Allemagne : Des progressistes en faveur de l’accès des divorcés remariés à la communion

Source: FSSPX Actualités

En septembre dernier, la « communauté des femmes catholiques d’Allemagne » (KFD), lançait une pétition à travers toute l’Allemagne pour l’accès à la communion des divorcés remariés. La KFD, qui revendique 600.000 membres, avait déjà demandé en juillet l’introduction du diaconat pour les femmes.

Ayant récolté 97.772 signatures, Maria Theresia Opladen (sur la photo), présidente fédérale de la KFD, déclarait le 14 février, lors d’une conférence de presse organisée à Cologne, que cela « montre combien ce thème est urgent dans notre Eglise, et pas seulement pour les personnes concernées ». Maria Theresia Opladen estime que « l´Eglise ne peut rester indifférente aux souffrances de ces personnes » qui se sentent « exclues de la communauté ecclésiale après un remariage, notamment parce qu’elles n´ont, par exemple, plus accès à la communion ».

C’est pourquoi la KFD a adressé une lettre à Mgr Robert Zollitsch, archevêque de Fribourg-en-Brisgau et président de la Conférence épiscopale allemande, demandant à être reçue pour que l’on réexamine les questions théologiques concernant l´accès des divorcés remariés aux sacrements. « C'est une question de miséricorde, et nous allons prochainement en parler intensivement », avait déclaré l’archevêque en septembre dernier. Le nonce apostolique en Allemagne, Mgr Jean-Claude Perisset, avait alors précisé que « la position de l'Eglise est claire et il ne faut pas miser sur un changement ».

Dans une déclaration publiée à Coblence le 19 février, le Réseau des prêtres catholiques (Netzwerk Katholischer Priester), a reproché aux évêques allemands de ne pas être assez obéissants envers le Vatican, dénonçant en particulier le manque de fermeté contre l’« initiative des prêtres » en Autriche (voir DICI n°241 du 01/10/11 et DICI n°230 du 19/02/11) : « un nouveau symptôme du schisme pratique qui se déroule depuis longtemps sous les yeux des évêques dans les pays de langue allemande ». Ce schisme sépare « ceux qui se reconnaissent dans l’enseignement et dans la structure de l’Eglise » et ceux qui « acceptent la foi de l’Eglise de manière sélective et sont en route pour créer leur propre Eglise », poursuit la déclaration.

Jusqu´à présent aucun évêque n’a appelé au rejet de l’ « initiative des prêtres » qui revendique la communion des divorcés remariés, le sermon par les laïcs, l’accès des femmes et des hommes mariés à la prêtrise, la direction des paroisses sans prêtres par des laïcs. Les évêques ont même montré « de la compréhension et n’ont pris évidemment aucune sanction ». Il en ressort, déclare le Réseau des prêtres catholiques, l’impression que « les évêques ont honte de prononcer une parole claire et préfèrent voir l´autorité du pape comme pasteur suprême de l’Eglise remise en cause ». Dans le même temps, le réseau dénonce « les actions contre les prêtres désireux de s´en tenir au droit actuel de l´Eglise ».

Le « Réseau des prêtres catholiques », fondé en 2001, compte 500 membres. Il œuvre pour « l´échange fraternel entre les ecclésiastiques fidèles à l´enseignement catholique ».  (Sources : Apic/kfd/kna – DICI n°251 du 09/03/12)