Algérie : Mgr Bader craint la montée du fondamentalisme religieux
Mgr Ghaleb Moussa Abdallah Bader (sur la photo), archevêque d´Alger, s’est exprimé lors d´une manifestation organisée les 4 et 5 février à Cologne (Allemagne) par l’Aide à l´Eglise en Détresse (AED). Mgr Bader est le premier évêque arabe depuis la création du diocèse d’Alger en 1838 ; né en 1951 à Khirbeh (Jordanie), docteur en droit canonique et philosophe, il a été de 1996 à 2001 consulteur au Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux en tant qu’expert des relations avec l’Islam. Le 24 mai 2008, Benoit XVI a nommé le Père Ghaleb Moussa Abdallah Bader du Patriarcat Latin de Jérusalem, archevêque d'Alger.
« Ce fondamentalisme s’est déjà souvent montré très hostile aux chrétiens vivant sur place, a-t-il déclaré, et les chrétiens vivant dans les pays islamiques sont inquiets ». L´archevêque arabe a relevé qu’au cours de ces dix derniers mois en Egypte, dénommés le "printemps arabe", davantage de chrétiens ont été assassinés qu’en 30 ans de régime du président Hosni Moubarak.
Egalement présent à Cologne, Mgr Samir Mazloum, évêque du Patriarcat maronite d’Antioche, dont la résidence se situe à Bkerké (Liban), est intervenu pour expliquer combien les chrétiens du Proche-Orient, et de Syrie en particulier, craignaient pour leur avenir. Dans ce pays, à l´instar d´autres minorités religieuses et sociales, ils craignent ce qui pourrait remplacer le régime du président Assad. Dans un entretien publié par l’AED, le 30 septembre dernier, l’évêque expliquait que les Frères musulmans, en particulier, seraient « très puissants et parfaitement préparés à s’emparer du pouvoir ». Il faudrait craindre dans ce cas l’introduction de la loi de la charia, qui serait aussi appliquée aux chrétiens devenant alors des « citoyens de deuxième classe » auxquels on contesterait le « droit à l’égalité et à une vie normale ». Il faudrait également s’inquiéter des actes de vengeance pouvant être perpétrés contre des chrétiens.
Mgr Mazloum ne sait pas, en cas de renversement du régime en place, si les droits des citoyens en sortiront renforcés ou si les courants islamistes vont restreindre les libertés et instaurer une nouvelle dictature. (Sources : apic/kna/aed – DICI n°250 du 17/02/12)