Allemagne : Hambourg accorde trois jours fériés aux musulmans

Le texte qui doit encore être approuvé par le Parlement, reconnaît aux communautés musulmanes et aux alévis certains droits pour l’enseignement religieux en milieu scolaire, ainsi que pour les rites funéraires. Il leur accorde également trois jours fériés. De leur côté, les 130.000 musulmans et 50.000 alévis de Hambourg s’engagent à « respecter les droits fondamentaux et à favoriser l´égalité entre hommes et femmes ».

Ces jours de fêtes musulmanes et alévies acquièrent ainsi le même statut que les fêtes religieuses chrétiennes, et les salariés souhaitant ne pas travailler pourront poser un jour de vacances ou le récupérer plus tard. La mise en place, dans les cinq ans à venir, de l'enseignement de la religion islamique et alévie dans les écoles publiques sera assurée par des représentants de la communauté islamique ou alévie.

Cependant, les associations musulmanes ne pourront bénéficier des mêmes droits que l’Eglise catholique et les églises protestantes qui ont le statut de « corporations de droit public » leur permettant de percevoir l’impôt ecclésiastique (reversé par l’Etat). Cette signature « fera date » a estimé le 13 novembre Olaf Scholz, maire social-démocrate de Hambourg, lors d´une conférence de presse. Zekeriya Altug, directeur général de l'Association d'Etat de Hambourg de l’Union Turco-Islamique des Affaires Religieuses (DITIB), la plus importante organisation islamique en Allemagne qui gère neuf mosquées à Hambourg, a pour sa part affirmé qu´il s´agissait d´un « jour historique pour Hambourg, mais aussi pour toute l´Allemagne ».

Selon le gouvernement de la Ville de Hambourg, il s’agit là d’un « geste » pour indiquer que la religion musulmane est reconnue ; la Ville-Etat de Hambourg, deuxième ville du pays après Berlin, compte environ 130.000 musulmans et 50.000 alévis sur une population de 1,8 million d´habitants (sur la photo : la mosquée de Hambourg).

L’été dernier, alors que le texte était annoncé, l'évêque auxiliaire de Hambourg, Mgr Hans-Joachim Jaschke, cité par l’édition en ligne du Figaro le 20 août 2012, y voyait déjà « un bon signal ». Depuis quelques années, l'Allemagne se penche sur la formation des 2.000 imams présents sur le territoire dont la plupart, envoyés par la Turquie ou les Etats arabes, ne parlent pas allemand. Aussi a-t-il été décidé d’ouvrir à l’automne 2012, des facultés dites de « théologie musulmane » à Münster-Osnabrück et à Tübingen, Frankfurt/Gießen et Nürnberg-Erlangen.

La mise en place de ces programmes dans les universités allemandes fait partie d'une politique d'intégration poursuivie par le gouvernement allemand. Les « futurs professeurs d'islam devront allier tradition et modernité », a déclaré Bülent Ucar, membre du conseil confessionnel de l'université d'Osnabrück, en étudiant l’exégèse du Coran, le droit islamique mais aussi le droit allemand.