Allemagne et France : De moins en moins de catholiques pratiquants

Source: FSSPX Actualités

Un Allemand sur deux se considère comme croyant, selon le centre de recherche de marché GfK, à Nuremberg. Mais la célébration dominicale, protestante ou catholique, ne concerne chaque semaine qu´un dixième de la population, révèle le sondage publié le 16 décembre. 38,4% des Allemands se rendent au culte protestant ou à la messe catholique lors des principales fêtes chrétiennes. Quatre personnes interrogées sur dix affirment que la foi donne une certaine assise et une sécurité à leur vie. Beaucoup semblent prier dans les situations de vie difficiles. Ils sont 38,5% à s´adresser à Dieu dans leur pensée pour demander assistance et aide. Le sondage a été réalisé auprès de 1.917 femmes et hommes à partir de 14 ans.

Selon une enquête Ifop réalisée pour le quotidien La Croix, les Français restent pour les deux tiers attachés à une identité catholique mais la messe du dimanche ne rassemble plus qu´une toute petite minorité : 4,5 % des Français disent fréquenter une église chaque dimanche, 15 % y allant régulièrement, une fois par mois environ.

Les résultats obtenus confirment ce que l´on sait des tendances actuelles de la pratique religieuse catholique en France. Cependant l’étude, portant sur un cumul établi à partir de toutes les enquêtes récentes de l´Ifop où la question de la tendance religieuse est posée, est ainsi réalisée sur un vaste échantillon (131.141 personnes interrogées, tous sondages confondus), et permet une analyse plus fine des grandes évolutions.

Ainsi il apparaît que : la présence à l´église chaque dimanche n´est plus, pour les personnes interrogées, le premier critère d´appartenance religieuse. Comme on le constate, les deux courbes de l´affirmation de l´identité catholique et de la pratique dominicale se sont complètement disjointes. « Avec 4,5 %, la France est aujourd´hui le pays catholique où la pratique dominicale est la plus basse », note Denis Pelletier, historien à l’École pratique des hautes études. À titre de comparaison, 20 % des Espagnols vont à la messe une fois par semaine, et si l´on ajoute ceux qui y vont au moins une fois par mois, on obtient plus de 30 % de la population. Par ailleurs, dans ce même pays, 75 % de la population se dit catholique.

Aujourd´hui, la minorité des catholiques pratiquants est très sensiblement plus âgée que la moyenne des Français. Enfin, la progression des nouvelles formes de protestantisme (évangéliques, baptistes) commence à devenir perceptible dans les sondages.

Les quatre cultes reconnus en 1905 (catholicisme, protestantismes réformé et luthérien, judaïsme) côtoient aujourd’hui des religions géographiquement ou historiquement nouvelles. Ainsi l’islam, mais aussi les philosophies d’Asie, l’orthodoxie ou les mouvements évangéliques. La France est le pays européen qui compte le plus grand nombre de musulmans, de juifs et de bouddhistes. Le catholicisme demeure largement majoritaire, même s’il connaît, en proportion, une baisse sensible depuis les années soixante-dix. En 2006, selon un sondage IFOP-La Croix, 65 % des Français se déclaraient catholiques, alors qu’ils étaient, au début des années 70, plus de 80 % à le faire et 90 % en 1905. Si les catholiques pratiquants réguliers sont de moins en moins nombreux, leur identité s’est affermie, grâce notamment aux « communautés nouvelles » et aux mouvements charismatiques.

L’islam est globalement devenu la deuxième religion de France, non sans présenter une grande diversité d’expressions. On estime actuellement à environ 4 millions le nombre de personnes de tradition musulmane, soit 6 % de la population (mais 14 % des 18-24 ans), liées pour beaucoup au Maghreb, mais aussi à l’Afrique noire ou à la Turquie.

Un document de l’Ifop, publié le 21 août 2009, porte sur l’état véritable de la pratique religieuse et des identifications à l’islam au sein des populations de confession musulmane dans l’Hexagone. Intitulé Enquête sur l’implantation et l’évolution de l’islam en France, il démontre que ce qui progresse le plus fortement n’est pas la pratique religieuse, mais l’identification à l’islam. Les plus assidus à pratiquer restent, de loin, les plus âgés, même si les jeunes les rattrapent sur certaines expressions religieuses fortement socialisées (le ramadan), alors qu’ils sont en retrait dans la piété individuelle (l’accomplissement des prières quotidiennes). En raison de l'effondrement de la pratique religieuse catholique, l'islam présente bien sûr un taux plus élevé : si près de 15 % des catholiques disent aller à l'église une fois par mois, la fréquentation au moins mensuelle de la mosquée atteint 23 % chez les musulmans.  (DICI n°208 – 23/01/10 – apic/kna/LaCroix/ladocumentationfrançaise/ifop)