profonde inscrite au cœur même de notre système législatif, et la tyrannie absurde exercée par le nombre. Les lois françaises – en l’occurrence les lois sur l’avortement et la fin de vie – sont au-dessus des droits humains fondamentaux. Dont acte. 

Finalement, il n’y a donc plus qu’une seule loi : la relativité intrinsèque de tout droit ; le seul absolu est la volonté dite générale, avec une rigueur élastique selon les temps, les humeurs, les manipulations qu’elle peut subir. Il fallait y penser : un absolu relatif ! Voilà qui est bien pratique pour absorber ces contradictions dans un tout qui les réunit. 

Avec de tels principes, la justice n’a plus de socle solide et sombre dans l’arbitraire.