Allemagne : diminution du nombre d’avortements

Source: FSSPX Actualités

L’Office fédéral des statistiques allemand (Destatis) a présenté, le 7 avril 2022, les données des avortements enregistrés en 2021, en Allemagne. Le nombre d’avortements déclarés s’élève à près de 94.600, et représente une baisse de 5,4% par rapport à 2020. Dix ans auparavant, 108.900 avortements étaient enregistrés en 2011, le nombre a diminué de 14.300, soit -13,1%.

Selon le rapport, 70% des femmes qui ont demandé l’interruption volontaire de grossesse (IVG) en 2021 avaient entre 18 et 34 ans, 19% entre 35 et 39 ans, 8% plus de 40 ans et 3% moins de 18 ans. Environ 41% des femmes n’avaient pas encore donné naissance à un enfant avant l’intervention abortive. 96% des avortements ont été pratiqués selon la réglementation dite de consultation. Des indications médicales et des délits sexuels ont justifié l’avortement dans 4% des cas seulement.

Selon Destatis, le nombre d’avortements dans la tranche d’âge des 15-17 ans a diminué de 40,2% (1.500). Chez les 18-19 ans, le recul a atteint 41,3% (2.800). Chez les 20-24 ans, la diminution est de 33,8 % (9.200).

L’Office fédéral des statistiques explique cette évolution en partie par le fait que, durant la même période, le nombre de femmes âgées de 15 à 17 ans a diminué de 6,7%, celui des 18 à 19 ans de 11,1% et celui des femmes âgées de 20 à 24 ans de 10,1%.

L’OMS toujours en faveur de l’avortement

L’OMS renouvelle ses directives en matière d’avortement, c’est ce qu’indique un article de Gènéthique magazine, publié le 11 avril 2022, sur le site d’actualité bioéthique de la Fondation Jérôme Lejeune.

Une étude de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et de l’Institut Guttmacher publiée en mars 2022, a été réalisée à partir de données de 150 pays sur la période 2015-2019. Cette étude met en avant « la capacité d’avoir des enfants quand on le souhaite » parmi « les nombreux aspects de l’autonomie reproductive ».

Il y est déclaré que chaque année 121 millions de grossesses ne sont pas « prévues », et dans 61% des cas, se terminent par un avortement. Soit plus de 73 millions d’avortements chaque année. L’OMS ne compte pas en rester là, et met à jour ses “recommandations” en matière d’avortement, en publiant Abortion care guideline ; c’est-à-dire « de nouvelles lignes directrices sur l’avortement pour aider les pays à fournir des soins vitaux ».

Pour l’OMS, poursuit Gènéthique magazine, l’avortement devrait être autorisé quel que soit le stade de la grossesse, et instaurer un seuil n’est pas justifié d’un point de vue médical. Un avis qui n’est pas partagé par les gynécologues français, y compris par ceux qui promeuvent l’avortement, précise l’article de Gènéthique.

Israël Nisand, chef du service de gynécologie-obstétrique du CHU de Strasbourg et président du Collège national des gynécologues et obstétriciens de France, avait expliqué qu’à 14 semaines, l’avortement est « un geste plus dangereux que les médecins n’aiment pas faire ».

De plus, l’OMS enjoint de supprimer et période de réflexion et accord de tiers : une femme doit pouvoir avorter sans l’accord du père de l’enfant, une jeune fille sans l’accord de ses parents.

En effet, déclare l’OMS « comme pour tout autre service de santé, les soins liés à l’avortement doivent respecter les décisions et les besoins des femmes et des filles, et garantir que celles-ci bénéficient d’un traitement digne, sans stigmatisation ni jugement. Personne ne devrait être exposé à des abus ou à des préjudices tels que le fait d’être dénoncé à la police ou incarcéré pour avoir sollicité ou fourni des soins liés à l’avortement. »

« Pas plus qu’un droit fondamental, l’avortement ne peut être une liberté », rappelle Grégor Puppinck, docteur en droit, sur Gènéthique magazine. « En effet, un droit fondamental vise à garantir la faculté pour une personne d’agir pour son bien en tant que personne humaine. […]

« Les droits fondamentaux protègent l’exercice de ces facultés nobles, spécifiquement humaines, ils protègent ce qui en chaque personne réalise son humanité. Ce qui signifie qu’en exerçant ces droits fondamentaux, l’individu s’humanise, progresse en humanité. De ce fait, l’avortement ne pourra jamais être un “droit fondamental”, car il ne vise pas un bien en soi. […]

« Dire que l’avortement est une liberté impliquerait d’annihiler la valeur de l’embryon ou du fœtus humains. Autrement dit, on ne peut affirmer un droit à l’IVG que si l’embryon ou le fœtus ne sont rien. D’où les débats qui portent sur le statut de l’embryon. Dès lors que l’on reconnaît à l’embryon une valeur en soi, même minime, on ne peut plus alors parler de l’avortement comme d’une “liberté”. »